LAKMÉ
Personajes
LAKMÉ GÉRALD NILAKANTHA MALLIKA HADJI ELLEN FRÉDÉRICK ROSE MISS BENTSON |
Sacerdotisa
de Brahma Oficial del Ejército Británico Sacerdote de Brahma, padre de Lakmé Esclava de Nilakantha Esclavo de Nilakantha Prometida de Gérald Oficial del Ejército Británico Amiga de Ellen Institutriz de Ellen y Rose |
Soprano Tenor Bajo Mezzosoprano Tenor Soprano Barítono Mezzosoprano Contralto |
La acción transcurre en la India, bajo el dominio inglés, a finales del siglo XIX.
Prélude ACTE PREMIER Scène Première MALLIKA, HADJI, HINDOUS A l'heure accoutumée, quand la plaine embaumée, par l'aurore enflammée, fête le jour naissant, unissons nos prières, pour calmer les colères de Brahma menaçant. NILAKANTHA Soyez trois fois bénis, vous qui rendez hommage au prêtre abandonné qu'on raille et qu'on outrage! De nos vainqueurs odieux nous lasserons les colères; ils ont pu chasser nos dieux de leurs temples séculaires! Mais, sur leurs têtes, Brahma a suspendu sa vengeance, et, quand elle éclatera, ce sera la délivrance. Dans ma retraite, aujourd'hui, la puissance de dieu brille, je le vois, je monte à lui quand j'entends prier ma fille! Scène Seconde LAKMÉ Blanche Dourga, pâle Siva! Puissant Ganeça! ô vous, que créa Brahma! HINDOUS O Dourga, blanche Dourga, Ganeça, protégez-nous, ô Siva, apaisez-vous! dieux tout puissants, que créa Brahma! LAKMÉ Blanche Dourga, pâle Siva! etc. HINDOUS O Dourga, blanche Dourga! etc. NILAKANTHA Allez en paix, redites en partant la prière au matin. Allez, allez, dieu vous entend! HINDOUS A l'heure accoutumée, etc. Scène Troisième NILAKANTHA Lakmé, c'est toi qui nous protèges! Et si je peux braver les haines sacrilèges de l'ennemi triomphant, c'est que dieu prend pitié de ta candeur d'enfant. LAKMÉ Lorsque Brahma, dans sa clémence en broyant une fleur, fit la terre et le ciel, il y laissa le miel, et ce fut l'espérance! NILAKANTHA Il faut que je te quitte à l'instant. LAKMÉ Quoi, déjà? NILAKANTHA Sois sans crainte! Dans la pagode sainte qui rest encore debout, à la ville on m'attend; la fête de demain m'appelle! Restez près de Lakmé HADJI Nous veillerons sur elle MALLIKA Nous veillerons tous deux. NILAKANTHA Je serai de retour avant la fin du jour. LAKMÉ, MALLIKA, HADJI, NILAKANTHA Que ciel te protège te guide par la main, chasse tout sacrilège au loin de ton chemin. Scène Quatrième LAKMÉ Viens, Mallika, les lianes en fleurs jettent déjà leur ombre sur le ruisseau sacré qui coule, calme et sombre, éveillé par le chant des oiseaux tapageurs! MALLIKA Oh! maîtresse, c'est l'heure où je te vois sourire l'heure bénie où je puis lire dans le coeur toujours fermé da Lakmé! Duo LAKMÉ Dôme épais le jasmin à la rose s'assemble rive en fleurs, frais matin, nous appellent ensemble. Ah! glissons en suivant le courant fuyant dans l'onde frémissante. D'une main nonchalante, gagnons le bord, où l'oiseau chante. Dôme épais, blanc jasmin nous appellent ensemble! MALLIKA Sous le dôme épais où le blanc jasmin à la rose s'assemble, sur la rive en fleurs, riant au matin, viens, descendons ensemble. Doucement glissons: de son flot charmant suivons le courant fuyant dans l'onde frémissante. D'une main nonchalante viens, gagnons le bord, où l'oiseau chante. Sous le dôme épais, sous le blanc jasmin, ah! descendons ensemble! LAKMÉ Mais je ne sais quelle crainte subite s'empare de moi; quand mon père va seul à leur ville maudite, je tremble d'effroi! MALLIKA Pour que le dieu Ganeça le protège, jusqu'à l'étang où s'ébattent joyeux le cygnes aux ailes de neige, allons cueillir les lotus bleus. LAKMÉ Oui, près des cygnes aux ailes de neige, allons cueillir les lotus bleus... LAKMÉ Dôme épais le jasmin à la rose s'assemble, rive en fleurs, frais matin, nous appellent ensemble. Ah! glissons en suivant le courant fuyant dans l'onde frémissante. D'une main nonchalant, gagnons le bord, où l'oiseau chante. Dôme épais, blanc jasmin nous appellent ensemble! MALLIKA Sous le dôme épais où le blanc jasmin à la rose s'assemble, sur la rive en fleurs, riant au matin, viens, descendons ensemble. Doucement glissons: de son flot charmant suivons le courant fuyant dans l'onde frémissante. D'une main nonchalante viens, gagnons le bord, où l'oiseau chante. Sous le dôme épais, sous le blanc jasmin, ah! descendons ensemble! |
