FERNANDO CORTÉS
Personajes
FERNANDO CORTÉS
MOCTEZUMA TELASCO AMAZILY ÁLVARO CORTÉS MORALES GRAN SACERDOTE |
Conquistador
español
Rey de los aztecas Príncipe azteca Hermana de Telasco Hermano de Fernando Lugarteniente de Fernando Sacerdote azteca |
Tenor Bajo Barítono Soprano Tenor Bajo Bajo |
La acción se desarrolla en Ciudad de Méjico, en el año 1519.
ACTE PREMIER (Le théâtre représente la première enceinte du grand temple de Mexico, éclairé par des feux pendant une nuit orageuse. L'idole de Talépulca (Dieu du mal) supportée par deux tigres d'or, est élevée au fond du parvis; on découvre les portes qui conduisent dans l'enceinte souterraine, où sont jetés les prisonniers de guerre destinés au sacrifice. Au lever du rideau, les prêtres et les magiciens se prosternent la face contre terre; le grand prêtre seul est debout auprès de l'idole, sur une estrade) Scène Première (1 Introduction) ALVAR, PRISONNIERS ESPAGNOLS (dans leur prison) Champs de l'Iberie, Ô douce patrie, Adieu pour toujours! GRAND PRÊTRE DES MEXICAINS Des prisonniers chrétiens j'entends la voix impie, Ils ont fait tous nos maux, que leur mort les expie! CHOEUR DE PRÊTRES MEXICAINS, MAGICIENS, SACRIFICATEURS Que tout frémisse, Que tout gémisse Devant le Dieu vengeur! Que sa justice s'appesantisse Et frappe l'oppresseur! Scène Deuxième ALVAR, PRISONNIERS Avant la victoire, Une mort sans gloire Termine nos jours. Champs de l'Iberie, ô douce patrie, adieu pour toujours! GRAND PRÊTRE, PRÊTRES MEXICAINS MAGICIENS, SACRIFICATEURS Que tout gémisse Devant le Dieu vengeur, Que tout frémisse! Que sa justice s'appesantisse Et frappe l'oppresseur! Récitatif GRAND PRÊTRE (lentement) Vengeurs de nos autels et vous, prêtres fidèles, Qui gémissez sur nos revers, Il est temps d'effacer nos injures cruelles; C'est à nous désormais de venger l'univers! (Il fait signe d'amener les prisonniers au supplice. Alvar et les prisonniers espagnols sont traînés dans le temple par des soldats mexicains, au bruit d'une musique guerrière et sauvage. Le peuple qui arrive se livre aux transports d'une joie féroce) (2 Choeur et danses barbares) GRAND PRÊTRE, PRÊTRES MEXICAINS MAGICIENS ET SACRIFICATEURS Déchirons, frappons les victimes, Répandons leur sang odieux! Nos fureurs sont trop légitimes, Nous vengeons l'empire et les Dieux. Oui, répandons leur sang odieux! Récitatif ALVAR (s'adressant à ses compagnons) Soldats du Grand Cortez, enfants de l'Iberie, Le brave est au-dessus des caprices du sort. (Noblement) Voici notre dernier effort: De ce peuple barbare étonnons la furie. On renaît immortel, mourant pour la patrie. Soyons fiers de notre mort! CHOEUR DE MEXICAINS Déchirons, frappons les victimes, répandez leur sang odieux! Récitatif GRAND PRÊTRE Quand le Ciel a parlé, les délais sont des crimes; Sur le sommet du temple, aux yeux de l'étranger Qui s'arme en vain pour les venger, Que vos sanglantes mains déchirent les victimes! ALVAR (à ses compagnons) Amis, voici l'instant d'un triomphe immortel: Que nos derniers accents montent vers l'éternel! (Pendant les cérémonies des Mexicains, les prisonniers espagnols à genoux sur le devant de la scène chantent l'hymne suivant) (3 Trio - Hymne) ALVAR, PRISONNIERS Créateur de ce nouveau monde Qui méconnaît encore tes lois, Dieu sur qui notre espoir se fonde, Du haut des