WERTHER
Personajes
WERTHER
MAGISTRADO CHARLOTTE SOFIA ALBERTO SCHMIDT JOHANN |
Joven Burgués
Magistrado Hija del Magistrado Hija del Magistrado Esposo de Charlotte Amigo del Magistrado Amigo del Magistrado |
Tenor
Bajo Mezzosoprano Soprano Barítono Tenor Bajo |
La acción se desarrolla en las cercanías de Franfurt (Alemania) a finales del siglo XVIII.
PREMIER ACTE (Juillet 178... La maison du bailli. A gauche, la maison à large baie vitrée, avec une terrasse praticable, couverte de feuillages, précédée d'un escalier en bois. A droite, le jardin. Au fond, une petite porte à claire voie. Au loin, les maisons du bourg et la campagne. Au premier plan, une fontaine. Au lever du rideau, le Bailli est assis sur la terrasse, au milieu de ses six enfants qu'il fait chanter. Le rideau se lève sur un grand éclat de rire, très prolongé des Enfants.) LE BAILLI (grondant) Assez! Assez! M'écoutera-t-on cette fois? Recommençons! Surtout pas trop de voix! pas trop de voix! LES ENFANTS (chantant avec brusquerie, très fort et sans nuances) Noël! Noël! Noël! Jésus vient de naître, Voici notre divin maître... LE BAILLI (se fâchant) Mais non! ce n'est pas ça! Non! Non! ce n'est pas ça! (sévèrement) Osez-vous chanter de la sorte Quand votre soeur Charlotte est là! Elle doit tout entendre au travers de la porte! (Les Enfants ont paru tout émus, au nom de Charlotte: ils reprennent le Noël avec gravité.) LES ENFANTS Noël! Noël! Jésus vient de naître Voici notre divin maître Rois et bergers d'Israël! Dans le firmament Des anges gardiens fidèles Ont ouvert grandes leurs ailes Et s'en vont partout chantant: Noël! LE BAILLI (avec satisfaction) C'est bien! C'est bien! LES ENFANTS, LE BAILLI Noël! Jésus vient de naître! Voici notre divin maître, Rois et bergers d'Israël! Noël! Noël! Noël! LE BAILLI C'est bien cela! Noël! Noël! Noël! (Johann et Schmidt qui s'étaient arrêtés à la porte du jardin pour écouter le choeur d'enfants derrière la haie, sont entrés dans la cour.) JOHANN Bravo pour les enfants! SCHMIDT Bravo pour le couplet! LES ENFANTS (accourant joyeusement) Ah! monsieur Schmidt! Ah! monsieur Johann! (Schmidt et Johann embrassent les Enfants et les félicitent.) JOHANN (au Bailli) Eh! mais, j'y pense vous chantez Noël en Juillet. Bailli, c'est s'y prendre à l'avance! LE BAILLI (qui est descendu et serre la main à ses amis) Cela te fait rire, Johann! Mais quoi? Tout le monde n'est pas artiste comme toi. Et ce ne sont point bagatelles Que d'apprendre le chant (avec importance) à ces jeunes cervelles! SCHMIDT (à Sophie qui vient d'entrer) Bonjour, Sophie! Eh! Eh! Charlotte n'est pas loin... SOPHIE (lui faisant une révérence) En effet, monsieur Schmidt! puisque nous prenons soin, Charlotte et moi, de la famille. JOHANN (au Bailli) Hein, le superbe temps! Viens-tu? LE BAILLI (à Johann) Dans un instant. SOPHIE (à Johann, continuant la conversation) Ma soeur s'habille pour le bal... LE BAILLI (Se retournant, à Schmidt) Oui, ce bal d'amis et de parents Que l'on donne à Wetzlar. On vient prendre Charlotte. SCHMIDT C'est donc cela! Koffel a mis sa redingote, Steiner a retenu le cheval du brasseur, Hoffmann a sa calèche et Goulden sa berline; enfin, monsieur Werther m'a paru moins rêveur! LE BAILLI (à ses deux amis) Fort bien, ce jeune homme. JOHANN Oui; mais pas fort en cuisine... LE BAILLI (insistant) Il est instruit... très distingué... SCHMIDT (vivement) Un peu mélancolique... JOHANN Ah! certes! jamais gai! LE BAILLI (poursuivant son idée) Le Prince lui promet, dit-on, une ambassade, Il l'estime et lui veut du bien... JOHANN (avec mépris) Un diplomate! Bah! ça ne vaut rien à table! SCHMIDT (de même) Ça ne sait pas boire une rasade! JOHANN (au Bailli en lui tendant les mains) A Tout à l'heure au Raisin d'or. SCHMIDT (de même) Oui, tu nous dois une revanche. LE BAILLI (se récriant) Encor! JOHANN (revenant sur ses pas) Dame! Et puis, c'est le jour des écrevisses! Grosses comme le bras Gretchen nous l'a promis... |
ACTO PRIMERO (Julio, 178... Casa del magistrado. A la izquierda, una gran cristalera y terraza cubierta de follaje precedida por una escalera. A la derecha, el jardín. Al fondo, una pequeña puerta. En primer plano, una fuente. Cuando se alza el telón, se ve al magistrado en la terraza, rodeado por seis niños a quienes hace cantar. El telón se levanta mientras se oyen las risas y las carcajadas de los niños) MAGISTRADO (refunfuñando) ¡Basta! ¡Basta! ¿Me vais a escuchar esta vez? ¡Empecemos de nuevo! ¡Y sobre todo, no más voces! LOS NIÑOS (cantando, aún más alto y desafinando) ¡Navidad! ¡Navidad! ¡Navidad! Jesús va a nacer, he aquí nuestro divino Maestro... MAGISTRADO (enfadándose) ¡No! ¡No es así! ¡No! ¡No! ¡No es así! (Severamente) ¿Os atrevéis a cantar de esa manera delante de Charlotte? ¡Os debe oír a través de la puerta! (Los niños paran, emocionados, al oír el nombre de Charlotte. Retoman su canción con seriedad) NIÑOS ¡Navidad! ¡Navidad! Jesús va a nacer... ¡He aquí nuestro divino Maestro.... Rey y Señor de Israel! Los fieles ángeles guardianes, en el firmamento, despliegan sus alas y cantan por doquier: ¡Navidad! MAGISTRADO (con satisfacción) ¡Bien! ¡Bien! MAGISTRADO, NIÑOS ¡Navidad! Jesús va a nacer... ¡He aquí nuestro divino Maestro.... Rey y Señor de Israel! ¡Navidad! ¡Navidad! ¡Navidad! MAGISTRADO ¡Bien! ¡Navidad! ¡Navidad! ¡Navidad! (Johann y Schmidt se han detenido en la puerta del jardín, tras el seto, para escuchar al coro de niños. Entran en escena.) JOHANN ¡Bravo por los niños! SCHMIDT ¡Bravo por la canción! NIÑOS (acudiendo alegremente) ¡Ah! Señor Schmidt! ¡Señor Johann! (Schmidt y Johann abrazan a los niños y los felicitan) JOHANN (al magistrado) ¡Bueno! Ahora que lo pienso.... cantáis a la Navidad en el mes de julio. Magistrado, ¡bien que os anticipáis! MAGISTRADO (que ha bajado, da la mano a sus amigos) ¡Eso es! ¡Te hace reír, Johann! Pero nadie es tan artista como tú; y no es nada fácil enseñar a cantar... (Con importancia) ¡a estos jóvenes cerebros! SCHMIDT (a Sofía que acaba de entrar) ¡Buenos días, Sofía! ¡Eh! ¡Eh! ¡Charlotte no estará lejos...! SOFÍA (haciéndole una reverencia) En efecto, señor Schmidt; Charlotte y yo nos esforzamos por cuidar de la familia. JOHANN (al magistrado) ¡Ah! ¡Qué tiempo tan bueno! ¿Vienes? MAGISTRADO (A Johann) Dentro de un momento. SOFÍA (a Johann) Mi hermana se está vistiendo para el baile... MAGISTRADO (Volviéndose, a Schmidt) Para el baile de amigos y familiares que se celebra en Wetzlar. Vienen a buscar a Charlotte. SCHMIDT ¡Así que era eso! Kaffel se ha puesto levita , Steiner monta el caballo del cervecero; Hoffmann va en su calesa y Gouiden en su berlina... En fin..., ¡el señor Werther me ha parecido menos soñador! MAGISTRADO (A sus dos amigos) ¡Bien preparado es ese joven! JOHANN Sí, pero nada fuerte en cocina... MAGISTRADO (Insistente) Es instruido... muy distinguido... SCHMIDT (Vivamente) Un poco melancólico... JOHANN Sí; es cierto, nunca esta contento. MAGISTRADO (Perseverante) El príncipe le ha prometido, se dice, ¡una embajada! Lo estima y lo quiere bien... JOHANN (Con menosprecio) ¡Un diplomático! ¡Bah! ¡Eso no vale de nada en la mesa!... SCHMIDT (Igualmente) ¡No bebe ni una sola copa de vino! JOHANN (al magistrado, tendiéndole la mano) Hasta pronto... en la Uva de Oro SCHMIDT (Igualmente) Sí; nos debes la revancha. MAGISTRADO (Exclamativo) ¿Todavía? JOHANN (Volviendo sobre sus pasos) Además es el día de los cangrejos de río... grandes como antebrazos... Gretchen nos lo ha prometido |