Preludio ACTO PRIMERO (Un jardín repleto de flores. Al fondo, junto a un arroyo, un templo escondido entre la espesura. Amanece) Escena Primera (Hadji y Mallika abren una puerta del jardín para dejar pasar a un grupo de fieles que entran reverentemente) MALLIKA, HADJI, HINDÚES. A la hora de costumbre, cuando la campiña embalsamada, por la aurora inflamada, festeja el día que nace, unimos nuestros rezos, para calmar la cólera del amenazante Brahma. NILAKANTHA ¡Sed tres veces bendecidos, vosotros, que rendís homenaje al sacerdote abandonado, ridiculizado y ultrajado! A nuestros odiosos vencedores nosotros dejemos la cólera. ¡Ellos quieren expulsar a nuestros dioses de sus templos seculares! Pero, sobre sus cabezas, Brahma prepara su venganza, y, cuando ella estalle, será la liberación. En mi retiro, hoy, el poder de dios brilla, ¡lo veo, yo asciendo hasta él cuando escucho orar a mi hija! (Todos se postran mientras se oye a Lakmé rezar, fuera de escena.) Escena Segunda LAKMÉ ¡Blanca Dourga, pálida Shiva! ¡Poderoso Ganesa! ¡Vosotros, a quienes creó Brahma! HINDÚES ¡Dourga, blanca Dourga, ¡Ganesa, protégenos! ¡Shiva, apaciguaos! ¡Dioses poderosos que creó Brahma! LAKMÉ Blanca Dourga, pálida Shiva, etc. HINDÚES ¡Dourga, blanca Dourga! etc. NILAKANTHA Marchad en paz y repetid al partir, el rezo matinal. ¡Marchad, marchad, dios os escucha! HINDÚES (todos ellos salen reverentemente) A la hora de costumbre, etc. Escena Tercera NILAKANTHA ¡Lakmé, eres tú quien nos protege! Y si yo puedo desafiar los odios sacrílegos del triunfante enemigo, es que dios tiene piedad de tu candor de niña. LAKMÉ Cuando Brahma, en su clemencia, rompiendo una flor, hizo la tierra y el cielo, él nos dejó la miel, ¡y esa fue la esperanza! NILAKANTHA Me debo ir inmediatamente. LAKMÉ ¿Ahora? NILAKANTHA ¡No tengas miedo! Me esperan en el único templo que aún queda en pié .en la ciudad. ¡La fiesta de mañana me reclama! (a los dos sirvientes) ¡Permaneced cerca de Lakmé! HADJI Nosotros la cuidaremos. MALLIKA La cuidaremos los dos. NILAKANTHA Yo estaré de regreso antes de que acabe el día. LAKMÉ, MALLIKA, HADJI, NILAKANTHA Que el cielo te proteja, que te lleve de la mano, que expulse cualquier sacrilegio a lo largo de tu camino. (Nilakantha parte.) Escena Cuarta LAKMÉ ¡Ven, Mallika! Las ramas florecidas derraman ya su sombra sobre el arroyo sagrado que corre, calmado y obscuro, alborotado por el canto de los pájaros alborotadores! MALLIKA ¡Oh, mi dueña! Esta es la hora en que te veo sonreír, la hora bendita en que yo puedo leer en el corazón siempre cerrado de Lakmé. Dúo LAKMÉ Cúpula espesa, el jazmín a la rosa se asemeja, orilla florecida, fresca mañana, nosotras invocamos unidas. ¡Ah! Vayamos siguiendo la corriente fugaz en el agua temblorosa. Con mano indolente lleguemos al borde donde el pájaro canta. ¡Cúpula espesa, blanco jazmín, nosotras invocamos unidas! MALLIKA Bajo la cúpula espesa donde el blanco jazmín a la rosa se asemeja, sobre la orilla florida, risueña a la mañana, ven, vayamos unidas. Dulcemente deslicémonos: de su oleaje encantador sigamos la corriente fugaz en el agua temblorosa. Con mano indolente ven, lleguemos al borde, donde el pájaro canta. Bajo la cúpula espesa, bajo el blanco jazmín ¡ah! vayamos unidas. LAKMÉ Mas yo no sé