cieux entends nos voix! Sous le poignard de la vengeance, Adorant tes décrets divins, Nos coeurs implorent ta clémence Pour nos farouches assassins. (4 Danses barbares) GRAND PRÊTRE, CHOEUR DE MEXICAINS Déchirez (déchirons), frappez (frappons) les victimes, Répandez (répandons) leur sang odieux, oui, répandez (répandons) leur sang odieux! ALVAR, LES PRISONNIERS (noblement) Amis, par un dernier effort, De ce prêtre imposteur étonnons la furie. GRAND PRÊTRE, CHOEUR (avec fureur) Leur audace nous défie en courant à la mort! ALVAR, LES PRISONNIERS On renaît immortel, mourant pour la patrie. Soyons fiers de notre mort, oui, soyons fiers de notre mort! CHOEUR DE MEXICAINS Déchirez (déchirons), frappez (frappons) les victimes, Répandez (répandons) leur sang odieux! Vos (nos) fureurs sont trop légitimes, Vous vengez (nous vengeons) L'empire et les Dieux! Récitatif GRAND PRÊTRE Montézuma paraît; auprès de lui s'avance Le chef de nos guerriers, Ce Télasco dont la rare vaillance Défend nos Dieux, nos lois et nos foyers. |
ACTO PRIMERO (Gran Templo de Méjico, iluminado por antorchas durante una noche borrascosa. El ídolo de Talepulca (Dios del mal), sustentado por dos tigres de oro, se alza en el fondo. Se ven las puertas que comunican con las celdas donde los prisioneros españoles esperan ser sacrificados. Al levantarse el telón, los sacerdotes y hechiceros están postrados; sólo el gran sacerdote se encuentra de pie, frente al ídolo, sobre un estrado) Escena Primera (1 Introducción) ÁLVARO, PRISIONEROS ESPAÑOLES (en la prisión) ¡Campos de Iberia, oh dulce patria, adiós para siempre! GRAN SACERDOTE De los prisioneros cristianos, oigo la impía voz, ellos han provocado todos nuestros males, ¡que su muerte sirva de expiación! SACERDOTES, HECHICEROS VERDUGOS ¡Que todo tiemble, que todo gima delante del dios vengador! ¡Que su justicia caiga y destruya al opresor! Escena Segunda ÁLVARO, PRISIONERO En vez de la victoria, una muerte sin gloria pone punto final a nuestros días. ¡Campos de Iberia, o dulce patria, adiós para siempre! GRAN SACERDOTE, SACERDOTES, HECHICEROS, VERDUGOS ¡Que todo gima delante del dios a vengador, que todo tiemble! ¡Que su justicia descienda y destruya al opresor! Recitativo GRAN SACERDOTE (lentamente) Vengadores de nuestros altares, y vosotros, fieles sacerdotes, que lloráis nuestras adversidades, es tiempo de terminar con las crueles injurias. ¡Somos nosotros quienes debemos vengar al mundo! (Hace una señal indicando que conduzcan a los prisioneros al sacrificio. Álvaro y los prisioneros son arrastrados por el templo al son de una música guerrera y salvaje. El pueblo que va llegando da rienda suelta a una feroz alegría) (2 Coro y Danza Salvaje) GRAN SACERDOTE, SACERDOTES, HECHICEROS, VERDUGOS ¡Torturemos y golpeemos a las víctimas! ¡Vertamos su odiosa sangre! Nuestra ira es legítima pues vengamos al imperio y a los dioses. ¡Sí, hagamos correr su odiosa sangre! Recitativo ÁLVARO (dirigiéndose a sus compañeros) ¡Soldados del gran Cortés, hijos de España! El valiente está más allá de los caprichos de la suerte. (con hidalguía) Hagamos un último esfuerzo: asombremos a estos bárbaros con nuestra entereza. Muriendo por la patria, renaceremos inmortales. ¡Estemos orgullosos de nuestra muerte! MEJICANOS ¡Torturemos, golpeemos a las víctimas, derramemos