LE BAILLI O les gourmands! les deux complices! (Les deux hommes font mine de se retirer) Vous n'attendez donc pas Charlotte, mes amis? SCHMIDT (à Johann) Nous la verrons ce soir. Nous voulons faire un petit tour sur le rempart. LE BAILLI (souriant, à Johann) Pour t'ouvrir l'appétit? JOHANN (un peu grognon, à Schmidt) Toujours il exagère... Allons, viens, il est tard! SCHMIDT (revenant au Bailli) A propos! Quand Albert revient-il? LE BAILLI Je l'ignore, il ne m'en parle pas encore, mais il m'écrit que ses affaires vont au mieux. SCHMIDT Parfait! Albert est un garçon brave et fidèle, c'est un mari modèle pour ta Charlotte, et nous, les vieux, nous danserons à perdre haleine à la noce prochaine! Eh! bonsoir, les enfants! JOHANN (gaiement) Bonsoir, les enfants! SCHMIDT (au Bailli; plus bas) A tantôt! JOHANN (de même) A tantôt! LE BAILLI Oui! Bonsoir! Bonsoir SOPHIE, SCHMIDT, JOHANN, ENFANTS Bonsoir! Bonsoir! Les deux hommes s'en vont bras dessus bras, en chantant un refrain bachique. JOHANN, SCHMIDT (à pleine voix) Vivat Bacchus! semper vivat! LE BAILLI (aux Enfants) Rentrez! nous redirons notre Noël ce soir, avant goûter, note par note! (Le Bailli a remonté l'escalier et une fois dans la maison.) Sophie, il faut aller voir ce que fait Charlotte. (Sophie sort. Le Bailli s'installe dans le fauteuil de cuir à crémaillère; les plus jeunes de ses enfants se blottissent sur ses genoux, et écoutant religieusement la leçon qu'il leur donne. La baie vitrée est à demi fermée. Werther, accompagné d'un jeune paysan, s'avance dans la cour et regarde curieusement la maison) WERTHER (au paysan) Alors, c'est bien ici la maison du Bailli? (congédiant son guide) Merci. (seul, Werther pénètre plus avant dans la cour et s'arrête devant la fontaine.) Je ne sais si je veille ou si je rêve encore! Tout ce qui m'environne a l'air d'un paradis; le bois soupire ainsi qu'une harpe sonore, Un monde se révèle à mes yeux éblouis! O nature, pleine de grâce, Reine du temps et de l'espace Daigne accueillir celui qui passe et ta salue, humble mortel! Mystérieux silence! O calme solennel! Tout m'attire et me plaît! Ce mur, et ce coin sombre... Cette source limpide et la fraîcheur de l'ombre; il n'est pas une haie, il n'est pas un buisson où n'éclose une fleur, où ne passe un frisson! O nature! Mère éternellement jeune, adorable et pure enivre-moi de parfums, et toi, soleil, viens m'inonder de tes rayons! (Voix des enfants dans l'intérieur de la maison répétant le Noël) LES ENFANTS ¡Noël! Jésus vient de naître! Voici notre divin maître, Rois et bergers d'Israël! WERTHER (écoutant) Chers enfants! LES ENFANTS Dans le firmament des anges gardiens fidèles ont ouvert grandes leurs ailes et s'en vont partout chantant: Noël! WERTHER (à lui-même) Ici-bas rien ne vaut les enfants! Chers enfants! Autant notre vie est amère... autant leurs jours sont pleins de foi, leur âmes pleine de lumière! ah! comme ils sont meilleurs que moi! (Werther va jusqu'à la fontaine et reste un instant dans une calme contemplation. Charlotte entre: les enfants quittent les bras de Bailli et sautent au devant d'elle.) LES ENFANTS Charlotte! Charlotte! CHARLOTTE (au Bailli) Eh! bien père, es-tu content d'eux? |
MAGISTRADO ¡Oh, vaya par de glotones! (Cediendo un poco) ¿No esperáis, entonces, a Charlotte, amigos míos? SCHMIDT (A Johann) La veremos esta noche. Daremos una vuelta por la muralla. MAGISTRADO (Sonriente, a Johann) ¿Para abrirte el apetito? JOHANN (Un poco gruñón, a Schmidt) Siempre exagera... ¡Vamos, venga, que es tarde! SCHMIDT (Volviéndose al magistrado) A propósito, ¿cuándo regresa Alberto? MAGISTRADO Lo ignoro. Ya no hemos vuelto a hablar aunque, me ha escrito que sus negocios van mejorando. SCHMIDT ¡Perfecto! Alberto es un gran chico, y fiel; sería un buen marido para tu Charlotte y nosotros, los viejos, ¡bailaríamos hasta perder el aliento en esa boda! ¡Eh! ¡Buenas tardes, niños! JOHANN (Alegremente) ¡Buenas tardes, niños! SCHMIDT (Al magistrado, mas bajo) ¡Hasta luego! JOHANN (Igualmente) ¡Hasta más tarde! MAGISTRADO ¡Sí, buenas tardes! ¡Buenas tardes! SOFÍA, SCHMIDT, JOHANN, NIÑOS ¡Buenas tardes! ¡Buenas tardes! (Los dos hombres se van cogidos del brazo, cantando una canción) SCHMIDT, JOHANN (A pleno pulmón) ¡Viva Baco! ¡Siempre viva! MAGISTRADO (A los niños) Entrad y recitaremos nuestra canción. Esta tarde, en la merienda... nota a nota. (Ha subido la escalera y entrado en la casa) ¡Sofía, ve a ver qué hace Charlotte! (Sofía sale. El magistrado se sienta en el sillón de piel; los niños más pequeños se acurrucan bajo sus rodillas y escuchan la lección que él les da. La cristalera está entornada. Werther, acompañado por un joven campesino, avanza hacia el patio y observa, con atención, la casa) WERTHER (Al campesino) Entonces, ¿es ésa de ahí, la casa del magistrado? (Despidiendo a su guía) ¡Gracias! (Solo, Werther entra en el patio y se detiene ante la fuente) Ya no sé si estoy despierto o soñando: todo esto me parece un paraíso; el bosque suspira como un arpa, todo un nuevo mundo se muestra ante mis deslumbrados ojos. ¡Oh, naturaleza, llena de gracia, reina del tiempo y del espacio, dígnate a acoger a éste que pasa y te saluda, humilde mortal! ¡Misterioso silencio! ¡Solemne calma! ¡Todo me atrae y me complace! Este muro, y este rincón sombrío, esta fuente límpida y el frescor de esta sombra... No hay seto, ni zarzal donde no despunte una flor... me estremezco. ¡Oh, Naturaleza! Madre eternamente joven y adorable ¡embriágame de tus olores! Y tú, sol, ¡ven a inundarme con tus rayos! (Voces de los niños, desde la casa, repitiendo la canción de Navidad.) NIÑOS ¡Navidad! Jesús va a nacer... ¡He aquí nuestro divino maestro.... Rey y Señor de Israel! WERTHER (escuchando) ¡Dulces niños...! NIÑOS Los fieles ángeles guardianes, en el firmamento, despliegan sus alas y cantan por doquier: ¡Navidad! WERTHER (Para sí) ¡Nada hay mejor que los niños! ¡Queridos niños! Así como nuestras vidas son amargas, las suyas están llenas de alegría; ¡sus corazones, plenos de luz! ¡Ah! ¡Cuán mejores son que yo! (Werther va hacia la fuente y se sienta sobre ella. Entra Charlotte. Los niños, abandonan al magistrado y revolotean a su alrededor) NIÑOS ¡Charlotte! ¡Charlotte! CHARLOTTE (Al Magistrado) Y bien, padre, ¿estas contento de ellos? |
