CARMEN
Personajes
CARMEN DON JOSÉ MICAELA ESCAMILLO FRASQUITA MERCEDES ZÚÑIGA MORALES DANCAIRE REMENDADO ANDRÉS LILAS PASTIA |
Cigarrera Cabo del Regimiento de Dragones de Alcalá Amiga de la infancia de Don José Torero de Granada Cigarrera Cigarrera Teniente del Regimiento de Dragones de Alcalá Cabo del Regimiento de Dragones de Alcalá Contrabandista Contrabandista Oficial del Regimiento de Dragones de Alcalá Posadero |
Mezzosoprano Tenor Soprano Bajo Mezzosoprano Mezzosoprano Bajo Barítono Barítono Tenor Brítono Personaje hablado |
La acción se desarrolla en Sevilla, a mediados del siglo XVIII
PRELUDE ACTE PREMIER (Une place, à Séville. A droite, la porte de la manufacture de tabac. A gauche, au premier plan, le corps de garde. Devant le corps de garde, exhaussée de deux ou trois marches; près du corps de garde, dans un râtelier, les lances des dragons avec leurs banderoles jaunes et rouges.) Scène Première 1. Introduction (Au lever du rideau, une quinzaine de soldats, Dragons du régiment d'Alcala, sont groupés devant le corps de garde. Les uns assis et fumant, les autres accoudés sur le balustrade de la galerie. Mouvement de passants sur la place. Des gens pressés, affairés, vont, viennent, se rencontrent, se saluent, se bousculent, etc.) SOLDATS Sur la place chacun passe, chacun vient, chacun va; Drôles de gens que ces gens-là! MORALÈS A la porte du corps de garde, pour tuer le temps, on fume, on jase, l'on regarde passer les passants. SOLDATS Sur la place chacun passe, chacun vient, chacun va; Drôles de gens que ces gens-là! MORALÈS Drôles de gens! (Micaëla est entrée, hésitante, embarrassée, elle regarde les soldats avance, recule, etc.) MORALÈS (aux soldats) Regardez donc cette petite qui semble vouloir nous parler... Voyez! voyez!... elle tourne... elle hésite... SOLDATS A son secours il faut aller! MORALÈS (à Micaëla, galamment) Que cherchez-vous, la belle? MICAËLA Moi, je cherche un brigadier. MORALÈS (avec emphase) Je suis là... Voilà! MICAËLA Mon brigadier, à moi, s'appelle Don José... le connaissez-vous? MORALÈS Don José? Nous le connaissons tous. MICAËLA (avec joie) Vraiment! Est-il avec vous, je vous prie? MORALÈS Il n'est pas brigadier dans notre compagnie. MICAËLA (désappointée) Alors, il n'est pas là. MORALÈS Non, ma charmante, il n'est pas là. Mais tout à l'heure il y sera, Il y sera quand la garde montante remplacera la garde descendante, MORALÈS, SOLDATS Il y sera quand la garde montante remplacera la garde descendante. MORALÈS (très galant) Mais en attendant qu'il vienne, voulez-vous, la belle enfant, voulez-vous prendre la peine d'entrer chez nous un instant? MICAËLA Chez vous? MORALÈS, SOLDATS Chez nous! MICAËLA (finement) Non pas, non pas, grand merci, messieurs les soldats. MORALÈS Entrez sans crainte, mignonne, je vous promets qu'on aura, pour votre chère personne, tous les égards qu'il faudra. MICAËLA Je n'en doute pas, cependant je reviendrai, c'est plus prudent! Je reviendrai quand la garde montante remplacera la garde descendante, MORALÈS, SOLDATS Il faut rester, car la garde montante va remplacer la garde descendante. MORALÈS (retenant Micaëla) Vous resterez! MICAËLA (cherchant à se dégager) Non pas, non pas! MORALÈS, SOLDATS Vous resterez! MICAËLA Non pas, non pas! Au revoir, messieurs les soldats! (Elle s'échappe et se sauve en courant) MORALÈS L'oiseau s'envole... on s'en console!.. Reprenons notre passe-temps et regardons passer les gens! SOLDATS Sur la place chacun passe, chacun vient, chacun va; Drôles de gens que ces gens-là! MORALÈS Drôles de gens! |
PRELUDIO ACTO PRIMERO (Una plaza pública de la ciudad de Sevilla. A la derecha, la puerta de la Fábrica de Tabaco. A la izquierda, el cuerpo de guardia donde, Morales y el resto de los soldados, descansan. Las lanzas de los dragones, están apoyadas en el muro.) Escena Primera 1: Introducción (junto al telón, una quincena de soldados, dragones del regimiento de Alcalá, están en grupos frente al cuerpo de guardia; unos sentados fumando, otros acodados en la barandilla de la galería viendo pasear a la gente que va y viene animadamente.) SOLDADOS En la plaza, gente pasa, unos vienen, otros van: ¡Qué gente tan curiosa pasa por acá! MORALES A la puerta del cuerpo de guardia para el tiempo matar, fumamos, hablamos y miramos la gente pasar. SOLDADOS En la plaza, gente pasa, va y viene: ¡Qué gente tan extraña pasa por acá! MORALES ¡Qué gente tan extraña! (Aparece Micaela; temerosa mira a los soldados y se aproxima a ellos, pero arrepentida, da un paso atrás) MORALES (a los soldados) Mirad esa preciosa y joven criatura que parece querer hablarnos... ¡Mirad... se vuelve... vacila! SOLDADOS ¡Debemos ayudarla! MORALES (a Micaela con galantería) ¿A quién buscas, querida? MICAELA Estoy buscando a un cabo... MORALES (con énfasis) ¡Ese soy yo!... ¡Aquí me tienes! MICAELA El cabo que busco se llama Don José... ¿lo conoce usted? MORALES ¿Don José? Todos lo conocemos. MICAELA (alegre) ¿Es cierto? ¿Esta él con usted, si se puede saber? MORALES El no es cabo de nuestra compañía. MICAELA (decepcionada) Entonces, él no