su odiosa sangre! Recitativo GRAN SACERDOTE Cuando el cielo ha hablado, todo retraso es un delito. En lo alto del templo, ante los ojos de los extranjeros, que inútilmente se arman para socorrerlos, ¡que vuestras manos ensangrentadas despedacen a las víctimas! ÁLVARO (a sus camaradas) ¡Amigos, he aquí la hora del triunfo inmortal! ¡Que nuestros últimos ruegos se eleven hacia la eternidad! (Durante los actos ceremoniales de los mejicanos, los prisioneros españoles, de rodillas frente de la escena, cantan el siguiente himno) (3 Trío - Himno) ÁLVARO, PRISIONEROS Creador de este Nuevo Mundo que todavía no conoce tus leyes. Dios sobre quien reposa nuestra esperanza, ¡desde lo alto de los cielos escucha nuestra voz! Bajo los puñales de la venganza, adorando tus divinos decretos, nuestros corazones invocan tu clemencia para nuestros feroces asesinos. (4 Danzas salvajes) GRAN SACERDOTE, MEJICANOS ¡Torturemos (torturad), golpeemos (golpead) a las víctimas, derramemos (verted) su odiosa sangre, sí, derramemos (verted) su odiosa sangre, sí! ÁLVARO, PRISIONERO (con hidalguía) ¡Amigos, con un último esfuerzo hagamos que se asombre la furia de estos falsos sacerdotes! GRAN SACERDOTE, CORO (con furor) ¡Su audacia nos desafía ante la muerte! ÁLVARO, LOS PRISIONERO Renaceremos inmortales muriendo por la patria. ¡Estamos orgullosos de nuestra muerte, sí, estamos orgullosos de nuestra muerte! MEJICANOS ¡Torturad (torturamos), golpead (golpeemos) a las víctimas, derramemos (verted) su odiosa sangre! ¡Nuestra ira es legítima, vengad (vengamos) al imperio y a los dioses! Recitativo GRAN SACERDOTE Aquí llega Moctezuma y con él viene el jefe de nuestros guerreros, Telasco, cuyo gran valor defiende a nuestros dioses, nuestras leyes y nuestros hogares. |
Scène Troisième Récitatif MONTÉZUMA Du sanglant sacrifice, Suspendez à l'instant les funestes apprêts; Du ciel la terrible justice A mis entre nos mains le frère de Cortez. TÉLASCO L'un de vous est Alvar! MONTÉZUMA Qu'il consente à paraître! Quel est-il? ALVAR En mourant il se fera connaître. MONTÉZUMA C'est lui! Nous espérions en vain Suspendre de Cortez l'audacieux dessein. Ne perdons pas ce précieux otage. TÉLASCO De nos braves guerriers, d'Amazily ma soeur Qu'à son char triomphal Cortez traîne en vainqueur, Alvar est aujourd'hui le gage. GRAND PRÊTRE Que peut-elle attendre de nous. Celle qui désertant les Dieux de ses ancêtres Parmi nos ennemis courut chercher des naîtres? MONTÉZUMA (avec une indignation contrainte) Vous prépariez sa mort, elle évita vos coups... TÉLASCO Oui, ma soeur a pu soustraire aux poignards des bourreaux teints du sang de sa mère. GRAND PRÊTRE Quel bruit soudain!... MONTÉZUMA, GRAND PRÊTRE, ALVAR, LES PRISONNIERS O ciel, Amazily!... Scène Quatrième Récitatif AMAZILY Ô mon prince, ô mon maître, A tes genoux sacrés daigne me reconnaître! (Avec beaucoup de force) Je vois tous les dangers qui m'attendent ici, Mais je sais les braver (Au Grand Prêtre) Je sais braver la haine Et le péril de tous en ce murs me ramène. (Au roi) Cortez approche de ces lieux. Si son frère périt dans ce jour odieux, C'en est fait du Mexique. Sur les débris fumants de cette ville antique, L'Espagnol furieux, au meurtre abandonné Suivra l'exemple affreux que ce prêtre a donné. Grand Roi, sauvez Alvar pour sauver la