qué miedo súbito se apodera de mí cuando mi padre parte solo a su aldea maldita, ¡tiemblo de terror! MALLIKA Para que el dios Ganesa le proteja, junto al estanque donde retozan alegres los cisnes de alas níveas, vayamos a coger los lotos azules. LAKMÉ Sí, cerca de los cisnes de alas níveas, vayamos a coger lotos azules... LAKMÉ Cúpula espesa, el jazmín a la rosa se asemeja, orilla florecida, fresca mañana, nosotras invocamos unidas. ¡Ah! vayamos siguiendo la corriente fugaz en el agua temblorosa. Con mano indolente lleguemos al borde donde el pájaro canta. ¡Cúpula espesa, blanco jazmín, nosotras invocamos unidas! MALLIKA Bajo la cúpula espesa donde el blanco jazmín a la rosa se asemeja, sobre la orilla florida, risueña a la mañana, ven, vayamos unidas. Dulcemente deslicémonos: de su oleaje encantador sigamos la corriente fugaz en el agua temblorosa. Con mano indolente ven, lleguemos al borde, donde el pájaro canta. Bajo la cúpula espesa, bajo el blanco jazmín ¡ah! vayamos unidas. (Las dos muchachas suben a una barca y se alejan. Sus voces, como flotando sobre el agua se escuchan lejanas) |
Scène Cinquième MISS BENTSON Miss Rose, Miss Ellen, respectez les clôtures. ELLEN Laissez-nous voir au moins par-dessus les bambous. ROSE La brèche est faite, on peut passer! GÉRALD Voilà Mistress Bentson qui court les aventures! MISS BENTSON C'est très irrégulier. GÉRALD Mais c'est très amusant! FRÉDÉRICK Dangereux quelquefois! GÉRALD Voilà ce qui nous tente! MISS BENTSON Mais moi, je dois être prudente comme gouvernante. ELLEN Ces arbres et ces fleurs n'ont rien de menaçant. FRÉDÉRICK Ne vous y fiez pas! Cette fleur adorable, ce datura si pur, éclatant de blancheur, dans l'Inde est un poison! MISS BENTSON L'Inde est abominable! GÉRALD C'est un pays enchanteur puisqu'on y peut mourir en mordant une fleur. FRÉDÉRICK O poète, perdu dans le ciel où tu planes! Reconnais-tu le lotus des Brahmanes? la pagode cachée où l'on chante Brahma: nous sommes chez Nilakantha! TOUS Nilakantha! GÉRALD Ce Brahmane indompté qui souffle aux Indiens la haine vengeresse? FRÉDÉRICK Il a fait de sa fille une divinité mieux encore une charmeresse qui se cache, dit-on, ainsi qu'une déesse dans ce doux paradis aux profanes fermé. On la nomme Lakmé. GÉRALD Lakmé? |
Escena Quinta (Se oyen unas carcajadas: un grupo de europeos se aproxima. Entra Miss Bentson con Rose y Ellen, y dos oficiales británicos, Gérald y Frédérick.) MISS BENTSON Miss Rose, Miss Ellen, respetad el cercado. ELLEN Dejadnos mirar al menos por entre los bambúes. ROSE La brecha está hecha, ¡podemos pasar! (entra en el jardín.) GÉRALD Mistress Bentson ¡ellas quieren aventuras! MISS BENTSON Esto es muy irregular. GÉRALD ¡Pero es muy emocionante! FRÉDÉRICK ¡Peligroso de todas formas! GÉRALD ¡Ahí está lo que nos tienta! MISS BENTSON Pero yo, yo debo ser prudente como institutriz. ELLEN Esos árboles y esas flores no tienen nada de amenazante. FRÉDÉRICK ¡No os confiéis para nada! Esa flor adorable, ese estramonio tan puro, resplandeciente de blancor, ¡en la India es un veneno! MISS BENTSON ¡La India es abominable! (Ellen ríe) GÉRALD Es un país encantador ya que en él se puede morir al morder una flor. FRÉDÉRICK ¡Ay, poeta, perdido en el cielo por el que vuelas! ¿Reconoces tú el loto de los Brahmanes y el templo escondido donde se canta a Brahma? ¡Estamos en casa de Nilakantha! TODOS ¡Nilakantha! GÉRALD ¿Ese brahmán indómito que insufla a los hindúes el odio vengador? FRÉDÉRICK Él ha hecho de su hija un divinidad, mejor aún, una hechicera que se oculta, se dice, como una diosa en este dulce paraíso cerrado a los profanos. Se llama Lakmé. GÉRALD ¿Lakmé? |