esta aquí. MORALES No, cariño, él no esta; pero vendrá pronto. Vendrá con la guardia entrante que nos relevará a nosotros. MORALES, SOLDADOS Vendrá con la guardia entrante que nos relevará a nosotros. MORALES (muy galante) Pero, mientras tanto él viene, quisieras tú, mi pequeña niña, ¿quisieras tú venir y compartir un rato con nosotros? MICAELA ¿Con ustedes? MORALES, SOLDADOS ¡Con nosotros! MICAELA (con educación) No, no, muchas gracias, señores soldados. MORALES Ven y no temas, dulce niña, te prometo que serás tratada con el mayor respeto posible. MICAELA No lo dudo, pero regresaré más tarde, es lo más prudente. Regresaré cuando la guardia entrante venga a relevaros. MORALES, SOLDADOS Quédate, pues la guardia entrante ya viene a relevarnos. MORALES (reteniendo a Micaela) ¡Tienes que quedarte! MICAELA (tratando de escapar) ¡No, no! MORALES, SOLDADOS ¡Tienes que quedarte! MICAELA ¡No, no!... ¡Adiós, señores soldados! (Micaela sale corriendo de la escena) MORALES El pájaro ha volado, consolémonos retomando entonces, nuestro antiguo pasatiempo de mirar a la gente que pasa. SOLDADOS En la plaza, gente pasa, unos vienen, otros van: ¡qué gente tan curiosa pasa por acá! MORALES ¡Qué gente tan curiosa! |
Scène Seconde 2 Marche et Choeur des Gamins (clairon de loin derrière la scène. Les passants forment un groupe pour assister à la parade. De petits gamins entrent en courant de tous les côtés. La garde montante paraît: deux fifres et un clairon d'abord, puis Zuniga, Don José et les soldats de la garde montante) GAMINS Avec la garde montante nous arrivons, nous voilà! Sonne, trompette éclatante! Ta ra ta ta ta ra ta ta. Nous marchons, la tête haute comme de petits soldats, marquant, sans faire de faute, une,... deux,... marquant le pas. Les épaules en arrière et la poitrine en dehors, les bras de cette manière, tombant tout le long du corps. Avec la garde montante nous arrivons, nous voilà! Sonne, trompette éclatante! Ta ra ta ta ta ra ta ta.... (la garde montante va se ranger en face de la garde descendante) ZUNIGA Halte! Repos! MORALÈS (à don José) Il y a une jolie fille qui est venue te demander. Elle a dit qu'elle reviendrait... DON JOSÉ Une jolie fille?.. MORALÈS Oui, et gentiment habillée: une jupe bleue, des nattes tombant sur les épaules... DON JOSÉ C'est Micaëla! Ce ne peut être que Micaëla. MORALÈS Elle n'a pas dit son nom. ZUNIGA Allons! allons! (Les factionnaires sont relevés. Départ de la garde descendante) GAMINS Et la garde descendante rentre chez elle et s'en va. Sonne, trompette éclatante! Ta ra ta ta ta ra ta ta. Nous marchons, la tête haute comme de petits soldats, marquant, sans faire de faute, une,... deux,... marquant le pas. Les épaules en arrière et la poitrine en dehors, les bras de cette manière, tombant tout le long du corps. Oui, la garde descendante rentre chez elle et s'en va. Sonne, trompette éclatante! Ta ra ta ta ta ra ta ta. (Soldats, gamins, et curieux s'éloignent par le fond. Le lieutenant autorise ses soldats à rompre les rangs; puis ils rentrent dans le corps de garde. Don José et Zuniga restent seuls en scène.) Scène Troisième ZUNIGA Dites-moi, brigadier? Qu'est-ce que c'est que ce grand bâtiment? DON JOSÉ C'est la manufacture de tabacs. ZUNIGA Ce sont des femmes qui travaillent là?.. DON JOSÉ Oui, mon lieutenant... ZUNIGA Il y en a de jeunes?... Et de jolies? DON JOSÉ Je ne sais pas, mon lieutenant. ZUNIGA ¡Brave!... DON JOSÉ C'est vrai. Ces Andalouses me font peur. ZUNIGA Et puis nous avons un faible pour les jupes bleues... DON JOSÉ (riant) Ah! mon lieutenant a entendu ce que me disait Moralès?.. ZUNIGA Oui... Et quel âge a-t-elle, la petite Micaëla?.. DON JOSÉ Dix-sept ans... ZUNIGA Je le comprends maintenant... 3. Choeur et Scène (La cloche de la manufacture se fait entendre.) Scène Quatrième DON JOSÉ Voici la cloche qui sonne, mon lieutenant, et vous allez pouvoir juger par vous-même... (La place se remplit de jeunes gens qui viennent se placer sur le passage des cigarières. Les soldats sortent du poste. Don José s'assied sur une chaise, et reste là fort indiffèrent à toutes ces allées et venues, travaillant à son épinglette. La cloche cesse.) JEUNES GENS La cloche a sonné. Nous, des ouvrières, nous venons ici guetter le retour; et nous vous suivrons, brunes cigarières, en vous murmurant des propos d'amour, (A ce moment paraissent les cigarières, la cigarette aux lèvres. Elles passent sous le pont et descendent lentement en scène.) SOLDATS Voyez-les! regards impudents, mine coquette! Fumant toutes, du bout des dents, la cigarette. CIGARIÈRES Dans l'air, nous suivons des yeux la fumée, qui vers les cieux monte, monte parfumée. Cela monte gentiment à la tête, tout doucement cela vous met l'âme en fête! Le doux parler des amants C'est fumée! leurs transports et leur serments, C'est fumée! Dans l'air, nous suivons la fumée qui monte en tournant vers les cieux! La fumée, ah! JEUNES GENS (aux cigarières) Sans faire les cruelles, écoutez-nous les belles, ô vous que nous adorons, que nous idolâtrons! CIGARIÈRES (reprennent en riant) Le doux parler des amants