patrie! TÉLASCO (rapidement, avec feu) Nos bras de ce torrent suspendront la furie. MONTÉZUMA Quand vingt peuples unis sont prêts à l'accabler, C'est pour Cortez qu'il fait trembler. AMAZILY Je tremble pour mon Roi, je tremble pour mon frère. (Avec exaltation) Cortez, par le ciel même armé de son tonnerre, Bienfaiteur des humains, soumis par ses exploits, D'un Dieu consolateur nous apporte les lois! GRAND PRÊTRE Ô comble des forfaits! Ô blasphème exécrable! TÉLASCO Où t'égare, ma soeur, une flamme coupable!... AMAZILY (avec force) Je ne m'en défends pas, et ce crime est le mien: J'aime Cortez, j'en suis aimée. Amazily par l'amour animée Peut des deux nations devenir le lien. GRAND PRÊTRE Les Dieux sauront punir ta flamme illégitime. AMAZILY Je renonce à tes Dieux qui commandent le crime Et le Dieu de Cortez est désormais le mien. GRAND PRÊTRE Prince, il est temps que l'arrêt s'accomplisse, Qu'au milieu des tourments l'infidèle périsse Et nos Dieux satisfaits vont combattre pour nous. (5 Air) AMAZILY (avec force) Dieu terrible, prêtre jaloux, C'est moi que ta vengeance appelle! Oui, c'est sur moi que ta main criminelle Veut appesantir son courroux. Triomphe! accable ta victime Qu'attendait le sort le plus doux. Fidèle au devoir qui m'opprime, Mon coeur s'abandonne à tes coups. Oui, prêtre inflexible, Mon coeur s'abandonne à tes coups. Récitatif MONTÉZUMA (avec force et indignation) De cette infortunée, Une funeste erreur n'a point détruit les droits. À sa douleur abandonnée. Qu'elle reste en ces lieux sous la garde des lois. Alvar et ses guerriers, dans leur prison profonde, Attendront dans les fers Mon ordre souverain Et nous, au pieds du Dieu qui gouverne le monde, Allons interroger l'oracle du destin. (Il sort, suivi des prêtres) GRAND PRÊTRE (à part, d'un ton sinistre et menaçant) Il parlera... (On emmène les prisonniers. Tous sortent, excepté Amazily et Télasco qu'elle retient) |
Escena Tercera Recitativo MOCTEZUMA ¡Del sangriento sacrificio suspended de inmediato los funestos preparativos! La terrible justicia del cielo ha puesto en nuestras manos, al hermano de Cortés. TELASCO ¡Uno de vosotros es Álvaro! MOCTEZUMA ¡Que se dé a conocer!... ¿Quién de vosotros es? ÁLVARO ¡Muriendo, se hará conocer! MOCTEZUMA ¡Es él!... Inútilmente esperamos impedir el audaz propósito de Cortés. ¡No perdamos a este preciado rehén! TELASCO De nuestros guerreros y de mi hermana Amazily, que Cortés ha atado como vencedor a su carro triunfal, Álvaro es hoy la prenda. GRAN SACERDOTE ¿Qué puede esperar de nosotros aquella que, rechazando a los dioses ancestrales, fue a buscar la protección de nuestros enemigos? MOCTEZUMA (con indignación contenida) Vosotros decretasteis su muerte, y ella huyó de vuestros golpes... TELASCO Sí, mi hermana ha logrado eludir el puñal del verdugo todavía manchado con la sangre de su madre. GRAN SACERDOTE ¡Qué ruido es ése!... MOCTEZUMA, GRAN SACERDOTE ÁLVARO, PRISIONEROS ¡Cielos, Amazily!... Escena Cuarta Recitativo AMAZILY ¡Oh, príncipe mío! ¡Oh, mi señor! ¡A tus sagrados pies dígnate reconocerme! (con mucha entereza) Sé de todos los peligros que aquí me acechan, pero debo desafiarlos, (al Gran Sacerdote) Sabré desafiar el odio y el peligro que llenan este lugar. (al rey) Cortés se aproxima hacia aquí. Si hoy su hermano muere, Méjico será