ELLEN Quand une femme est si jolie, elle a bien tort de se cacher. FRÉDÉRICK Dans ce pays tout est folie et j'admets tout, moi, sans broncher. GÉRALD Une idole qu'on divinise! ROSE Que l'on enferme avec ferveur! GÉRALD Et qui jamais ne s'humanise! MISS BENTSON Je la crois laide à faire peur! ELLEN Une femme est toujours sensible au juste hommage qu'on lui rend. FRÉDÉRICK En Europe, c'est bien possible, mais ici c'est tout différent! ELLEN, ROSE, GÉRALD MISS BENTSON, Ah! beaux faiseurs de systèmes, amoureux du changement. laissez-là vos poèmes... FRÉDÉRICK Je hais tous les systèmes, j'observe tout simplement sans faire de poèmes! ELLEN, ROSE ...et raisonnons un moment. MISS BENTSON, GÉRALD ...et raisonnons froidement FRÉDÉRICK J'observe tout simplement. ELLEN, ROSE Oui, les femmes... ...sont partout les mêmes, fort heureusement! MISS BENTSON, GÉRALD Partout les femmes sont les mêmes |
ELLEN Cuando un mujer es bonita, ella no hace bien ocultándose. FRÉDÉRICK En este país todo es locura y yo me creo todo, sin dudar. GÉRALD ¡Un ídolo a quien divinizan! ROSE ¡A la que todos guardan con fervor! GÉRALD ¡Y que jamás se humanizará! MISS BENTSON ¡Yo la creo fea para dar miedo! ELLEN Una mujer siempre es sensible al justo homenaje que se le rinde. FRÉDÉRICK En Europa, es bien posible, pero aquí ¡todo es diferente! ELLEN, ROSE, GÉRALD MISS BENTSON, ¡Ah! Buen fabricante de teorías, amante de los cambios, dejad ya vuestros poemas... FRÉDÉRICK No me gustan las teorías, yo observo simplemente todo, ¡sin hacer poesías! ELLEN, ROSE ... y razonemos un momento. MISS BENTSON, GÉRALD ... y razonemos fríamente. FRÉDÉRICK Yo observo todo simplemente. ELLEN, ROSE Si, las mujeres... ... son por todas partes iguales, ¡afortunadamente! MISS BENTSON, GÉRALD Por todas partes son iguales. |
FRÉDÉRICK Les femmes ne sont pas partout les mêmes. ELLEN, ROSE Les femmes... ...sont les mêmes partout, les mêmes... MISS BENTSON Partout les femmes sont les mêmes. GÉRALD Partout les femmes sont les même heureusement. FRÉDÉRICK Les femmes ne sont pas les mêmes heureusement. |
FRÉDÉRICK Las mujeres no son por doquier iguales. ELLEN, ROSE Las mujeres... ... son iguales por doquier, iguales... MISS BENTSON Por doquier las mujeres son iguales. GÉRALD Por doquier las mujeres son iguales afortunadamente. FRÉDÉRICK Las mujeres no son todas iguales afortunadamente. |
ELLEN, ROSE ...fort heureusement... GÉRALD, FRÉDÉRICK Fort heureusement.. TOUS ...fort heureusement! ELLEN Si nous cherchions un peu sa trace dans cet enclos mystérieux? FRÉDÉRICK Oh, non! ce serait d'une audace à faire bondir tous leurs dieux! ROSE A-t-elle une grâce divine? FRÉDÉRICK Mon Dieu, moi, je me l'imagine! GÉRALD Faudrait-il vivre à ses genoux? MISS BENTSON Dites donc qu'elle est mieux que nous! FRÉDÉRICK Je ne dis pas cette sottise. Non mais, sous ce beau ciel de feu, les femmes, que leur soleil grise, des nôtres diffèrent un peu. Leur vertu bizarre manque d'apparat; l'amour s'en empare sans loi, ni contrat! Ce n'est plus l'amour aux façons coquettes, ce n'est plus ce tendre et doux sentiment, un bonheur d'allures discrètes, qui finit très moralement. Non, leur coeur s'enivre du plaisir d'aimer, et pour elles, vivre, ce n'est que charmer, vivre, c'est charmer! ELLEN Ce sont des femmes idéales, qui charment instantanément, et nous leur paraîtrons banales, nous qui voulons plaire autrement. Nous sommes conquises avec moins d'éclat! De peur des surprises la raison combat, mais elles n'ont pas, vos enchanteresses, les effrois charmants des premiers aveux, ni les troubles, ni les ivresses d'un bonheur que l'on rêve à deux! Ces beautés célestes savent tout charmer, mais nous, plus modestes, nous savons aimer FRÉDÉRICK Ne croyez-pas que je compare! ELLEN, ROSE, MISS BENTSON C'est votre esprit qui vous égare! GÉRALD Il est naïf en vérité! FRÉDÉRICK Je dis ce qu'on m'a raconté!... ELLEN, ROSE, GÉRALD MISS BENTSON