LE BAILLI Content, content! ce n'est pas merveilleux! LES ENFANTS (entourant Charlotte) Si, père est très content! très content! très content! LE BAILLI (embrassant sa fille et admirant sa toilette) Comme te voilà belle, Mignonne! LES ENFANTS Oh! mais c'est vrai! LE BAILLI (Prenant les mains de Charlotte) Venez, mademoiselle, qu'on vous regarde! Nos amis seront jaloux! CHARLOTTE (souriante) Nos amis ne sont pas exacts au rendez-vous voilà ce dont je suis bien sûre! Et j'en vais profiter pour donner le goûter aux enfants. (Charlotte va chercher sur le buffet un immense pain rond qu'elle se dispose à couper en tartines et qu'elle va distribuer aux Enfants. On entend dans le lointain les grelots d'un cheval et le bruit d'une voiture LE BAILLI Hâte-toi, car j'entends la voiture! (Les Enfants se pressent autour de Charlotte les mains tendues vers elle. Werther qui a monté l'escalier, s'arrête et contemple un moment ce spectacle sans être vu. à mesure qu'ils reçoivent leur goûter les Enfants s'en vont en sautant) LES ENFANTS Merci! Merci, grande soeur! LE BAILLI (apercevant Werther et allant au devant de lui) Ah! monsieur Werther! Vous venez visiter mon petit ermitage... mieux mon petit royaume, et j'en suis vraiment fier. (lui présentant Charlotte) Ma fille, qui prend soin de ce ménage et de tous ces enfants gâtés... depuis le jour où leur même nous a quittés! CHARLOTTE (simplement) Pardonnez-moi, monsieur, de m'être fait attendre, mais je suis en effet une maman très tendre, et mes enfants exigent que ma main leur coupe chaque jour leur pain! (Les invités entrent dans la cour. Le Bailli va à leur rencontre ainsi que Sophie qui reparaît toute rieuse.) LE BAILLI Arrivez donc, Brühlmann! Charlotte est prête! On vous attend! (Brühlmann marche côte à côte avec Käthchen; ils vont les yeux dans les yeux et ne font même pas attention au Bailli qui les suit en riant.) BRÜHLMANN (avec un soupir d'extase) Klopstock! KÄTHCHEN (avec ravissement) Divin Klopstock! LE BAILLI (riant, à Brühlmann) Bavards! Vous direz le reste à la fête... un aussi long discours vous mettrait en retard! (Werther est resté muet et interdit en regardant Charlotte, et quand la jeune fille se tourne vers la glace pour mettre son écharpe, il saisit le plus jeune des Enfants et l'embrasse. L'enfant a peur de cet élan de tendresse.) CHARLOTTE (à l'enfant que Werther a saisi) Embrasse ton cousin! WERTHER (se relevant, étonné) Cousin? Suis-je bien digne de ce nom? CHARLOTTE (enjouée) En effet, cousin! c'est un honneur insigne... Mais... nous en avons tant qu'il serait bien fâcheux que vous fussiez le plus mauvais d'entre eux! (Werther s'éloigne en regardant Charlotte) (à Sophie, avec autorité, sans sévérité, en lui montrant les Enfants) Tu me remplaceras, Sophie..., tu sais, je te les confie! (aux Enfants) Vous serez sages comme avec moi? SOPHIE Oui, mais ils aimeraient bien mieux que ce fût toi! WERTHER (avec extase, tandis que Charlotte embrasse les Enfants) O spectacle idéal d'amour et d'innocence. Où mes yeux et mon coeur sont ravis à la fois! Quel rêve... de passer... une entière existence... Calmé par ses regards et bercé par sa voix! (La plupart des invités est déjà presque sortie; restent encore Brühlmann et Käthchen, absorbés et silencieux, près de la fontaine. Charlotte est prête maintenant elle descend dans la cour. Werther va à sa rencontre. Sophie et les Enfants forment un groupe sur la terrasse et envoient des baisers à leur grande soeur) LE BAILLI (saluant Werther) Monsieur Werther! CHARLOTTE Adieu... père! LE BAILLI (à Charlotte) Adieu, ma chérie... (Charlotte et Werther s'éloignent suivis d'un groupe d'invités. Brühlmann et Käthchen s'en vont les derniers sans avoir dit une parole) LE BAILLI (avec bonhomie, les regardant en souriant) A ceux-là ne souhaitons rien! Klopstock! Divin Klopstock! l'extase magnétique! cela me paraît sans réplique! (Sophie a fait rentrer les enfants dans la maison.) Vivat Bacchus! semper vivat! (Tout en fredonnant le refrain bachique chanté par Schmidt à sa sortie, le Bailli va chercher sa longue pipe en porcelaine qu'il décroche du râtelier, s'installe dans son auteuil et, d'un air un peu gêné, fredonnant toujours, se dispose a fumer. Sophie a reparu, elle sourit en voyant le Bailli, puis elle va, très doucement prendre dans un coin de la chambre la canne et le chapeau de son père qu'elle lui apporte gaiement) SOPHIE Et qui donc a promis d'aller au Raisin d'or? LE BAILLI (d'un ton embarrassé) Qui? Moi? te laisser seule? SOPHIE Eh bien? LE BAILLI (fredonnant entre ses dents) La la la ..... Non! SOPHIE (gravement) Je l'exige! Schmidt et Johann doivent t'attendre encore LE BAILLI (se laissant convaincre et prenant le chapeau et la canne des mains de Sophie) Rien qu'un moment... alors... (Il s'éloigne; se retournant, à Sophie) au fait promesse oblige! (Sophie accompagne le Bailli et ferme la porte de la rue sur lui. La nuit tombe peu à peu. Albert paraît; il vient du jardin, un manteau sur le bras; il est entré doucement et interroge la maison du regard; il s'approche et aperçoit Sophie qui redescend.) ALBERT Sophie! SOPHIE (reconnaissant Albert) Albert! Toi de retour? ALBERT Oui, moi, petite soeur, bonjour! (Il l'embrasse.) SOPHIE Que Charlotte sera contente de te revoir! |
MAGISTRADO Contento, sí... ¡es maravilloso! NIÑOS (Rodeando a Charlotte) ¡Sí! Padre esta muy contento, ¡muy contento! MAGISTRADO (Abrazando a su hija y admirando su compostura) ¡Qué guapa estás, pequeña! NIÑOS ¡Oh! ¡Es verdad! MAGISTRADO (Tomando las manos de Charlotte) ¡Ven señorita! ¡Que todos te vean...! ¡Nuestros amigos se pondrán celosos! CHARLOTTE (Sonriente) Nuestros amigos llegan tarde a la cita. ¡Seguro que sí! Voy a aprovechar este momento para dar la cena a los niños. (Va a la cocina y coge un enorme pan que va partiendo en rebanadas y lo da a los niños. Se oyen, a lo lejos, el tintineo de un arnés de caballo y el crujir de una calesa.) MAGISTRADO ¡Espera! ¡Estoy oyendo la calesa! (Los niños rodean a Charlotte y le tienden sus manitas. Werther, que se ha acercado, se detiene a contemplar la escena sin ser visto. A medida que los niños cogen su cena van desapareciendo del escenario) NIÑOS ¡Gracias, gracias, hermana! MAGISTRADO (Viendo a Werther y yendo a su encuentro) ¡Ah! ¡Señor Werther! Venid a visitar mi humilde morada... mi pequeño reino... del que estoy, realmente, orgulloso. (Le presenta a Charlotte) Mi hija, que se ha hecho cargo de la casa y de los niños... desde el día en que su madre nos dejó. CHARLOTTE (con sencillez) Perdóneme, señor, si le hago esperar, pero hago las veces de madre, y los niños exigen que mi mano les dé cada día su pan. (Los invitados van llegando. Entran por el jardín. El magistrado y Sofía salen a su encuentro) MAGISTRADO ¡Adelante, pues, Brülhmann! ¡Charlotte está lista! ¡Todos os estamos esperando! (Brülhmann y Käthchen caminan del brazo, mirándose a los ojos y sin prestar atención al magistrado, que les va siguiendo, divertido) BRÜLHMANN (Con un suspiro de éxtasis) ¡Klopstock! KÄTHCHEN (Encantada) ¡Divino Klopstock! MAGISTRADO (Riendo, a Brühlmann) ¡Charlatanes! ¡Diréis