et leurs transports et leur serments, c'est fumée, nous suivons la fumée qui en tournant vers les cieux! La fumée! JEUNES GENS O vous que nous aimons, écoutez-nous les belles! Scène Cinquième Les SOLDATS Mais nous ne voyons pas la Carmencita! (Entrée de Carmen) JEUNES GENS La voilà! SOLDATS La voilà! TOUS La voilà voilà la Carmencita! (Carmen a un bouquet de cassie à son corsage et une fleur de cassie dans le coin de la bouche. Trois ou quatre jeunes gens entrent avec Carmen. Ils la suivent, l'entourent, lui parlent. Elle minaude et caquette avec eux. Don José lève la tête. Il regarde Carmen, puis se remet à travailler à son épinglette. JEUNES GENS (entrés avec Carmen) Carmen! sur tes pas nous nous pressons tous! Carmen! sois gentille, au moins réponds-nous, et dis-nous quel jour tu nous aimeras! CARMEN (les regardant gaiement) Quand je vous aimerai? Ma foi, je ne sais pas... Peut-être jamais!.. peut-être demain!.. Mais pas aujourd'hui... c'est certain. 4. Havanaise CARMEN, CHOEUR L'amour est un oiseau rebelle que nul ne peut apprivoiser, et c'est bien en vain qu'on l'appelle, s'il lui convient de refuser! Rien n'y fait, menace ou prière, l'un parle bien, l'autre se tait; et c'est l'autre que je préfère, il n'a rien dit, mais il me plaît. L'amour! l'amour! L'amour est enfant de Bohème, il n'a jamais, jamais connu de loi, si tu ne m'aimes pas, je t'aime, si je t'aime, prends garde à toi!... L'oiseau que tu croyais surprendre battit de l'aile et s'envola... l'amour est loin, tu peux l'attendre, tu ne l'attends plus,... il est là... Tout autour de toi, vite, vite, il vient, s'en va, puis il revient... tu crois le tenir, il t'évite, tu crois l'éviter, il te tient! l'amour! l'amour! |
Escena Segunda 2: Marcha y Coro de Golfillos (clarín distante, al que contesta una trompeta desde la orquesta, anunciando la llegada del relevo. Los niños corren por todos lados. La guardia entrante llega a la plaza: delante, dos flautines y un clarín, seguidos por Zúñiga, Don José y los soldados.) GOLFILLOS Si la guardia llega, nosotros también: ¡Aquí estamos! ¡Suena, trompeta estridente: ta ra ta ta, ta ra ta ta! Marchamos con la cabeza erguida, como pequeños soldados, marcando el paso sin equivocarnos, uno,... dos,... marcando el paso. Los hombros para atrás y nuestro pecho para afuera con los brazos cayendo rectos a los lados del cuerpo. Si la guardia llega, nosotros también: ¡Aquí estamos! ¡Suena, trompeta estridente: ta ra ta ta, ta ra ta ta!... (la guardia entrante forma frente a la saliente) ZÚÑIGA ¡Alto! ¡Descanso! MORALES (a Don José) Una hermosa muchacha vino y pregunto por ti. Dijo que volvería... DON JOSÉ ¿Una hermosa muchacha?... MORALES Sí, muy graciosamente vestida: un vestido azul y trenzas sobre sus hombros... DON JOSÉ ¡Es Micaela! No puede ser más que ella. MORALES No dijo su nombre. ZÚÑIGA ¡Vamos, vamos! (Los centinelas han sido relevados y la guardia saliente se retira) GOLFILLOS Ahora, la guardia relevada ya se va, hacia el cuartel. ¡Suena, trompeta estridente: ta ra ta ta, ta ra ta ta! Marchamos con la cabeza erguida, como pequeños soldados, marcando el paso sin equivocarnos, uno,... dos,... marcando el paso. Los hombros para atrás y nuestro pecho para afuera con los brazos cayendo rectos a los lados del cuerpo. Ahora, la guardia relevada ya se va, hacia el cuartel. ¡Suena, trompeta estridente: ta ra ta ta, ta ra ta ta! (gamines y público se alejan por el fondo. El teniente autoriza a romper filas, los soldados entran en el cuerpo de guardia. Quedan en escena solamente Zúñiga y Don José) Escena Tercera ZÚÑIGA Dígame, cabo: ¿Qué es este gran edificio? DON JOSÉ Es la Fábrica de Tabaco. ZÚÑIGA ¿Son mujeres las que trabajan acá? DON JOSÉ Sí, mi teniente... ZÚÑIGA Y... ¿las hay jóvenes y bellas? DON JOSÉ No lo sé, mi teniente. ZÚÑIGA ¡No lo creo...! DON JOSÉ Es cierto. Estas andaluzas me dan miedo. ZÚÑIGA Sin embargo veo que siente debilidad por los vestidos azules... DON JOSÉ (riendo) Mi teniente ¿ha escuchado lo que me dijo Morales?... ZÚÑIGA Si, y... ¿cuántos años tiene ella, la pequeña Micaela? DON JOSÉ Diecisiete... ZÚÑIGA ¡Ahora lo comprendo!... 3: Coro y Escena (La campana de la Fábrica comienza a sonar) Escena Cuarta DON JOSÉ La campana suena, mi teniente. Ahora podrá ver y juzgar por sí mismo... (Un grupo de jóvenes muchachos entra en escena a esperar la salida de las cigarreras. Los soldados también salen del cuartel. Don José permanece sentado ocupándose de su fusil e indiferente a todo lo demás. La campana deja de sonar) MUCHACHOS La campana ha sonado. Venimos a esperar la salida de las mujeres de la fábrica. ¡Y os seguiremos, morenas cigarreras, susurrándoos palabras de amor! (Las cigarreras, muchas de ellas fumando, salen de la fábrica y lentamente bajan a la plaza.) SOLDADOS ¡Mírenlas! Sus insolentes miradas... Sus coqueterías... Cada una, descarada, fuma un cigarro. CIGARRERAS Con la mirada seguimos el humo que por el aire asciende al cielo y lo perfuma gratamente. ¡Se sube placenteramente a nuestras cabezas, filtrándose muy gentil, en nuestras almas con alegría! El dulce