Vraiment son/ton... ...esprit s'égare. FRÉDÉRICK Non, non! ELLEN, ROSE GÉRALD MISS BENTSON C'est trop de... ...naïveté! Quelle crédulité! Ah! beaux faiseurs de systèmes... FRÉDÉRICK ...je crois ce qu'on m'a raconté. Moi, je hais tous les systèmes... ELLEN, ROSE, GÉRALD MISS BENTSON ...amoureux... ...du changement... FRÉDÉRICK ...j'observe tout simplement. ELLEN, ROSE, GÉRALD MISS BENTSON, ...laissez-là vos poèmes... ELLEN, ROSE ...et raisonnons un moment. MISS BENTSON, GÉRALD ...et raisonnons froidement. FRÉDÉRICK Sans faire de poèmes, j'observe tout simplement. |
ELLEN, ROSE ...afortunadamente... GÉRALD, FRÉDÉRICK Afortunadamente. TODOS ...¡afortunadamente! ELLEN ¿Y si buscamos su huella en este recinto misterioso? FRÉDÉRICK ¡Oh, no! ¡Eso sería como un sacrilegio que haría enojar a todos sus dioses! ROSE (burlona) ¿Acaso tiene ella una gracia divina? FRÉDÉRICK ¡Dios mío, yo me lo imagino! GÉRALD (burlón) ¿Deberíamos estar a sus pies? MISS BENTSON (irónicamente) ¡Decid pues que ella es mejor que nosotras! FRÉDÉRICK Yo no digo eso, pero bajo este bello cielo de fuego, las mujeres doradas por el sol son difierentes a nosotros. Su extraña virtud no se da pompa. ¡El amor las toma sin ley ni contrato! No es para nada un amor de hechura coqueta, no es el tierno y dulce sentimiento, una felicidad de porte discreto, que finaliza moralmente. No, su corazón se embriaga del placer de amar, y para ellas, vivir, no es más que complacer. ¡Vivir, es complacer! ELLEN Esas son mujeres ideales, que encantan instantáneamente, y nosotras les parecemos banales, nosotras que queremos agradar también. ¡Nosotras somos conquistadas con menos esplendor! Al miedo de las sorpresas la razón combate, pero ellas no tienen, vuestras seductoras, los terrores encantadores de las primeras declaraciones, ni las turbaciones, ¡ni la embriaguez de una felicidad que se sueña a dúo! Esas bellezas celestiales saben encantar, pero nosotras, más modestas, nosotras sabemos amar. FRÉDÉRICK ¡No creáis que yo comparo! ELLEN, ROSE, MISS BENTSON ¡Es vuestro espíritu quien os ofusca! GÉRALD ¡Él es ingenuo en verdad! FRÉDÉRICK ¡Yo digo aquello que me han contado!... ELLEN, ROSE, GÉRALD MISS BENTSON, Verdaderamente su / tu... ... espíritu se ofusca. FRÉDÉRICK ¡No, no! ELLEN, ROSE, GERALD MISS BENTSON, ¡Ya está bien de... ... ingenuidad! ¡Vaya credulidad! ¡Ah! Buen fabricante de teorías... FRÉDÉRICK ... yo creo aquello que me han contado. A mí no me gustan las teorías... ELLEN, ROSE, GÉRALD MISS BENTSON ...amante... ...de los cambios... FRÉDÉRICK ... yo observo simplemente todo. ELLEN, ROSE, GÉRALD MISS BENTSON, ... dejad ya vuestras poesías... ELLEN, ROSE ... y razonemos un momento. MISS BENTSON, GÉRALD ... y razonemos fríamente. FRÉDÉRICK Sin hacer poemas, yo observo simplemente todo. |
FRÉDÉRICK Nous commettons un sacrilège qu'un hindou ne pardonne pas! GÉRALD Qu'importe à des soldats! FRÉDÉRICK On tombe un jour sans bruit enfermé dans un piège! MISS BENTSON Partons! Partons! ROSE Oh, des bijoux! MISS BENTSON Suivez-moi! ELLEN Des bijoux ravissants! Laissez-nous les voir! MISS BENTSON Non! Non! ELLEN Quel dommage! GÉRALD Eh bien! j'en prendrai le dessin. ELLEN Vous resterez sans nous? GÉRALD Vous les mettrez le jour de notre mariage! ELLEN Pourtant, si c'était dangereux... GÉRALD Non! FRÉDÉRICK C'est très imprudent. Ah! le vilain métier que celui d'homme sage! |
FRÉDÉRICK ¡Estamos cometiendo un sacrilegio que un hindú no perdonaría jamás! GÉRALD ¡Y qué le importa a unos soldados! FRÉDÉRICK ¡Podemos un día caer sin ruido encerrados en una emboscada! MISS BENTSON (alarmada) ¡Partamos! ¡Partamos! ROSE (señalando unas joyas) ¡Oh! ¡Mirad unas joyas! MISS BENTSON ¡Seguidme! ELLEN ¡Qué joyas arrebatadoras! ¡Dejádnoslas ver! MISS BENTSON ¡No! ¡No! ELLEN ¡Qué lástima! GÉRALD ¡Pues bién, yo copiaré su diseño! ELLEN ¿Quedaréis aquí sin nosotros? GÉRALD ¡Vos os las pondréis el día de nuestra boda! ELLEN Sin embrago, y si fuera peligroso... GÉRALD ¡No! FRÉDÉRICK ¡Esto es muy imprudente! ¡Ah! ¡Qué incómodo menester el de hombre sabio! (Todos salen, menos Gérald) |