el resto en la fiesta...! ¡Un discurso tan largo os haría llegar tarde! (Werther se ha quedado en silencio y desconcertado mirando a Charlotte. Cuando la joven se vuelve hacia el espejo para ponerse su echarpe, él coge a un niño y lo abraza. El niño se asusta de ese arrebato de ternura) CHARLOTTE (Al niño que Werther a abrazado) ¡Abraza a tu primo! WERTHER (Se inclina hacia atrás, sorprendido) ¿Primo? ¿Soy digno de tal nombre? CHARLOTTE (Bromeando) En efecto, primo: es un gran honor. Aunque... tenemos tantos que sería enojoso que fuera usted el peor de todos... (Werther se va mirando a Charlotte) (A Sofía, con autoridad, aunque no severa, señalándole a los niños) Tú me remplazarás, Sofía... Ya sabes, te los confío... (A los niños) ¿Os portaréis bien? SOFÍA ¡Sí; aunque les gustaría más que estuvieras tú! WERTHER (Con éxtasis, mientras Charlotte besa a los niños) ¡Oh espectáculo de amor e inocencia, que encanta a mis ojos y a mi corazón! ¡El deseo de pasar toda mi vida en paz, acariciado con sus miradas y voces! (La mayor parte de los invitados se ha ido ya; permanecen, aún, Brülhmann y Käthchen, absortos, silenciosos, junto a la fuente. Charlotte está preparada. Werther va a su encuentro. Sofía y los niños, en la terraza, soplan besitos a su hermana mayor. MAGISTRADO (Saludando a Werther) ¡Señor Werther!... CHARLOTTE ¡Adiós, padre! MAGISTRADO (a Charlotte) ¡Adiós, querida!... (Salen Charlotte y Werther. Käthchen y Brülhmann se van los últimos, sin haber dicho una palabra. El Magistrado les mira, sonriente) MAGISTRADO (soriendo) ¡Esos dos! ¡No necesitan nada! ¡Klopstock! ¡Divino Klopstock! ¡Éxtasis magnético! ¡Eso sí que no tiene réplica! (Sofía ha hecho entrar a los niños en la casa.) ¡Viva Baco! ¡Viva por siempre! (Todos tararean la canción cantada por Schmidt. El Magistrado va a buscar su larga pipa de porcelana, se instala en su sillón y con gesto un poco apurado, sigue canturreando mientras se dispone a fumar. Sofía lo mira, le sonríe y después va al rincón coge el sombrero de su padre, y su bastón y gentilmente, se los da) SOFÍA ¿Quién prometió ir al Racimo de Oro? MAGISTRADO (Con un tono embarazoso) ¿Quién? ¿Yo? ¿Y dejarte sola...? SOFÍA ¿Y qué?... MAGISTRADO (Canturreando entre dientes) La, la, la ... ¡No! SOFÍA (Con gravedad) ¡Debes ir! Schmidt y Johann deben de estar esperándote ya. MAGISTRADO (Dejándose convencer y cogiendo el sombrero y el bastón de las manos de Sofía) Bueno, será sólo un momento... (Se prepara y se vuelve a Sofía) ¡Promesa obliga! (Sofía acompaña al magistrado y cierra la puerta de la calle cuando él se va. Cae la noche. Aparece Alberto que viene del jardín con un abrigo sobre el brazo; ha entrado despacio y observa la casa, se acerca y ve a Sofía que desciende) ALBERTO ¡Sofía! SOFÍA (reconociendo a Alberto) ¡Alberto! ¿Tú de vuelta? ALBERTO Sí, sí, hermanita... ¡Hola! (La abraza) SOFÍA ¡Qué contenta se pondrá Charlotte de verte otra vez! |
ALBERT Elle est ici? SOPHIE Non, pas ce soir! Elle qui jamais s'absente. (plus accentué) Aussi, pourquoi n'as tu pas prévenu? ALBERT (simplement) J'ai voulu vous surprendre... Parle-moi d'elle, au moins! Il me tarde d'apprendre si de moi l'on s'est souvenu? car c'est bien long, six mois d'absence... SOPHIE (avec simplicité et tendrement ) Chez nous, aux absents chacun pense, et d'ailleurs, n'es-tu pas son fiancé? ALBERT (joyeux) A chère enfant! Et que s'est il passé? SOPHIE Rien... on s'est occupé de votre mariage... ALBERT De notre mariage! SOPHIE On y dansera... dis? ALBERT Beaucoup... et davantage! (avec chaleur) Oui, je veux que pour tous il y ait du bonheur... j'en ai tant au fond du coeur! (reconduisant Sophie jusqu'au perron) Va, rentre: J'ai peur qu'on t'appelle et qu'on apprenne mon retour; n'en dis rien, je serai près d'elle dès le lever du jour. SOPHIE (rentrant) A demain, Monsieur mon beau frère. (Elle ferme la porte vitrée.) ALBERT (seul) Elle m'aime! Elle pense à moi! Quelle prière de reconnaissance et d'amour monte de mon coeur à ma bouche! Oh! comme à l'heure du retour un rien nous émeut et nous touche... et comme tout possède un charme pénétrant! Ah! je voudrais qu'en rentrant Charlotte retrouvât les pensers que je laisse: Tout mon espoir et toute ma tendresse! (Il s'éloigne lentement. La nuit est venue la lune éclaire la maison peu à peu. Charlotte et Werther paraissent à la porte du jardin; ils viennent l entement, se tenant par le bras, et ne s'arrêtent qu'au bas du perron où tous deux restent un moment silencieux CHARLOTTE (simplement) Il faut nous séparer. Voici notre maison, c'est l'heure du sommeil. WERTHER (plus accentué) Ah! pourvu que je voie ces yeux toujours ouverts, ces yeux mon horizon, ces doux yeux: mon espoir et mon unique joie... Que m'importe à moi le sommeil? Les étoiles et le soleil peuvent bien dans le ciel tour à tour reparaître, j'ignore s'il est jour... j'ignore s'il est nuit! Mon être demeure indifférent à ce qui n'est pas toi! CHARLOTTE (souriant) Mais, vous ne savez rien de moi. WERTHER (pénétré) Mon âme a reconnu votre âme, Charlotte, et je vous ai vue assez pour savoir quelle femme vous êtes! CHARLOTTE (souriant) Vous me connaissez? WERTHER (grave et tendre) Vous êtes la meilleure ainsi que la plus belle des créatures! CHARLOTTE (confuse) Non! WERTHER Faut-il que j'en appelle à ceux que vous nommez vos enfants? CHARLOTTE (pensive et se rapprochant de Werther) Hélas! oui, mes enfants... Vous avez dit vrai! C'est que l'image de ma mère est présente à tout le monde ici. Et pour moi, je crois voir sourire son visage quand je prends soin de ses enfants... de mes enfants! Ah! je souhaiterais que dans cette demeure elle revint! et vit au moins quelques instants si je tiens les serments faits à la dernière heure! (très attendrie) Chère, chère maman, que ne peux-tu nous voir? WERTHER O Charlotte! ange du devoir, La bénédiction du ciel sur toi repose! CHARLOTTE Si vous l'aviez connue! Ah! la cruelle chose de voir ainsi partir ce qu'on a de plus cher! Quels tendres souvenirs et quel regret amer! Pourquoi tout est-il périssable? Les enfants ont senti cela très vivement; ils demandent souvent d'un ton inconsolable: Pourquoi les hommes noirs ont emporté maman? WERTHER Rêve! Extase! Bonheur! Je donnerais ma vie pour garder à jamais ces yeux, ce front charmant, cette bouche adorable, étonnée et ravie... Sans que nul à son tour les contemple un moment! Le céleste sourire! oh! Charlotte! je vous aime... et je vous admire! CHARLOTTE (revenant à elle; gravit rapidement le marches du perron) Nous somme fous! rentrons... WERTHER (d'une voix altérée, et la retenant) Mais... nous nous reverrons? (Voix du Bailli appelons Charlotte) LE BAILLI Charlotte! Charlotte! Albert est de retour! (Il monte rapidement les marches de la terrasse et disparaît dans la maison) CHARLOTTE (défaillante) Albert! WERTHER (interrogeant Charlotte) Albert? CHARLOTTE (bas et tristement à Werther) Oui, celui que ma mère m'a fait jurer d'accepter pour époux... (encore à voix basse, et comme s'accusant) Dieux m'est témoin qu'un instant près de vous... j'avais oublié le serment qu'on me rappelle! (Werther se cache le visage avec sas mains comme s'il sanglotait., puis avec effort) WERTHER A ce serment... restez fidèle! Moi... j'en mourrai! Charlotte! (Charlotte qui a gravi les marches du perron se retourne une dernière fois, avant de rentrer à son tour dans la maison. seul, désespérée, lorsque Charlotte a disparu.) Un autre! son époux! |