hablar de los amantes, ¡es humo! Sus promesas y éxtasis, ¡son humo! Con la mirada seguimos el humo que por el aire asciende al cielo ¡El humo, ah! MUCHACHOS (a las cigarreras) No seáis crueles, escuchadnos , hermosas: ¡Nosotros os adoramos, os idolatramos! CIGARRERAS (riendo) El dulce hablar de los amantes, sus promesas y éxtasis, ¡todo es humo! ¡Con la mirada seguimos el humo que por el aire asciende al cielo! ¡El humo! MUCHACHOS Os amamos, escuchadnos... ¡hermosas! Escena Quinta SOLDADOS Pero, ¿dónde está Carmencita? (Entra Carmen) MUCHACHOS ¡Aquí está! LOS SOLDADOS ¡Aquí está! TODOS ¡Aquí está! ¡Aquí está Carmencita! (Carmen lleva un ramo de flores en su blusa y otra en la boca. Tres o cuatro jóvenes vienen con ella. Ellos la siguen, la rodean, le hablan. Carmen coquetea con ellos. Don José levante la cabeza, mira a Carmen y continúa limpiando su arma) MUCHACHOS (alrededor de Carmen) ¡Carmen! Mira como no s agolpamos a tu alrededor, ¡Carmen, sé gentil, al menos contéstanos, y dinos cuando nos amarás! CARMEN (los mira y se ríe) ¿Cuando os amaré? Dios mío, ¡no lo sé! Quizás nunca... ¡quizás mañana! Pero, no hoy, ¡eso es seguro! 4: Habanera CARMEN, CORO El amor es un pájaro rebelde, que nadie lo puede enjaular, y es inútil llamarlo si él no quiere contestar. De nada sirven amenazas o rezos, uno dice cosas bonitas, el otro se calla; y es al otro a quien yo prefiero, él no dice nada, pero me gusta igual. ¡El amor! ¡El amor!... El amor es un gitanillo, que nunca conoció ley alguna, si tú no me amas, yo te amo, y si yo te amo, ¡Ten cuidado!... El pájaro que creíste sorprender batió sus alas y voló lejos... Si tratas de cazarlo, el amor se va, mas si no lo intentas, él retornará. Vuela a tu alrededor, rápidamente viene y va, luego vuelve; si piensas que lo agarraste, él te evita, si piensas que escapaste, él te tendrá. ¡El amor! ¡El amor!... |
Scène Sixième 5. Scène JEUNES GENS Carmen! sur tes pas nous nous pressons tous! Carmen! sois gentille, au moins réponds-nous! (Moment de silence. Les jeunes gens entourent Carmen, celle-ci les regarde l'un après l'autre, sort du cercle qu'ils forment autour d'elle et s'en va droit à don José, qui est toujours occupé de son épinglette. Elle arrache de son corsage la fleur de cassie et la lance à don José. Il se lève brusquement.) CIGARIÈRES (riant entre elles) L'amour est enfant de Bohème, il n'a jamais connu de loi, si tu ne m'aimes pas, je t'aime, si je t'aime, prends garde à toi! (Eclat de rire général; la cloche de la manufacture sonne une deuxième fois. Sortie des ouvrières. Carmen sort la première en courant et elle entre dans la manufacture. Les jeunes gens sortent à droite et à gauche. Le lieutenant qui bavardait avec deux ou trois ouvrières, les quitte et rentre dans le poste après que les soldats y sont rentrés. Don José reste seul.) DON JOSÉ Quelle effronterie!.. (Il ramasse la fleur) Cette fleur ça m'a fait l'effet d'une balle qui m'arrivait... certainement s'il y a des sorcières, cette fille-là en est une. (Entre Micaëla.) Scène Septième MICAËLA José! DON JOSÉ (cachant précipitamment la fleur de cassie) Micaëla!.. c'est toi... MICAËLA C'est moi!... C'est votre mère qui m'envoie... 6. Duo DON JOSÉ (ému) Parle-moi de ma mère! MICAËLA J'apporte de sa part, fidèle messagère, cette lettre... DON JOSÉ (joyeux, regardant la lettre) Une lettre! MICAËLA Et puis un peu d'argent, (Elle lui remet une petite bourse) pour ajouter à votre traitement. (hésitant) Et puis... DON JOSÉ Et puis?... MICAËLA Et puis... vraiment je n'ose... Et puis... encore une autre chose qui vaut mieux que l'argent! et qui, pour un bon fils aura sans doute plus de prix. DON JOSÉ Cette autre chose, quelle est-elle? Parle donc... MICAËLA Oui, je parlerai. Ce que l'on m'a donné, je vous le donnerai. Votre mère avec moi sortait de la chapelle, et c'est alors qu'en m'embrassant: "Tu vas, m'a-t-elle dit, t'en aller à la ville; la route n'est pas longue; une fois à Séville, tu chercheras mon fils, mon José, mon enfant!... Et tu lui diras que sa mère songe nuit et jour à l'absent... qu'elle regrette et qu'elle espère, qu'elle pardonne et qu'elle attend. tout cela, n'est-ce pas, mignonne, de ma part tu le lui diras; et ce baiser que je te donne, de ma part tu le lui rendras." DON JOSÉ (très ému) Un baiser de ma mère? MICAËLA Un baiser pour son fils!... José, je vous le rends comme je l'ai promis! (elle donne à José un baiser bien franc) DON JOSÉ Ma mère, je la vois!.. oui, je revois mon village! O souvenirs d'autrefois! doux souvenirs du pays! Vous remplissez mon coeur de force et de courage! O souvenirs chéris! Souvenirs d'autrefois! Souvenirs du pays! MICAËLA Sa mère, il la revoit! Il revoit son village! O souvenirs d'autrefois! Souvenirs du pays! Vous remplissez son coeur de force et de courage! O souvenirs chéris! DON JOSÉ (à lui même) Qui sait de quel démon j'allais être la proie! Même de loin, ma mère me défend, et ce baiser qu'elle m'envoie, écarte le péril et sauve son enfant! MICAËLA Quel démon? quel péril? je ne comprends pas bien... Que veut dire cela? DON JOSÉ Rien! rien! Parlons