Scène Sixième
GÉRALD Prendre le dessin d'un bijou, est-ce donc aussi grave! Ah! Frédéric est fou! Mais, d'où vient maintenant cette crainte insensée? Quel sentiment surnaturel a troublé ma pensée devant ce calme solennel! Fille de mon caprice, l'inconnue est devant mes yeux! Sa voix à mon oreille glisse des mots mystérieux. Non! non! Fantaisie aux divins mensonges, tu reviens m'égarer encore. Va, retourne au pays des songes, ô fantaisie aux ailes d'or. Va! va! va, retourne au pays des songes. a fantaisie aux ailes d'or! Au bras poli de la païenne cet annelet dut s'enlacer! Elle tiendrait toute en la mienne la main qui seule y peut passer! Ce cercle d'or, je le suppose, a suivi les pas voyageurs d'un petit pied qui ne se pose que sur la mousse ou sur les fleurs. Et ce collier encore parfumé d'elle, de sa personne encore tout embaumé, a pu sentir battre son coeur fidèle, tout tressaillant au nom du bien-aimé. Non! non! Fuyez! Fuyez, chimères, rêves éphémères, qui troublez ma raison. Fantaisie aux divins mensonges, tu reviens m'égarer encore, etc. Lakmé -elle s'appelle Lakmé- Mais quels sont ces doux murmures? Quels sont ces chants emplis d'enivrante langueur? C'est elle... c'est Lakmé... les mains pleines de fleurs... c'est elle! |
Escena Sexta GÉRALD ¡Copiar el diseño de una joya, no será para tanto! ¡Ah! ¡Frédérick está loco! (hace una pausa) Pero, ¿de dónde viene ahora este temor insensato? ¡Un sentimiento sobrenatural ha turbado mi pensamiento ante esta solemne calma! ¡Fruto de mi capricho, la desconocida está ante mis ojos! Su voz en mis oídos susurra palabras misteriosas. ¡No! ¡No! Fantasía de divinas mentiras, tú vienes a extraviarme aún más. Va, regresa al país de los ensueños, fantasía con alas de oro. ¡Vamos! ¡Vamos! Regresa al país de los ensueños. ¡Fantasía con alas de oro! (tomando un brazalete y examinándolo) ¡En el brazo terso de la pagana este brazalete debió estar sujeto! ¡Ella tendrá su mano en la mía cuando se la quiera poner! Y este anillo de oro, supongo, acompaña los pasos viajeros de un pequeño pie que no se posa más que sobre el musgo o sobre las flores. Y este collar todavía con su perfume, de su ser todavía embalsamado, ha podido sentir su dulce corazón, estremecerse con el nombre del amado. ¡No! ¡No! ¡Huid! Huid, quimeras, sueños efímeros, que turbáis mi razón. Fantasía de divinas mentiras, tú vienes a extraviarme aún más... ¡Lakmé!... Ella se llama Lakmé ... Mas ¿qué son esos dulces murmullos? ¿Qué cantos son esos llenos de embriagante languidez? (entran Lakmé y Mallika, mientras Gérald permanece escondido) ¡Es ella... es Lakmé... las manos llenas de flores... es ella! |
Scène Septième LAKMÉ, MALLIKA O toi qui nous protèges, Garde-nous des pièges de nos persécuteurs LAKMÉ Et maintenant, dans cette eau transparente qui sur le sable d'or murmure insouciante, d'un soleil accablant viens braver les ardeurs. MALLIKA Oui, profitons de l'heure propice où les arbres touffus répandent sur la rive une ombre protectrice. Scène Huitième LAKMÉ Mais je sens en mon coeur des murmures confus! Les fleurs me paraissent plus belles, le ciel est plus resplendissant! Les bois ont des chansons nouvelles, l'air qui passe est plus caressant. Je ne sais quel parfum m'enivre. Tout palpite et je commence à vivre. Pourquoi? Pourquoi dans les grands bois aimé je à m'égarer pour y pleurer? Pourquoi suis-je attristée au chant d'une colombe? Pour une fleur fanée, une feuille qui tombe? Et cependant ces pleurs ont des charmes pour moi, je me sens heureuse. Pourquoi? Pourquoi chercher un sen au murmure des eaux dans les roseaux? Pourquoi ces voluptés à sentir dans l'espace comme un souffle divin qui m'embaume et qui passe? Parfois aussi ma bouche a souri malgré moi, je me sens heureuse. Pourquoi? |