ALBERTO ¿Está aquí? SOFÍA No; esta noche, no. ¡Ella que jamás se ausenta! (Con mayor énfasis) ¿Por qué no has avisado? ALBERTO (Con simpleza) He querido sorprenderos... Háblame de ella, por lo menos. Deseo saber si todavía me recuerda ¡después de seis meses de ausencia! SOFÍA (Con simplicidad y ternura) En casa, pensamos en los ausentes. Además... ¿no te habías prometido ya? ALBERTO (Alegre) ¡Oh, querida niña! ¿Qué ha pasado por aquí? SOFÍA ¡Nada! Nos ocupamos de vuestra boda... ALBERTO ¡De nuestra boda! SOFÍA Habrá baile, ¿verdad? ALBERTO ¡Mucho! ¡Y mucho más! (Cálidamente) Si; quiero que allí haya alegría para todos... ¡Tengo tanta aquí, en mi corazón...! (Lleva a Sofía cerca de la escalera) Ven, entra... Temo que alguien te llame y se entere de que he vuelto. No digas nada; estaré junto a ella al amanecer. SOFÍA (Entrando) ¡Hasta mañana, cuñado! (Cierra la puerta de cristal) ALBERTO (Solo) ¡Me ama! ¡Piensa en mí! ¡La plegaria de gratitud y de amor me llega del corazón a la garganta! ¡Oh! El momento del regreso a casa ¡cómo nos emociona y nos alegra! ¡Qué encanto tan penetrante tiene todo! ¡Ah! Quisiera que, al entrar, Charlotte dijera la frase que le dejé: ¡Con toda mi esperanza y con todo mi amor! (Sale. La noche ha caído. La luna ilumina la casa. Charlotte y Werther aparecen por la puerta del jardín. Caminan despacio, tomados del brazo se detienen en la escalinata donde quedan en silencio) CHARLOTTE (Simplemente) Debemos separarnos. Aquí está nuestra casa: Es la hora de dormir. WERTHER (Con énfasis) ¡Ah! Siempre que vea esos ojos tan abiertos, esos ojos, que son mi horizonte; esos dulces ojos, mi esperanza y mi única alegría, ¿qué me importa dormir? Las estrellas y el sol pueden aparecer y reaparecer en el cielo... Ignoro si es de día o de noche... mi ser permanece indiferente a todo... excepto a vos... CHARLOTTE (sonriente) Pero, vos nada sabéis de mí. WERTHER (Convencido) Mi alma ha reconocido a vuestra alma, Charlotte, y he visto ya lo suficiente para saber qué tipo de mujer sois. CHARLOTTE (Sonriendo) ¿Me conocéis? WERTHER (grave y tierno) ¡Sois la mejor y la más bella de las criaturas! CHARLOTTE (confusa) ¡No! WERTHER ¿Es necesario que pregunte a aquellos a quienes llamáis vuestros niños? CHARLOTTE (pensativa y acercándose a Werther) ¡Eso es! ¡Sí, mis niños! ¡Decís bien! La imagen de mi madre está presente en todas partes. Y en mí creo ver la sonrisa de su rostro cuando me ocupo de sus hijos.... de mis hijos. Desearía que ella volviera a esta casa y viera al menos, por unos momentos, si estoy manteniendo la promesa que le hice en sus últimos momentos (muy cariñosamente) Querida, querida mamá, ¿es que no puedes vernos? WERTHER ¡Oh, Charlotte! ¡Ángel Guardián! ¡La bendición del cielo sea contigo! CHARLOTTE ¡Si la hubierais conocido! ¡Qué desgracia ver partir a quien más se ama! ¡Qué tiernos recuerdos! ¿Por qué todo es perecedero? Los niños lo sienten tan vivamente... preguntan inconsolables, a menudo, ¿por qué los fantasmas se han llevado a su mamá? WERTHER ¡Sueño! ¡Éxtasis! ¡Felicidad! Daría mi vida por mirar esos ojos, ese encantador rostro, esa adorable boca, sin que nadie más que yo los contemplase extasiado. ¡La celeste sonrisa! ¡Oh, Charlotte! ¡Os amo y os admiro! CHARLOTTE (Volviendo en sí; sube rápidamente la escalinata) ¡Estamos locos! ¡Entremos en casa! WERTHER (con voz alterada y reteniéndola) Pero, ¿volveremos a vernos...? (Voz del magistrado) MAGISTRADO ¡Charlotte! ¡Charlotte! ¡Alberto ha vuelto! (sube la escalera de la terraza y entra en la casa) CHARLOTTE (débilmente) ¡Alberto! WERTHER (Preguntando a Charlotte) ¿Alberto? CHARLOTTE (a media voz y con tristeza) Sí; él es a quien mi madre me hizo jurar que aceptaría como esposo. (en voz baja y como acusándose) Dios es testigo de que, por un instante, junto a vos... ¡había olvidado el juramento! (Werther se cubre la cara con las manos como si sollozase) WERTHER ¡A ese juramento, permaneced fiel! ¡Y yo moriré, Charlotte! (Charlotte, que había subido unos peldaños de la escalera, se vuelve una última vez, antes de entrar en su casa. Una vez a solas, Werther grita) ¡Otro, su esposo...! |
ACTE DEUXIÈME Les Tiññeuls A Wetzlar (En Septembre, même année) (La place. Au fond: le temple protestant. A gauche: le presbytère. A droite, au fond, la route et la campagne. A Droite, la Wirthschaft entourée de houblons. Devant le temple: des tilleuls taillés qui en laissent voir la porte. Un banc sous les tilleuls, près de l'entrée du presbytère. Schmidt et Johann sont assis, attablés devant la Wirthschaft. Au fond, à droite Beau temps Dimanche, après midi.) JOHANN ET SCHMIDT (le verre en main) Vivat Bacchus! Semper vivat! C'est dimanche! (Une servante sort de la Wirthschaft et sert de nouveau à boire aux des amis.) JOHANN Ah! l'admirable journée! De ce joyeux soleil j'ai l'âme illuminée! SCHMIDT Qu'il est doux vivre quand l'air est si léger, le ciel si bleu... le vin si clair! JOHANN C'est dimanche! SCHMIDT C'est dimanche! (Orgue dans le temple.) Allez! chantez l'office et que l'orgue résonne! De bénir le Seigneur il est bien des façons, moi, je le glorifie en exaltant ses dons! JOHANN (de même) De bénir le Seigneur il est bien des façons, moi, je le glorifie en exaltant ses dons! SCHMIDT Gloire à celui qui nous donne d'aussi bon vin et fait l'existence si bonne! ENSEMBLE Bénissons le Seigneur! Bénissons le Seigneur! JOHANN (regardant) Du monde! encor du monde! On vient de tous côtés! Le Pasteur verra bien fêtés ses cinquante ans de mariage! SCHMIDT C'est bon pour un Pasteur cinquante ans de ménage, Dieu le soutient! Mais moi je n'aurais pu jamais en supporter autant! (Charlotte et Albert paraissent. Johann se lève en les regardant et se penche vers Schmidt) JOHANN Et cependant, j'en sais qui ne s'effraieraient guère de semblable félicité! (les désignant) Tiens! ceux-là... par exemple! SCHMIDT (se levant) Et bien! à leur santé allons vider encore un verre! (Ils rentrent tous les deux dans la Wirthschaft.Charlotte et Albert sont arrivés sous les tilleuls, ils s'assoient sur le banc) ALBERT (avec tendresse) Trois mois! Voici trois mois que nous somme unis! Ils ont passé bien vite... et pourtant il me semble que nous avons vécu toujours ensemble! CHARLOTTE (doucement) Albert! ALBERT Si vous saviez comme je vous bénis! (encore plus tendre) Mais, moi, de cette jeune fille si calme et souriante au foyer de famille, ai-je une femme heureuse et sans regrets? CHARLOTTE (se levant