de toi, la messagère; Tu vas retourner au pays? MICAËLA Oui, ce soir même... demain je verrai votre mère. DON JOSÉ Tu la verras! Eh bien! tu lui diras: "Que son fils l'aime et la vénère et qu'il se repent aujourd'hui. Il veut que là-bas sa mère soit contente de lui!" Tout cela, n'est-ce pas, mignonne, de ma part, tu le lui diras! Et ce baiser que je te donne, de ma part, tu le lui rendras! (Il l'embrasse) MICAËLA Oui, je vous le promets... de la part de son fils, José, je le rendrai, comme je l'ai promis. DON JOSÉ Ma mère, je la vois!.. oui, je revois mon village! O souvenirs d'autrefois! doux souvenirs du pays! O souvenirs chéris! Vous remplissez mon coeur de force et de courage! O souvenirs chéris! Vous me rendez tout mon courage ô souvenirs du pays! MICAËLA Sa mère, il la revoit! Il revoit son village! | O souvenirs d'autrefois! Souvenirs du pays! Vous remplissez son coeur de force et de courage! O souvenirs chéris! Vous lui rendez tout son courage Ô souvenirs du pays! DON JOSÉ Attends un peu maintenant... je vais lire sa lettre... MICAËLA Non pas, lisez d'abord, Et puis je reviendrai... (elle sort) DON JOSÉ (lit la lettre en silence) Ne crains rien ma mère, ton fils t'obéira, fera ce que tu lui dis; j'aime Micaëla, je la prendrai pour femme, quant à tes fleurs, sorcière infâme! |
Escena Sexta 5: Escena MUCHACHOS ¡Carmen! ¡Mira como te rodeamos! ¡Carmen, sé gentil, al menos contéstanos! (Los jóvenes rodean a Carmen, mientras ella mira a uno a uno, luego sale del círculo que forman los muchachos y se dirige hacia don José, que está ocupado en limpiar su arma. Carmen saca de su corpiño una flor que arroja a don José: este, se levanta bruscamente) LAS CIGARRERAS (riendo entre ellas) El amor es un gitanillo, que no conoce ley alguna, si tu no me amas, yo te amo, y si yo te amo, ¡ten cuidado! (estallido general de risas. La campana de la Fábrica vuelve a sonar. Las cigarreras corren hacia el interior de la misma, con Carmen a la cabeza. Los jóvenes también se han retirado de la escena. Los soldados y Zúñiga regresan a sus puestos, mientras Don José, continúa asombrado por la flor que Carmen ha dejado caer a sus pies. ) DON JOSÉ ¡Que insolencia! (huele la flor) Esta flor me ha hecho el efecto De una bala que me hería... Si las brujas existen, ella es una, sin duda. (Entra Micaela) Escena Séptima MICAELA ¡José, José! DON JOSÉ (escondiendo rápidamente la flor) Micaela... ¿eres tú? MICAELA Sí, soy yo... Tu madre me envía... 6: Dúo DON JOSÉ (emocionado) ¡Háblame de mi madre! MICAELA Te traigo de su parte, como fiel mensajera, esta carta... DON JOSÉ (feliz, mirando la carta) ¡Una carta! MICAELA Y además, algo de dinero (le da una pequeña bolsa) para ayudar a tu sueldo, (vacilando) y además... DON JOSÉ ¿Y además? MICAELA Y además... realmente no me atrevo... y además... además hay otra cosa que es mejor que el dinero y que probablemente, tendrá más valor para un buen hijo. DON JOSÉ Esa otra cosa, ¿qué es? ¡Habla!... MICAELA Sí, hablaré. Eso que me entregó, a ti te lo daré. Tu madre y yo, salíamos de la capilla y ella me abrazó diciendo: "Debes de ir, me dijo, a la ciudad, no queda lejos, y una vez en Sevilla ¡deberás buscar a mi hijo, José, mi niño!... Y debes de decirle que su madre sueña con él día y noche aún ausente... que ella está llena de esperanza, que lo perdona y lo espera. Todo esto, no lo olvides, dulce niña, de mi parte le dirás y este beso que te entrego de mi parte le darás." DON JOSÉ (muy emocionado) ¿Un beso de mi madre? MICAELA ¡Un beso para su hijo! José, yo te lo doy, tal como he prometido. (le da a Don José un beso casto) DON JOSÉ ¡Puedo ver a mí madre!... ¡Sí, veo mi aldea natal! ¡Oh, recuerdos del pasado! ¡Dulces recuerdos del hogar! ¡Llenan mi corazón con fuerza y coraje! ¡Oh, amados recuerdos! ¡Recuerdos del pasado! ¡Recuerdos del hogar! MICAELA ¡Él ve a su madre! ¡Ve su aldea natal! ¡Oh, recuerdos del pasado! ¡Recuerdos del hogar! ¡Llenan su corazón de fuerza y coraje! ¡Oh, amados recuerdos! DON JOSÉ (para sí) ¡Quién sabe de qué demonio he caído preso! Aún desde lejos mi madre me protege, y este beso que me envía libera de todo peligro y salva a su hijo. MICAELA ¿Qué demonio? ¿qué peligro? No comprendo... ¿A qué te refieres? DON JOSÉ ¡Nada, nada! Hablemos de ti, la mensajera: ¿Retornarás a casa? MICAELA Sí, esta noche... Mañana veré a tu madre. DON JOSÉ Tú la verás. ¡Bien! le dirás: "Que su hijo la ama y venera y que arrepentido está. ¡Quiere que su madre este orgullosa de él!" Todo esto, no lo olvides, dulce niña, de mi parte le dirás. Y además este beso, que te entrego, de mi parte le darás. (La besa) MICAELA Sí, te lo prometo... Se lo daré de parte de su hijo, José. Lo haré tal y como lo he prometido. DON JOSÉ ¡Puedo ver a mí madre! ¡Sí, veo mi aldea natal! ¡Oh, recuerdos del pasado! ¡Dulces recuerdos del hogar! ¡Oh, amados recuerdos! ¡Llenan mi corazón con fuerza y coraje! ¡Oh, amados recuerdos! Me devolvéis todo mi valor. ¡Oh, recuerdos del hogar! MICAELA ¡Él ve a su madre! ¡Ve su aldea natal! ¡Oh, recuerdos del pasado! ¡Recuerdos del hogar! ¡Llenan su corazón de fuerza y coraje! ¡Oh, amados recuerdos! Le devolvéis todo su valor. ¡Oh, recuerdos del hogar! DON JOSÉ Espera, ahora terminaré de leer... la carta de mi madre. MICAELA Léela... Y luego volveré... (sale) DON JOSÉ (lee para sí y al terminar dice:) No temas nada. Madre mía, tu hijo te obedecerá, haré lo que me dices, tomaré por esposa a Micaela... ¡Y en cuanto a estas flores de esa hechicera infame!... |