destruido y sobre los escombros humeantes de esta antigua ciudad, el español enfurecido se lanzará a la masacre: siguiendo el ejemplo horroroso que este sacerdote le ha dado. Gran rey, ¡salva a Álvaro para salvar a la patria! TELASCO (apresuradamente, con pasión) ¡Nuestro brazo sabrá frenar la furia de esa marejada! MOCTEZUMA Cuando veinte pueblos se unen para luchar, ¡es Cortés el que debe temblar! AMAZILY Tiemblo por mi rey y por mi hermano. (con exaltación) El Cielo armó a Cortés con armas que truenan. Benefactor de la humanidad, humilde en sus proezas, ¡él nos trae las leyes de un Dios consolador! GRAN SACERDOTE ¡Oh, es el colmo de la infamia! ¡Oh, execrable blasfema! TELASCO ¿A dónde te lleva, hermana mía, una culpable pasión?... AMAZILY (con firmeza) No me defiendo, y éste es mi delito: ¡Amo a Cortés, y soy amada por él! Amazily, animada por el amor, puede convertirse en el vínculo entre las dos naciones. GRAN SACERDOTE ¡Los dioses sabrán castigar tu ilegítima pasión! AMAZILY Renuncio a tus dioses que ordenan el crimen, el Dios de Cortés es ahora el mío. GRAN SACERDOTE Príncipe, es hora de que la condena se cumpla. ¡Que la infiel perezca atormentada, para que así los dioses satisfechos combatan a nuestro favor! (5 Aria) AMAZILY (con vigor) ¡Sacerdote inhumano de un dios terrible, es sobre mí que quieres tu venganza! Sí, es sobre mí que tu mano criminal quiere desahogar su cólera. ¡Triunfa! Oprime a la víctima que esperaba una suerte más dulce. Fiel al deber que me obliga, mi corazón se entrega a tus golpes. Sí, sacerdote inflexible, mi corazón se entrega a tus golpes. Recitativo MOCTEZUMA (con fuerza e indignación) Un error funesto no ha borrado los derechos de esta desdichada. Abandonada a su dolor, que ella quede en estos lugares bajo la tutela de las leyes. Álvaro y sus guerreros, en una profunda prisión, esperarán encadenados mi soberano designio. Y nosotros, a los pies del dios que gobierna el mundo, interroguemos el oráculo del destino. (Sale, seguido por los sacerdotes) GRAN SACERDOTE (aparte, con tono siniestro y amenazador) El dios hablará... (Los prisioneros son conducidos fuera de escena. Todos salen, excepto Amazily y Telasco) |
Scène Cinquième Récitatif AMAZILY Cher Télasco, daigne m'entendre... TÉLASCO Esclave de Cortez, que pourrais-tu m'apprendre?... Loin de nos remparts glorieux Nous poursuivions une race ennemie; Elle revient plus affermie Détruire nos autels; notre empire, nos dieux, Et c'est toi, c'est ma soeur qui conduit leur furie! AMAZILY As-tu donc oublié qu'au sein de ma patrie, Près de ma mère, et presque sous tes yeux, Je tombais sous les coups d'un prêtre furieux? Un héros protégea ma vie, Je suis ses pas victorieux. TÉLASCO C'est à l'amour que ton coeur sacrifie. AMAZILY Télasco, je m'en glorifie: J'aime le plus grand des mortels; De ce monde opprimé j'ai devancé l'hommage. TÉLASCO D'un si vil esclavage Tu peut chérir les liens criminels!... Vois ces murs où jadis tu reçus la naissance! AMAZILY Vois ce temple de la vengeance Où ton dieu veille et me poursuit toujours... TÉLASCO Je désarmerai sa colère, Je défendrai tes jours. AMAZILY (lentement, avec douleur) Tu n'as pu défendre ma mère... Ah! songe aux périls que tu cours. TÉLASCO (vite, avec indignation) Va, les dangers sont pour tes maîtres! AMAZILY Un dieu