et simplement) Quand une femme a près d'elle à toute heure et l'esprit le plus droit et l'âme la meilleure, que pourrait-elle regretter? ALBERT (ému) Oh! la douce parole... et comme à l'écouter je me sens tout heureux... et j'ai l'âme ravie! (Charlotte, accompagnée d'Albert, se dirige vers le temple; puis Albert échange quelques mots avec ceux qui vont à l'office. Werther a paru au haut de la route. Il descend et contemple de loin avec un tourment visible l'intimité des deux époux) WERTHER (à lui-même, avec douleur) Un autre est son époux! Un autre est son époux! Dieu de bonté, si tu m'avais permis de marcher dans la vie avec cet ange à mon côté, mon existence entière n'aurait jamais été qu'une ardente prière! Et maintenant... parfois... j'ai peur de blasphémer! (douloureusement) C'est moi! moi! qu'elle pouvait aimer! J'aurais sur ma poitrine pressé la plus divine, la plus belle créature que Dieu même ait su former! C'est moi, c'est moi... qu'elle pouvait aimer! Lorsque s'ouvrait le ciel qui s'illumine, soudain je l'ai vu se fermer! Je l'ai vu se fermer! c'est moi! c'est moi... qu'elle pouvait aimer! ah! J'aurais sur ma poitrine pressé la plus divine, la plus belle créature que Dieu même ait su former! Tout mon corps en frisonne, et tout mon être (avec un accent déchirant) tout mon être en pleure! (Werther dans la plus grande agitation veut s'éloigner, mais il tomber accablé sur le banc, la tête dans ses mains. Schmidt et Johann reparaissent sur le seuil de la Wirthschaft. Schmidt donne le bras à Brühlmann navré et muet.) SCHMIDT (en entrant, à Brühlmann) Si! Käthchen reviendra, je vous dis! |
ACTO SEGUNDO Los Tilos. En Wetzlar (Septiembre, del mismo año) (La plaza. Al fondo, la iglesia. A la izquierda, el presbiterio. A la derecha, la taberna, rodeada de lúpulos. Delante del templo, los tilos tallados que dejan ver la puerta. Un banco entre ellos, junto a la entrada del presbiterio. Schmidt y Johann están sentados en una mesa, frente a la taberna. Hace buen tiempo. Es el mediodía del domingo) JOHANN, SCHMIDT (juntos, cerveza en mano) ¡Viva Baco! ¡Viva! ¡Es domingo! ¡Viva Baco! (Un camarero sale de la taberna y sirve de nuevo bebida a los amigos) JOHANN ¡Ah! ¡Qué precioso día! ¡Este maravilloso sol que al alma ilumina! SCHMIDT ¡Qué bien se vive... cuando el aire es tan ligero, el cielo tan azul y el vino tan claro! JOHANN ¡Es domingo! SCHMIDT ¡Es domingo! (se oye el órgano dentro del templo) ¡Cantad el oficio, que suene el órgano! Hay muchos modos de bendecir al Señor; yo lo glorifico exaltando sus dones. JOHANN (Igual) Hay muchos modos de bendecir al Señor; yo lo glorifico exaltando sus dones. SCHMIDT ¡Gloria a aquél que nos da un vino y una existencia tan buena! AMBOS ¡Bendigamos al Señor! ¡Bendigamos al Señor! JOHANN (mirando) ¡Gente! ¡Cuánta gente! ¡Vienen de todas partes! ¡El pastor va a ver bien celebrados sus cincuenta años de matrimonio! SCHMIDT Es bueno para un pastor cincuenta años de matrimonio, ¡Dios lo sostiene! Pero yo..., ¡yo jamás hubiera podido soportar tanto! (Aparecen Charlotte y Alberto. Johann se levanta cuando les ve y se inclina hacia Schmidt) JOHANN Sin embargo, yo sé quiénes difícilmente se asustarían ante esa clase de felicidad. (les señala) ¡Mira! ¡Esos dos por ejemplo! SCHMIDT (Se levanta) ¡Bien! ¡A su salud vamos a servirnos otro vino! (Entran en la taberna. Alberto y Charlotte han llegado bajo los tilos y se sientan en el banco.) ALBERTO (con cariño) ¡Tres meses! ¡Tres meses ya desde que nos unimos! ¡Han pasado tan rápidamente... que parece que siempre hemos vivido juntos! CHARLOTTE (dulcemente) ¡Alberto! ALBERTO ¡Si supieras cómo te bendigo! (aún más cariñoso) ¿Y yo he hecho de esta jovencita, tan calmada y sonriente, una mujer feliz y sin remordimientos? CHARLOTTE (se levanta y con simpleza) Cuando una mujer tiene siempre todo, y el mejor ejemplo, y corazón... ¿de qué puede arrepentirse? ALBERTO (conmovido) ¡Qué dulces palabras! Al escucharlas ¡cuán deliciosamente feliz me siento! (Charlotte, acompañada de Alberto, se dirige al templo; después, Alberto intercambia unas palabras con las personas que van al oficio. Werther ha aparecido y atormentado, contempla a los esposos.) WERTHER (Para sí, con dolor) ¡Otro es su esposo! ¡Otro es su esposo! Dios misericordioso, si me hubieras permitido caminar en la vida junto a ese ángel, mi existencia entera hubiera sido siempre una ardiente plegaria... ¡Y, ahora, sin embargo... temo ser blasfemo! (dolorosamente) ¡Es a mí! ¡Es a mí a quien ella podía amar! ¡Hubiera estrechado en mi pecho a la más divina, a la más bella criatura que Dios haya podido crear! ¡A mí! ¡A mí, a quien ella podía amar! ¡Cuando el cielo ya se abría, lo he visto súbitamente, cerrarse! ¡Lo he visto, súbitamente, cerrarse! ¡A mí! ¡A mí, a quien ella podía amar! ¡Ah! ¡Hubiera estrechado en mi pecho a la más divina, a la más bella criatura que Dios mismo haya podido crear! Todo mi cuerpo se hiela y... (Con un acento desgarrador ) ¡todo mi ser llora! (Werther muy agitado quiere alejarse, pero se deja caer sobre el banco. Johann y Schmidt reaparecen bajo el umbral de la taberna. Schmidt ofrece su brazo a Brülhmann, silencioso y deprimido ) SCHMIDT (Entrando, a Brülhmann) ¡Sí! Käthchen volverá, te lo digo yo. |
JOHANN (à Brühlmann, tout en marchant) A quelle heure et quel jour, aura lieu ce retour, qu'importe! puis qu'elle reviendra! SCHMIDT Puisqu'elle reviendra! JOHANN Sept ans de fiançailles, ça ne peut s'oublier de la sorte! SCHMIDT (entraînant Brühlmann) Dépêchons-nous! car j'entends le signal, si nous manquons l'office, au moins, ouvrons le bal! (Ils sortent en trébuchant. En sortant du temple, Albert est descendu, il pose la main sur l'épaule de Werther qui tressaille et fait un mouvement comme pour s'éloigner d'Albert.) ALBERT (à Werther) Au bonheur dont mon âme est pleine, Ami, parfois il vient se mêler un remords... WERTHER (étonné) Un remords? ALBERT (avec franchise) Je vous sais un coeur loyal et fort; Mais celle qui devint ma femme vous apparut au jour qu'elle était libre encore, et peut-être près d'elle avez-vous fait un rêve envolé sans retour? A la voir si belle et si douce je connais trop le prix du bien qui m'est donné pour ne comprendre pas que sa perte est cruelle! (lui prenant la main affectueusement) Comprendre ce tourment, c'est l'avoir pardonné. WERTHER Vous l'avez dit: Mon âme est loyale et sincère, (contenant à peine son émotion) ...si j'avais du passé trop amer souvenir, retirant cette main qui la serre, je fuirais loin de vous pour ne plus revenir! Mais, comme après l'orage une onde est apaisée, mon coeur ne souffre plus de son rêve oublié, et celui qui sait lire au fond de ma pensée.. n'y doit trouver jamais que la seule amitié et ce sera ma part de bonheur sur la terre. (Sophie accourt, des fleurs dans les mains) SOPHIE (à Albert, gaiement) Frère! voyez! Voyez le beau bouquet! J'ai mis, pour le Pasteur, le jardin au pillage! (A Werther) Et puis, l'on