Scène Huitième 7. Choeur (Au moment où il va arracher les fleurs de sa veste, grande rumeur dans l'intérieur de la manufacture. Le lieutenant entre suivi des soldats) CIGARIÈRES (dans la coulisse) Au secours! ZUNIGA Que se passe-t-il donc là-bas? CIGARIÈRES 1 (elles entrent en courant) Au secours! N'entendez-vous pas? CIGARIÈRES 2 Au secours! messieurs les soldats! CIGARIÈRES 1 C'est la Carmencita! CIGARIÈRES 2 Non, non, ce n'est pas elle! CIGARIÈRES 1 C'est elle! Si fait, si fait, c'est elle! Elle a porté les premiers coups! CIGARIÈRES 2 Ne les écoutez pas! Monsieur, écoutez-nous! CIGARIÈRES 1 Ne les écoutez pas! Monsieur, écoutez-nous! TOUTES Ne les écoutez pas! Monsieur, écoutez-nous! CIGARIÈRES 2 (elles tirent l'officier de leur côté) La Manuelita disait et répétait à voix haute, qu'elle achèterait sans faute un âne qui lui plaisait. CIGARIÈRES 1 (même jeu) Alors la Carmencita, railleuse à son ordinaire, dit: "Un âne, pour quoi faire? Un balai te suffira." CIGARIÈRES 2 Manuelita riposta et dit à sa camarade: Pour certaine promenade, mon âne te servira! CIGARIÈRES 1 Et ce jour-là tu pourras à bon droit faire la fière! Deux laquais suivront derrière, t'émouchant à tour de bras. TOUTES Là-dessus, toutes les deux se sont prises aux cheveux, ZUNIGA (avec humeur) Au diable tout ce bavardage! (A don José) Prenez, José, deux hommes avec vous et voyez là dedans qui cause ce tapage! (Don José et les soldats entrent dans la manufacture) CIGARIÈRES 1 C'est la Carmencita! CIGARIÈRES 2 Non, non, ce n'est pas elle! ZUNIGA (aux soldats) Holà! Eloignez-moi toutes ces femmes-là! TOUTES Monsieur! SOLDATS (essayant à repousser les femmes) Tout doux! Eloignez-vous et taisez-vous! TOUTES Monsieur. N e le écoutez pas! Écoutez-nous! Monsieur! ZUNIGA Holà! soldats! (Les soldats font évacuer la place. Carmen paraît sur la porte de la manufacture amenée par don José et suivie par deux dragons.) Scène Neuvième ZUNIGA Voyons, brigadier... Maintenant que nous avons un peu de silence... qu'est-ce que vous avez trouvé là-dedans?.. DON JOSÉ Elle avait sur la figure deux coups de couteau... en face de la blessée j'ai vu... (il s'arrête sur un regard de Carmen) ZUNIGA Eh bien?.. DON JOSÉ J'ai vu mademoiselle... ZUNIGA Mademoiselle Carmencita? DON JOSÉ Oui, mon lieutenant... ZUNIGA Et qu'est-ce qu'elle disait? Parlez, j'attends... 8. Chanson et Mélodrame CARMEN (fredonnant) Tra la, la, la, la, la, la, la, Coupe-moi, brûle-moi, je ne te dirai rien! Tra la, la, la, la, la, la, la, Je brave tout, le feu, le fer et le ciel même! ZUNIGA Ce ne sont pas des chansons que je te demande, c'est une réponse. CARMEN Tra la, la, la, la, la, la, la, Mon secret, je le garde et je le garde bien! Tra la, la, la, la, la, la, la, J'aime un autre et meurs en disant que je l'aime! ZUNIGA Ah! ah! nous le prenons sur ce ton-là!... (à José) Ce qui est sûr, n'est-ce pas, c'est qu'il y a eu des coups de couteau et que c'est elle qui les a donnés! (En ce moment, cinq ou six femmes à droite réussissent à forcer la ligne des factionnaires et se précipitent sur la scène Une de ces femmes se trouve près de Carmen. Celle-ci lève la main et veut se jeter sur la femme. Don José arrête Carmen. Les soldats écartent les femmes et les repoussent cette fois tout à fait hors de la scène) ZUNIGA (à Carmen; parlé) Eh! eh! Vous avez la main leste décidément. (aux soldats) Trouvez-moi une corde. CARMEN (impertinente en regardant l'officier) Tra la, la, la, la, la, la, la... UN SOLDAT (apportant une corde; parlé) Voilà, mon lieutenant. ZUNIGA (à don José) Prenez, et attachez-moi ces deux jolis mains. (Carmen, sans faire le moindre résistance, tend en souriant ses deux mains à don José) C'est dommage vraiment, car elle est gentille... (a Carmen) Mais si gentille que vous soyez, vous n'en irez pas moins faire un tour à la prison. Vous pourrez y chanter vos chansons de bohémienne. Le porte-clefs vous dira ce qu'il en pense. Je vais écrire l'ordre. (à don José) C'est vous qui la conduirez... (Il sort) Scène Dixième (Un petit moment de silence. Carmen lève les yeux et regarde don José. Celui-ci se détourne, s'éloigne de quelques pas, puis revient à Carmen, qui le regarde toujours.) CARMEN Où me conduirez-vous? DON JOSÉ A la prison, ma pauvre enfant... CARMEN Seigneur officier, ayez pitié de moi!... Vous êtes si jeune, si gentil!... DON JOSÉ Tu aurais au prison, parole de navarrais. CARMEN Vous êtes Navarraise?... Moi aussi. DON JOSÉ Vous êtes Navarraise, vous?... Vos yeux seuls... votre bouche... Tout vous dit Bohémienne... CARMEN Oui, je suis Bohémienne, mais tu n'en feras moins ce que je te demande... Tu le feras parce que tu m'aimes... DON JOSÉ Moi! CARMEN Eh! oui, tu m'aimes... ne me dis pas non, je m'y connais! Et cette fleur que tu as gardée. Oh! tu peux la jeter maintenant... le charme a opéré... DON JOSÉ (avec colère) Ne me parle plus, je te défends de me parler. CARMEN Vous me défendez de parler, je ne parlerai plus... |