Escena Séptima LAKMÉ, MALLIKA ¡Oh, tú que nos proteges, protégenos de las trampas de nuestros perseguidores! (Ellas depositan sus flores.) LAKMÉ Y entretanto, esa transparente agua que sobre la arena de oro murmura indolente, desafía los ardores del sol agobiante. MALLIKA Sí, aprovechemos la hora propicia en la que los árboles espesos esparcen sobre la orilla una sombra protectora. (se marcha. Lakmé va a seguirla, pero se detiene ensoñadora.) Escena Octava LAKMÉ ¡Mas yo siento en mi corazón murmullos turbadores! ¡Las flores me parecen más bellas, el cielo es más resplandeciente! Los bosques tienen nuevas canciones, la brisa que corre es más acariciadora. Yo no sé qué perfume me embriaga. Todo palpita y yo comienzo a vivir. ¿Por qué? ¿Por qué en el amado gran bosque yo me he afligido hasta llorar? ¿Por qué me entristece el canto de una paloma? ¿Por una flor marchita, una hoja que cae? Y pese a esos lloros sobre cosas encantadoras para mi, yo me siento dichosa. ¿Por qué? ¿Por qué buscar un sentido al murmullo de las aguas entre las cañas? ¿Por qué estas voluptuosidades sentidas en el espacio como un soplo divino que me embalsama y me traspasa? A veces también mi boca sonríe a pesar mío, me siento dichosa. ¿Por qué? |
Scène Neuvième Ah! Mallika! Mallika! MALLIKA Lakmé! HADJI Quel danger te menace? LAKMÉ Aucun! Je me trompais. Tout m'effraie aujourd'hui! Mon père ne vient pas, et pourtant l'heure passe... Allez tous deux vers lui, allez! Scène Dixième LAKMÉ D'où viens-tu! Que veux-tu! Pour punir ton audace on t'aurait tué devant moi! Mais je rougis de mon effroi! Et je ne veux pas qu'on sache que le pied d'un barbare a souillé d'une tache la demeure sacrée où mon père se cache! Oublie, et pour jamais, ce qui frappe tes yeux. Va-t'en! Va-t'en! Va-t'en! je suis fille des dieux! GERALD Oublier que je t'ai vue, te redressant tout émue, sous un geste triomphant! De colère frémissante, inflexible, menaçante, avec ce regard d'enfant! Oublier que je t'ai vue te redressant tout émue avec ce regard d'enfant! LAKMÉ Jamais le plus téméraire, jamais un hindou, mon frère, n'oserait parler ainsi! Et le dieu qui me protège punira ton sacrilège. Va-t'en, va-t'en, sors d'ici! GERALD Oublier que je t'ai vue! Et cette grâce ingénue! Et ce charme pénétrant! Ah! tu... ...veux que je t'oublie... LAKMÉ D'où vient qu'à sa vue... GERALD ...lors que je... ...sens que ma vie à tes lèvres se suspend. LAKMÉ ...de surprise émue, mon coeur est tremblant! GERALD Oublier que je t'ai vue! etc. LAKMÉ A sa vue... de surprise émue... je sens en mon coeur... l'ardeur... d'une étrange fièvre, ah! va-t'en! Tu ne savais pas, sans doute, quel danger tu courrais! Maintenant suis ta route. Va! C'est la mort dont rien ne pourrait te garder, va! GERALD Laisse-moi! Laisse-moi te regarder! LAKMÉ C'est pour moi dont il sait la haine, et c'est pour me voir un instant, qu'il brave la mort, qu'il l'attend! Quelle force vers moi l'entraîne? Rien ne l'épouvante... D'où te vient cette audace surhumaine? Quel est le dieu qui te soutient? GERALD Quel dieu? quel dieu? Ah! C'est le dieu de la jeunesse, c'est le dieu du printemps. C'est le dieu qui nous caresse de ses baisers ardents; par qui s'ouvrent les calices des roses chaque jour: c'est le dieu de tes caprices; c'est l'amour! LAKMÉ Il m'a semblé qu'une flamme avait passé sur mon âme. L'emplissant toute d'émoi! Quels sont ces mots nouveaux pour moi? Ah! C'est le dieu de la jeunesse, c'est le dieu du printemps, etc. C'est le dieu