va danser! Pour le premier menuet c'est sur vous je compte... (observant Werther et grondait légèrement Ah! le sombre visage! (naïvement et gentilment) Mais aujourd'hui, monsieur Werther, tout le monde est joyeux! le bonheur est dans l'air! Du gai soleil pleine de flamme dans l'azur resplendissant la pure clarté descend de nos fronts jusqu'à notre âme! Tout le monde est joyeux! le bonheur est dans l'air! Et l'oiseau qui monte aux cieux dans la brise qui soupire... est revenu pour nous dire que Dieu permet d'être heureux! Tout le monde est joyeux! Le bonheur est dans l'air! Tout le monde est heureux! WERTHER (à part, plus sombre) Heureux! pourrai-je l'être encore? ALBERT (à Sophie) Va porter ton bouquet, chère petite soeur, je te rejoins. (Sophie s'éloigne de quelques pas.) (à Werther) Werther! nous parlions du bonheur... On le cherche bien loin... on l'appelle... On l'implore! (avec intention) Et voici que peut-être il passe en nos chemins... Un sourire à la lèvre et des fleurs dans les mains! (Werther garde le silence.) SOPHIE (sur le seuil du presbytère à Albert) Ah! frère, venez vite! (à Werther) Vous entendez, Monsieur Werther, je vous invite pour le premier menuet! Du gai soleil (etc..) (Elle entre dans le presbytère, en chantant Tout le monde est joyeux! Le bonheur est dans l'air! Tout le monde est heureux! (Albert a rejoint Sophie et il est entré avec elle dans le presbytère.) WERTHER (seul) Ai-je dit vrai? L'amour que j'ai pour elle n'est il pas le plus pur comme le plus sacré? En mon âme... un coupable désir est-il jamais entré? (avec explosion) Oui je mentais! je mentais! Ô Dieu! souffrir sans cesse... ou bien toujours mentir! C'est trop de honte et de faiblesse! Je dois, je veux partir! (Charlotte paraît sur le seuil du temple et se dirige vers le presbytère. Werther l'aperçoit et très ému.) WERTHER (changeant de ton; à part) Partir? Non! je ne veux que me rapprocher d'elle! CHARLOTTE (sans remarquer Werther) Comme on trouve en priant une force nouvelle! WERTHER (de loin) Charlotte CHARLOTTE (se détournant) Vous venez aussi chez le Pasteur? WERTHER (se rapprochant et tristement) A quoi bon? pour vous voir toujours auprès d'un autre! |
JOHANN (Llevándose a Brühlmann) A qué hora, en qué día, tendrá lugar su regreso, ¡qué importa si ella va a volver! SCHMIDT ¡Ella volverá!... JOHANN ¡Siete años de noviazgo, no se pueden olvidar fácilmente! SCHMIDT (llevándose a Brülhmann) Apresurémonos, que ya oigo la señal... ¡Si nos perdimos el oficio, al menos, tendremos el baile! (Salen tropezando. A la salida del templo, Alberto se dirige hacia Werther. Le pone la mano en el hombro y Werther, estremecido, hace ademán de marcharse.) ALBERTO (A Werther) Aunque mi alma esta llena de felicidad, siento un remordimiento... WERTHER (sorprendido) ¿Un remordimiento? ALBERTO (Con franqueza) Tenéis un corazón fuerte y noble, pero aquélla que hoy es mi esposa, apareció en vuestra vida, un día, y la creísteis aún libre. Quizá, a su lado, imaginasteis un bello sueño que se ha desvanecido para siempre... Al verla tan bella y tan dulce reconozco bien el premio que se me ha concedido y comprendo que haberla perdido, ha debido ser muy cruel... (le toma, afectuosamente, la mano) Comprender ese tormento, significa haber perdonado... WERTHER Vos lo habéis dicho: Mi alma es leal y sincera. (Conteniendo su emoción) Si del pasado guardase un recuerdo amargo, retirando esta mano de la suya, estaría lejos de vos, ¡para nunca volver! Pero, como después de la tempestad viene la calma, mi corazón no sufre ya por un sueño olvidado, y el que sepa leer en mi pensamiento... ¡no hallará en él sino la sola amistad! ¡Y esa será mi única felicidad en la tierra! (entra Sofía con un ramo de flores) SOFÍA (a Alberto, con alegría) ¡Hermano, mira! ¡Mira qué lindo ramo! ¡Las he cogido del jardín del pastor! (a Werther) Y luego, ¡iremos al baile!... Para el primer minueto, cuento con vos... (Observando a Werther) ¡Oh! ¡Qué expresión de tristeza! (Con sencillez y gentileza) Mas hoy, señor Werther, todo el mundo es dichoso; ¡Se respira felicidad! El sol, gozoso, lleno de luz, brilla en el azul del cielo; la claridad, tan pura, nos inunda desde la cabeza hasta el corazón. ¡Todo el mundo es dichoso! ¡Se respira felicidad! Y los pájaros que surcan los cielos entre la brisa que suspira, han vuelto para decirnos ¡que Dios permite nuestra alegría! ¡Todo el mundo es dichoso! ¡Se respira felicidad! ¡Todo el mundo es dichoso! WERTHER (aparte, más sombrío) ¡Dichoso! ¿podré serlo yo alguna vez? ALBERTO (a Sofía) Ve a llevar tu ramo, querida; luego me reuniré contigo... (Sofía se aleja unos pasos) (A Werther) Werther, todos hablamos de felicidad... ¡La buscamos... la llamamos... la imploramos! (Con intención) y quizá se cruza en nuestro camino, con una sonrisa en los labios... con unas flores en las manos... (Werther guarda silencio) SOFÍA (volviéndose, a Alberto) ¡Ah! ¡Hermano, venid pronto! (a Werther) Ya lo sabeis, señor Werther, os reservo el primer minueto. El gozoso sol... etc (entra en la iglesia, cantando) Todo el mundo es dichoso! ¡Se respira felicidad! ¡Todo el mundo es dichoso! (Alberto se ha reunido con Sofía y desaparece con ella en la iglesia) WERTHER (Solo) ¿He sido sincero? El amor que le tengo, ¿no es el más puro y el más sagrado? En mi corazón... ¿jamás ha habido un culpable deseo? (De forma explosiva) ¡Oh! ¡He mentido! ¡Oh, Dios...! ¡Sufrir sin cesar... o mentir siempre! ¡Es demasiada vergüenza y demasiada debilidad! ¡Debo irme! ¡Quiero irme! (Ha aparecido Charlotte, que se dirige al presbiterio. Werther la ha visto y se emociona.) WERTHER (cambiando de tono, a parte) ¡Partir!... ¡No! ¡No quiero separarme de ella! CHARLOTTE (que no ha visto a Werther) ¡Qué nueva energía proporciona el rezo! WERTHER (desde lejos) ¡Charlotte! CHARLOTTE (se vuelve) ¿Venís también vos a casa del Pastor? WERTHER (se acerca, tristemente) ¿Para qué? ¿Para veros siempre junto a otro? |