Escena Octava 7: Coro (cuando va a arrancarse las flores se oye un gran alboroto en el interior d la Fábrica. Entra Zúñiga, seguido por los soldados) CIGARRERAS (desde el interior) ¡Ayuda! ZÚÑIGA ¡Bueno, bueno!... ¿qué es lo que pasa? CIGARRERAS 1 (corriendo del interior de la Fábrica) ¡Ayuda! ¿No escuchan lo que pasa? CIGARRERAS 2 ¡Ayuda! ¡Soldados, por favor! CIGARRERAS 1 ¡Ha sido la Carmencita! CIGARRERAS 2 ¡No, no ha sido ella! CIGARRERAS 1 ¡Sí, así es, sí, fue ella! ¡Ella lanzó el primer golpe! CIGARRERAS 2 ¡No las escuche, señor! ¡Escúchennos a nosotras! CIGARRERAS 1 ¡No las escuche, señor! ¡Escúchennos a nosotras! TODAS ¡No las escuche, señor! ¡Escúchennos a nosotras! CIGARRERAS 2 (tirando de Zúñiga hacia ellas) Manuelita dijo y repitió en voz alta, que sin falta compraría un burro que a ella le gustaba. CIGARRERAS 1 (de igual modo) Luego, Carmencita, maliciosa como siempre, dijo: "¿por qué un burro? ¡Un palo de escoba es lo que necesita!" CIGARRERAS 2 Manuelita le respondió Diciendo a su compañera: "¡Para cierto paseo mi burro te servirá!" CIGARRERAS 1 "¡Y así ella podrá hacer, un buen día, que dos lacayos la sigan detrás espantándole las moscas!" TODAS ¡Y de repente, se arrancaron los pelos una a otra! ZÚÑIGA (con sorna) ¡Al diablo con todo este parloteo! (a don José) ¡José, lleve a dos soldados consigo y averigüe que es lo que pasa allí adentro! (Don José, entra a la Fábrica, seguido de dos soldados) CIGARRERAS 1 ¡Fue la Carmencita! CIGARRERAS 2 ¡No, no, ella no fue! ZÚÑIGA (a los soldados) ¡Hey, aquí! ¡Quitad estas mujeres de mi vista! TODAS ¡Señor! SOLDADOS (tratando de sacar a las mujeres) ¡Todas! ¡Fuera de aquí! ¡Váyanse y en silencio! TODAS ¡Señor! ¡No las escuche! ¡Escúchenos a nosotras! ¡Señor! ZÚÑIGA ¡Aquí, soldados! (Los soldados evacuan la plaza, Carmen aparece en la puerta de la Fábrica, seguida por Don José y los dos soldados) Escenas Novena ZÚÑIGA Ahora que tenemos un momento de silencio, veamos, cabo, ¿qué es lo que ha pasado ahí dentro? DON JOSÉ Fui y encontré una mujer con dos cortes de cuchillo en la frente, y junto a ella, vi a... (se detiene al mirar a Carmen) ZÚÑIGA ¿Y bien?... DON JOSÉ Era la señorita... ZÚÑIGA ...¡La señorita Carmencita! DON JOSÉ ¡Sí, mi teniente!... ZÚÑIGA ¿Tienes algo que decir? ¡Habla, estoy esperando!... 8: Canción y Melodrama CARMEN (tarareando) Tra la la la la la la la, Córtenme, quémenme, ¡no diré nada! Tra la la la la la la la, ¡Puedo con todo: fuego, hierro y hasta con el mismo cielo! ZÚÑIGA No son canciones lo que te he pedido, ¡es una respuesta! CARMEN Tra la la la la la la la, ¡Mi secreto yo guardo, y lo guardo bien! Tra la la la la la la la, ¡Amo a otro y moriré diciendo que lo amo! ZÚÑIGA ¿Así que esas tenemos, no? (a Don José) ¡Una cosa es cierta, ha habido cuchilladas y fue ella quien las dio! (Cinco o seis cigarreras rompen la barrera que los soldados formaron y entran en la plaza. Una de las mujeres se acerca a Carmen, quien alza la mano para tirarle el cuchillo. Don José la detiene, y los soldados separan a las cigarreras, guiándolas hacia la Fábrica.) ZÚÑIGA (a Carmen) ¡Verdaderamente tienes manos ágiles! (a los soldados) Tráiganme una cuerda. CARMEN (muy insolente, mirando a Zúñiga) Tra la la la la la ... UN SOLDADO (trayendo una cuerda) ¡Aquí la tiene, mi teniente! ZÚÑIGA (a don José) Cójala y ate esas preciosas manos. (Carmen se deja atar las manos por don José, sin oponer resistencia) Una verdadera lástima, es tan hermosa... (a Carmen) Pero, no importa cuán preciosa seas, igual irás a la prisión. Podrás cantar tus canciones de gitana allí. ¡El carcelero te dirá que es lo que piensa sobre eso! Iré a escribir la orden. (a don José) Tú la conducirás hasta allá. (Zúñiga se retira de escena) Escena Décima (Momento de silencio. Carmen mira a don José. Él camina unos pasos hacia afuera, luego, vuelve junto a Carmen, quién aún continúa mirándolo.) CARMEN ¿Adónde me conduces? DON JOSÉ A la Prisión. CARMEN Señor oficial, usted es joven y gentil, ¡tenga piedad de mí! ¡déjeme escapar! DON JOSÉ Debes de ir a la prisión. Palabra de navarro. CARMEN ¿Eres de Navarra? Yo también lo soy. DON JOSÉ ¿De Navarra, tú? Tus ojos, tu boca... todo demuestra que eres gitana... CARMEN Si, yo soy gitana, pero harás lo que te he pedido, porque estás enamorado de mí. DON JOSÉ ¿Yo? CARMEN Sí estás enamorado de mí. No lo niegues. Esa flor que has conservado, ya la puedes tirar... la magia ya ha surtido efecto... DON JOSÉ (con cólera) Te prohíbo dirigirme la palabra. CARMEN Tu me prohíbes hablar, yo no diré otra palabra... |