puissant combat pour eux. TÉLASCO Méconnais-tu celui de tes ancêtres? AMAZILY (lentement, avec effroi) Il est couvert du sang des malheureux. (6 Duo) TÉLASCO Dieu du Mexique, dieu vengeur! Tu vois la honte qui m'accable; A ta juste fureur Je livre la coupable. AMAZILY Dieu de Cortez, vois ma douleur, Désarme un frère inexorable! Toi qui lis dans mon coeur, Tu sais s'il est coupable. TÉLASCO Un asile te reste encore Aux champs des Ottomis, je peux guider tes pas, Oui, cet asile te reste encore, Écoute un frère qui t'implore. AMAZILY Moi, que je quitte jamais le héros que j'adore? Ah non, ne l'espère pas! Dieu de Cortez, vois ma douleur, Désarme un frère inexorable! TÉLASCO Dieu du Mexique, dieu vengeur, À ta fureur je livre la coupable! N'écoute que l'amour, Sacrifie en ce jour ton frère et la patrie! Honteux de tes refus, Dans ma juste furie, Je ne te connais plus! AMAZILY Permets à mon amour de sauver en ce jour Mon frère et ma patrie. Ah! malgré tes refus, Mon coeur dans ta furie reconnaît tes vertus. Scène Sixième (L'on entend ici un éclat de tonnerre en crescendo, la statue du Dieu du mal est ébranlée; des flammes s'élèvent autour du Dieu) MONTÉZUMA (dans la plus grande consternation) C'en est donc fait; et le ciel en courroux Annonce notre perte et s'arme contre nous! GRAND PRÊTRE Prince, tu peux encore détourner ce présage. Tu peux finir les maux qui nous menacent tous. Scène Septième UN OFFICIER MEXICAIN Les Espagnols du lac franchissent le rivage. TÉLASCO Ils viennent chercher le trépas. Cortez au désespoir fatigue ses soldats Et contre lui bientôt ils tourneront leur rage. AMAZILY Va, l'aspect de ces murs enflamme leur courage. (au Roi) Dis un mot, j'arrête leurs pas; Je revole à Cortez et j'obtiens un trêve. GRAND PRÊTRE Que le sacrifice s'achève! MONTÉZUMA Non... (À Amazily) Retourne vers Cortez Où mes envoyés vont te suivre. Dis-lui que son frère peut vivre, Que j'ai fait de sa mort suspendre les apprêts. (7 Quartette, choeur et final) AMAZILY J'entendrai le flambeau d'une guerre cruelle, Quel que soit le vainqueur, je saurai le fléchir Si je ne peux le soutenir, Victime soumise et fidèle, A tes pieds je reviens mourir. O mon Roi, compte sur mon zèle, J'arrêterai ces fiers guerriers. Mais d'une fureur criminelle, Défendra tes nobles prisonniers! TÉLASCO (à Montézuma, avec noblesse) Compte sur mon bras, sur mon zèle. J'arrêterai ces fiers guerriers. En ce jour, d'un sang infidèle Puisions-nous teindre nos lauriers! MONTÉZUMA (à Amazily) Je compte encore sur ton zèle, Cours arrêter ces fiers guerriers! Ah, puisse une paix fraternelle Briser les fers des prisonniers! GRAND PRÊTRE (aux soldats, avec fureur) Armés d'une fureur nouvelle, Exterminez ces fiers guerriers! Vengeons notre injure cruelle Dans le sang de leurs prisonniers! CHOEUR DE FEMMES (en dehors) Dieux!... Dieux, entendez nos accents! (Elles entrent sur la scène) |