(se rapprochant encore de Charlotte restée immobile) Ah! qu'il est loin ce jour plein d'intime douceur... Où mon regard a rencontré le vôtre pour la première fois! Où nous sommes tous deux demeurés si longtemps, tout près...sans nous rien dire... Cependant que tombait des cieux un suprême rayon qui semblait un sourire... sur notre émoi silencieux! CHARLOTTE (froidement) Albert m'aime, et je suis sa femme! WERTHER (avec emportement) Albert vous aime! Qui ne vous aimerait? CHARLOTTE (plus doucement) Werther! N'est il donc pas d'autre femme ici-bas digne de votre amour... et libre d'elle-même? Je ne m'appartiens plus... pourquoi donc m'aimez-vous? WERTHER Eh! demandez aux fous d'où vient que leur raison s'égare! CHARLOTTE (résolument) Eh bien! puisqu'à jamais le destin nous sépare... éloignez-vous! partez! partez! WERTHER Ah! quel mot ai-je entendu? CHARLOTTE (gravement) Celui qu'il faut de moi que l'on entende! WERTHER (violemment) Et qui donc le commande? CHARLOTTE Le devoir! (plus doucement) L'absence rend parfois la douleur moins amère... WERTHER (douloureusement) Ah! me donner l'oubli n'est pas en son pouvoir! CHARLOTTE (plus doucement encore) Pourquoi l'oubli? Pensez à Charlotte au contraire, pensez... à son repos; soyez fort... soyez bon. WERTHER (apaisé peu à peu) Oui! j'ai pour seul désir que vous soyez heureuse! (avec des larmes, mais calme) Mais ne plus vous revoir... c'est impossible! non! CHARLOTTE (avec une grande douceur) Ami, je ne suis pas à ce point rigoureuse... et ne saurais vouloir un exil éternel... (se dominant) vous reviendrez...bientôt... tenez... à la Noël! WERTHER (suppliant) Charlotte! CHARLOTTE (se retourne) A la Noël! (Elle disparaît. Werther veut la rappeler; mais il revient sur ses pas... découragé et abattu. Songeant et regardant le chemin par lequel Charlotte a disparu.) WERTHER (après un moment d'accablement, avec résolution) Oui! ce qu'elle m'ordonne... pour son repos... je le ferai! Et si la force m'abandonne... Ah! c'est moi pour toujours qui me reposerai! (songeant fiévreusement) Pourquoi trembler devant la mort? devant la nôtre? On lève le rideau... (mystérieux) puis on passe de l'autre côté, Voilà ce qu'on nomme mourir! (songeant encore) Offensons-nous le ciel en cessant de souffrir? Lorsque l'enfant revient d'un voyage, avant l'heure, bien loin lui garder quelque ressentiment, au seul bruit de ses pas tressaille la demeure et le père joyeux l'embrasse longuement! O Dieu! qui m'as créé, serais-tu moins clément? Non, tu ne saurais pas, dérobé sous voiles rejeter dans la nuit ton fils infortuné! ton fils! Devinant ton sourire au travers des étoiles il reviendrait vers toi d'avance pardonné! Père! Père! Père, que je ne connais pas, en qui pourtant j'ai foi, parle à mon coeur, appelle-moi! Appelle-moi! (sans voix, presque parlé) Appelle-moi! (Werther va s'éloigner lorsque paraît Sophie sur le seuil du presbytère.) SOPHIE (gaiement) Mais venez donc! le cortège s'approche, et soit dit sans reproche, c'est vous seul qu'on attend! WERTHER (brusquement) Pardonnez-moi, je pars! SOPHIE (suffoquée) Vous partez! WERTHER (embarrassé) A l'instant... SOPHIE (répétant; très émue) A l'instant... Mais sans doute... vous reviendrez? demain? bientôt? WERTHER (violemment et avec une grande émotion) Non! jamais! adieu! (Il s'enfuit.) SOPHIE (très émue, l'appelant, elle court après lui jusqu'à la route) Monsieur Werther! Au tournant de la route... il disparaît... plus rien! (fondant en larmes elle redescend.) Mon Dieu! tout à l'heure j'étais si joyeuse! (Le cortège de la Cinquantaine paraît - on vient de différents côtés.) CHARLOTTE (apercevant Sophie et accourant auprès d'elle) Ah! qu'est-ce donc? Elle pleure! Sophie! |
(se acerca aún más a Charlotte que permanece inmóvil) ¡Ah! ¡Qué lejos ha quedado ese día, lleno de íntima dulzura, en que mi mirada encontró la vuestra, por primera vez!... Cuando estuvimos juntos tanto tiempo, los dos, tan juntos... sin decir nada... ¡Mientras caía del cielo una luz, que parecía una sonrisa, sobre nuestro silencio emocionado! CHARLOTTE (con frialdad) ¡Alberto me ama y yo soy su esposa!... WERTHER (apasionado) ¡Alberto os ama! ¡Quién podría no amaros! CHARLOTTE (con mas dulzura) ¡Werther...! ¿No hay otra mujer en el mundo digna de vuestro amor y... libre? Yo ya no me pertenezco, ¿por qué me amáis, pues? WERTHER ¡Eh! ¡Preguntad a un loco cómo ha caído en la locura! CHARLOTTE (resuelta) ¡Bien! Puesto que el destino, para siempre, nos ha separado... ¡Iros! ¡Partid! ¡Partid! WERTHER ¡Ah! ¿Qué es lo que estoy oyendo? CHARLOTTE (muy seria) ¡Lo que debéis oír de mí! WERTHER (violentamente) Y, ¿quién lo manda, pues? CHARLOTTE ¡El deber! (con más dulzura) La ausencia... a veces, hace menos amargo el dolor. WERTHER (Dolorosamente) ¡Ah! Pero... ¡No podrá traerme el olvido! CHARLOTTE (con mayor dulzura) ¿Por qué el olvido? Al contrario, pensad en Charlotte, pensad en su paz, sed fuerte... sed bueno. WERTHER (calmándose, poco a poco) ¡Sí...! ¡Mi único deseo es que vos seáis feliz! (Con unas lágrimas, pero calmado) Pero no puedo veros de nuevo... es imposible... ¡no! CHARLOTTE (Con una gran dulzura) Amigo, yo no soy tan rigurosa... y no podría desear un exilio eterno... (Dominándose) Vos volveréis... pronto... ¡en Navidad! WERTHER (Suplicante) ¡Charlotte! CHARLOTTE (Se va) ¡Hasta la Navidad! (Ella desaparece. Werther desea llamarla de nuevo, pero se contiene, descorazonado, abatido y mirando el camino por el que ella se ha ido) WERTHER (Resuelto, después de un momento de profunda desesperación) Sí; esto que me ordena... para su tranquilidad, he de hacerlo... Y si la fuerza me abandona, ¡seré yo quien alcanzará la paz eterna! (Pensando, febrilmente) ¿Por qué temer ante la muerte... ante nuestra muerte? ¡Se levanta el telón y... (Misterioso) ...pasamos a la otra orilla! Eso es a lo que llamamos morir. (Pensando todavía) ¿Ofendemos al cielo si cesamos de sufrir? Cuando el niño vuelve de un viaje, anticipadamente, no se le mira con resentimiento. Al solo sonido de sus pisadas, el padre, dichoso, le da un abrazo. ¡Oh, Dios! Tú, que me has creado, ¿serás menos clemente?... ¡no rechazarás a tu hijo desafortunado! Intuyendo tu sonrisa entre las estrellas, él llegará hasta Ti... ¡Perdonado de antemano! ¡Padre! Padre, al que no conozco, y en quien sin embargo creo, háblale a mi corazón, ¡Llámame! ¡Llámame! (Sin voz, casi hablado) ¡Llámame! (A punto de irse Werther, aparece Sofía, bajo el umbral del presbiterio) SOFÍA (Alegremente) ¡Venid, pues! El cortejo se acerca, y dicho sea sin reproche, ¡sólo a vos esperamos! WERTHER (Bruscamente) ¡Perdonadme! ¡Me voy! SOFÍA (Sofocada) ¿Partís? WERTHER (Molesto) ¡En este mismo momento!... SOFÍA (Repitiendo, muy conmovida) ¡Ahora mismo! Pero, sin duda... ¿volveréis... mañana... pronto? WERTHER (Violentamente y con gran emoción) ¡Nunca! ¡Adiós! (Se va, precipitadamente) SOFÍA (Muy emocionada, lo llama y corre tras él hasta la carretera) ¡Señor Werther...! Ha desaparecido en la curva... ¡Se ha ido! (Rompiendo a llorar, regresa) ¡Dios mío! ¡Justo ahora cuando era tan dichosa! (Aparece el cortejo de la boda. De todas partes, surge la gente) CHARLOTTE (Viendo a Sofía, se aproxima corriendo a ella) ¡Ah! ¡Qué te sucde! ¡Estás llorando! ¡Sofía! |
SOPHIE (tombant dans les bras de Charlotte) Ah! Soeur! Monsieur Werther est parti! ALBERT (tressaillant) Lui! SOPHIE Et pour toujours! Il vient de me le dire... et puis, il s'est enfui comme un fou! CHARLOTTE (à elle-même et frappé) Pour toujours! ALBERT (sombre et considérant Charlotte) Il l'aime! (Le cortège de la Cinquantaine traverse la place. Acclamations, vivats.) |
SOFÍA (Cayendo en los brazos de Charlotte) ¡Ah! ¡Hermana! ¡El señor Werther se ha ido! ALBERTO (Nervioso) ¡Él! SOFÍA ¡Y para siempre! Me lo acaba de decir... se ha marchado...¡como un loco! CHARLOTTE (Aparte) ¡Para siempre! ALBERTO (Sombrío, observando a Charlotte) ¡Él la ama! (El cortejo del aniversario atraviesa la plaza. Gritos y aclamaciones. |