9. Chanson et Duo CARMEN (avec intention en regardant souvent don José qui se rapproche peu à peu) Près des remparts de Séville chez mon ami Lillas Pastia, j'irai danser la séguedille et boire du Manzanilla, j'irai chez mon ami Lillas Pastia. Oui, mais toute seule on s'ennuie, et les vrais plaisir sont à deux... donc pour me tenir compagnie, j'amènerai mon amoureux! (riant) Mon amoureux!.. Il est au diable! Je l'ai mis à la porte hier! Mon pauvre coeur, très consolable, mon coeur est libre comme l'air!... J'ai des galants à la douzaine; mais ils ne sont pas à mon gré. Voici la fin de la semaine: qui veut m'aimer? Je l'aimerai! Qui veut mon âme?... Elle est à prendre!... Vous arrivez au bon moment! Je n'ai guère le temps d'attendre, car avec mon nouvel amant... près des remparts de Séville, chez mon ami Lillas Pastia, j'irai danser la séguedille et boire du Manzanilla, j'irai chez mon ami Lillas Pastia! DON JOSÉ Tais-toi, je t'avais dit de ne pas me parler! CARMEN (simplement) Je ne te parle pas... je chante pour moi-même, et je pense! il n'est pas défendu de penser! Je pense à certain officier, qui m'aime et qu'à mon tour je pourrais bien aimer! DON JOSÉ (ému) Carmen! CARMEN Mon officier n'est pas un capitaine, pas même un lieutenant, il n'est que brigadier; mais c'est assez pour une bohémienne et je daigne m'en contenter! DON JOSÉ Carmen, je suis comme un homme ivre, si je cède, si je me livre, ta promesse, tu la tiendras... Ah! si je t'aime, Carmen, tu m'aimeras! CARMEN Oui. DON JOSÉ (délie la corde qui attache les mains de Carmen) Chez Lillas Pastia, CARMEN Nous danserons... DON JOSÉ Tu le promets! CARMEN ...la séguedille... DON JOSÉ Carmen... CARMEN ...en buvant du Manzanilla, ¡Ah! DON JOSÉ Tu le promets... CARMEN Près des remparts de Séville, chez mon ami Lillas Pastia, nous danserons la séguedille et boirons du Manzanilla, tra la la la la la... DON JOSÉ Le lieutenant!.. Prenez garde! (Carmen va se replacer sur son escabeau, les mains derrière le dos. Rentre le lieutenant.) 10. Final Scène Onzième ZUNIGA (à don José) Voici l'ordre; partez, et faites bonne garde. CARMEN (bas à José) En chemin je te pousserai, aussi fort que je le pourrai... Laisse-toi renverser... le reste me regarde! (Elle se place entre les deux dragons. José à côté d'elle. Les femmes et les bourgeois sont rentrés en scène toujours maintenus à distance par les dragons... CARMEN (fredonnant et riant au nez de Zuniga) L'amour est enfant de Bohème, il n'a jamais, jamais connu de loi; si tu ne m'aimes pas, je t'aime; si je t'aime, prends garde à toi! (En arrivant à l'entrée du pont, Carmen pousse José qui se laisse renverser. Confusion, désordre, Carmen s'enfuit |
9: Canción (Seguidilla) y Dúo CARMEN (descaradamente mira a don José, que gradualmente se aproxima a ella) Cerca de las murallas de Sevilla, a la taberna de mi amigo Lillas Pastia, iré a bailar la seguidilla y beber manzanilla, ¡En la taberna de Lillas Pastia! Sí, pero me aburro cuando estoy sola, y el placer llega cuando dos están juntos; así, para tener compañía, ¡me llevaré a mi amante conmigo! (riendo) ¡Mi amante... lo mandé al diablo! ¡Ayer lo eché a la calle! ¡Mi pobre corazón, fácil de consolar, mi corazón es libre como el aire!... Me rodean amantes por docenas, pero de mi gusto no son. Llega el fin de la semana: ¿quién me amará? ¡yo lo amaré! ¿Quién quiere mi alma?... ¡Aquí esta para tomarla!... ¡Has venido en el momento justo! No podré esperar mucho más, pues con mi nuevo amante, cerca de las murallas de Sevilla, a la taberna de mi amigo Lillas Pastia, iré a bailar la seguidilla y a beber manzanilla. ¡Sí, iré a la taberna de mi amigo Lillas Pastia! DON JOSÉ ¡Cállate, he dicho que no me hables! CARMEN (con sencillez) ¡No te estoy hablando... canto para mi misma, y pienso! ¡Pensar no está prohibido! ¡Pienso en un oficial que me ama, y al cual bien podría yo amar! DON JOSÉ (emocionado) ¡Carmen! CARMEN Mi oficial no es capitán. ni teniente, él solo es cabo; pero eso es suficiente para una gitana ¡Y gustosa me contento con él! DON JOSÉ Carmen, estoy como un hombre ebrio y si cedo,... y si me rindo a ti,... ¿mantendrás tu promesa? ¡si yo te amo, Carmen... ¿Tú me amarás? CARMEN Sí. DON JOSÉ (desata la cuerda que sujeta las manos de Carmen) En la taberna de Lillas Pastia... CARMEN Nosotros bailaremos... DON JOSÉ ¡Lo prometes! CARMEN ...la seguidilla... DON JOSÉ ¡Carmen! CARMEN ...y beberemos manzanilla. ¡Ah! DON JOSÉ ¡Lo prometiste!... CARMEN Cerca de las murallas de Sevilla, en la taberna de mi amigo Lillas Pastia, bailaremos la seguidilla y beberemos manzanilla, ¡Tra la la la la la!... DON JOSÉ ¡El teniente! ¡Cuidado! (Carmen se sienta en un banco, y pone sus manos detrás de su espalda, como si aún estuviera maniatada.) 10: Final Escena Undécima ZÚÑIGA (a don José) ¡Aquí esta la orden, parte y vigílala bien! CARMEN (en voz baja a don José) ¡En el camino te daré un empujón, tan fuerte como pueda!... ¡Tendrás de caer... el resto déjamelo a mí! (Carmen se pone entre los dos dragones. Don José va a su lado. Las cigarreras y los jóvenes entran nuevamente a la plaza poco a poco.) CARMEN (tarareando en la nariz de Zúñiga) El amor es un gitanillo, no conoce ley alguna, si tú no me amas, yo te amo, y si yo te amo, ¡ten cuidado! (al llegar al puente, Carmen empuja a don José y escapa riendo a carcajadas) |