de mes caprices! C'est l'amour! GERALD Ah! reste, reste encore, pensive et rougissante, laisse passer sur ta douce pâleur le charme enchanteur de ta pudeur naissante! LAKMÉ, GERALD Ah! c'est le dieu de la jeunesse, c'est le dieu du printemps, etc. LAKMÉ Grands dieux! voici mon père! Fuis! Par pitié! par pitié! Par pitié... pour moi! GERALD Non! je ne t'oublierai plus, ô douce vision! Scène Onzième HADJI Viens! là! là! NILAKANTHA Dans ma demeure! Un profane est entré chez moi! LAKMÉ Je meurs d'effroi! NILAKANTHA II faut qu'il meure! Vengeance! Vengeance! NILAKANTHA, HINDOUS Vengeance! |
Escena Novena (Súbitamente se percata de la presencia de Gérald y lanza un grito) ¡Ah! ¡Mallika! ¡Mallika! MALLIKA (acudiendo a la carrera) ¡Lakmé! HADJI (llega corriendo también) ¿Qué peligro te amenaza? LAKMÉ (controlándose) ¡Ninguno! ¡Imaginaciones mías! ¡Todo me aterra hoy! Mi padre no llega, y sin embrago las horas pasan... ¡Id los dos con él, id! (Mallika y Hadji salen. Lakmé se acerca a Gérald, que continuaba oculto) Escena Décima LAKMÉ ¿De dónde vienes? ¿Qué quieres? ¡Para castigar tu audacia te harán morir ante mí! ¡Pero yo enrojezco de espanto! ¡Y yo quiero que nadie sepa que el pie de un bárbaro ha ensuciado con una mancha la morada sagrada donde mi padre se oculta! Olvida, y para siempre, lo que ven tus ojos. ¡Vete! ¡Vete! ¡Vete! ¡Soy hija de los dioses! GÉRALD ¡Olvidar que yo te he visto, erguirte toda conmovida, bajo un gesto triunfante! ¡De cólera temblorosa, inflexible, amenazante, con esa mirada de niña! ¡Olvidar que yo te he visto erguirte inquieta con esa mirada de niña! LAKMÉ ¡Jamás el más temerario, jamás un hindú, mi hermano, osaría hablar así! El dios que me protege castigará tu sacrilegio. ¡Vete, vete, sal de aquí! GÉRALD ¡Olvidar que yo te he visto! ¡Y esa gracia ingenua! ¡Y ese encanto penetrante! ¡Ah! Tú... ...quieres que yo te olvide... LAKMÉ ¿De dónde viene que ante su mirada... GÉRALD ... desde que yo... ... siento que mi vida de tus labios depende. LAKMÉ ... de sorpresa conmovido, mi corazón se estremece! GÉRALD ¿Olvidar que yo te he visto! etc. LAKMÉ Ante su vista... de sorpresa conmovido... yo siento en mi corazón... el ardor... de una extraña fiebre, ¡Ah, vete! ¡Tú no conoces, posiblemente, el peligro que corres! Vuelve a tu camino. ¡Vete! ¡Aquí está la muerte de la que nadie podrá salvarte, va! GÉRALD ¡Déjame! ¡Déjame volver a mirarte! LAKMÉ ¡Es por mí que él conocerá el odio, es por verme un instante, que él desafía a la muerte que la espera! ¿Qué fuerza le atrae hacia mí? Nada le asusta... ¿De dónde te viene esta audacia sobrehumana? ¿Cuál es el dios que te sostiene? GÉRALD ¿Cuál dios? ¿Cuál dios? ¡Ah! Es el dios de la juventud, es el dios de la primavera. Es el dios que nos acaricia con besos ardientes; por quien se abren los cálices de las rosas cada día: es el dios de tus deseos; ¡es el amor! LAKMÉ Me ha parecido que una llama ha pasado por mi alma. ¡La ha llenado toda de emoción! ¿Qué palabras nuevas son éstas para mí? ¡Ah! Es el dios de la juventud, es el dios de la primavera, etc. ¡Es el dios de mis deseos! ¡Es el amor! GÉRALD ¡Ah! ¡Quédate, quédate aún, pensativa y sonrojada, deja nacer en tu dulce palidez el atractivo encanto de tu pudor! LAKMÉ, GÉRALD ¡Ah! es el dios de la juventud, es el dios de la primavera, etc. LAKMÉ (oye los pasos de su padre que regresa) ¡Gran dios! ¡Está aquí mi padre! ¡Huye! ¡Por piedad! ¡Por piedad! Por piedad... ¡Por mí! GÉRALD ¡No! ¡Yo no te olvidaré nunca, dulce visión! (sale) Escena Decimoprimera HADJI (viendo la empalizada rota) ¡Venid! ¡Ahí! ¡Ahí! NILAKANTHA (con furor) ¡En mi casa! ¡Un extrangero ha entrado en mi casa! LAKMÉ ¡Me muero de terror! NILAKANTHA ¡Él debe morir! ¡Venganza! ¡Venganza! NILAKANTHA, HINDÚES ¡Venganza! (Cae el telón.) |