Escena Quinta Recitativo AMAZILY Querido Telasco, dígnate escucharme... TELASCO Esclava de Cortés, ¿qué podrías decirme?... Lejos de nuestros gloriosos bastiones, combatamos a una raza hostil. Ellos están decididos a destruir nuestros altares, nuestro imperio y nuestros dioses... ¿Y eres tú, mi hermana, la que guía su furor? AMAZILY ¿Has olvidado acaso que en el seno de mi propia patria, al igual que mi madre, y bajo tus ojos, habría caído yo bajo los golpes de un sacerdote demente? Un héroe ha salvado mi vida, y yo sigo sus pasos victoriosos. TELASCO Tu corazón sacrifica todo al amor. AMAZILY Telasco, me glorifico de ello: amo al más grande de los mortales; me anticipo al homenaje de este mundo oprimido. TELASCO ¿Puedes amar los criminales lazos de una esclavitud tan vil!... ¡Contempla las paredes donde naciste! AMAZILY Contempla este templo de venganza, donde tu dios vigila y me persigue permanentemente... TELASCO ¡Yo desarmaré su cólera, y defenderé tu vida! AMAZILY (lentamente, con pena) No pudiste defender a mi madre... ¡Ay, piensa en el peligro que corres! TELASCO (de prisa, con indignación) ¡El peligro es para tus amos! AMAZILY Un Dios poderoso combate junto a ellos. TELASCO ¿Desconoces al dios de tus antepasados? AMAZILY (lentamente, con temor) Está manchado con la sangre de sus víctimas. (6 Dueto) TELASCO ¡Dios de Méjico, dios vengador! Tú ves la injuria que me oprime; a tu justa ira yo entrego a la culpable. AMAZILY ¡Dios de Cortés, ve mi dolor y desarma a un inexorable hermano! ¡Tú que lees en mi corazón, sabes si él es culpable! TELASCO Un refugio todavía te queda. Puedo conducirte a la tierra de los ottomis. Sí, todavía ese refugio te queda, escucha a un hermano que te suplica. AMAZILY ¿Dejar para siempre al héroe que adoro? ¡Ah, no lo esperes! ¡Dios de Cortés, ve mi dolor y desarma a mi inexorable hermano! TELASCO ¡Dios de Méjico, dios vengador, a tu furor yo entrego a la culpable! No te interesa más que el amor, sacrificas en este día a tu hermano y a la patria. Avergonzado por tu rechazo, en mi justa ira, ¡te desconozco para siempre! AMAZILY Deja que mi amor en este día salve a mi hermano y a mi patria. ¡Ah, a pesar de tu rechazo y de tu ira, mi corazón reconoce su virtud! Escena Sexta (Se oye un creciente fragor de truenos, la estatua del dios del mal se tambalea; un incendio se inicia alrededor del dios) MOCTEZUMA (sumamente consternado) ¡Se acabó! ¡El cielo en su cólera anuncia nuestra derrota y se vuelve contra nosotros! GRAN SACERDOTE ¡Príncipe, todavía puedes evitar que el augurio se cumpla! ¡Tú puedes poner fin a los males que nos amenazan a todos! Escena Séptima UN OFICIAL MEJICANO ¡Los españoles han franqueado las costas del lago! TELASCO Vienen en busca de la muerte. Cortés exige demasiado a sus soldados, bien pronto contra él dirigirán su rabia. AMAZILY ¡No, a la vista de estos muros se inflamará su coraje! (al rey) Di una sola palabra y yo detendré su avance. Regresaré con Cortés y conseguiré una tregua. GRAN SACERDOTE ¡Qué se cumpla el sacrificio! MOCTEZUMA ¡No!... (a Amazily) Regresa con Cortés, mis embajadores te seguirán. Dile que su hermano seguirá viviendo, que he hecho suspender los preparativos de su ejecución. (7 Cuarteto, coro y final) AMAZILY Yo apagaré las llamas de esta guerra cruel. Sabré doblegar al vencedor. Si no puedo darte ayuda, como víctima sumisa y fiel volveré para morir a tus pies. ¡Oh mi rey, ten confianza en mi celo! Sabré detener a esos feroces guerreros, pero de la furia asesina defiendes a tus nobles prisioneros. TELASCO (a Moctezuma, con nobleza) ¡Cuenta con mi brazo y con mi celo, yo detendré a esos feroces guerreros! Hoy, con la sangre del infiel, podremos teñir nuestros laureles. MOCTEZUMA (a Amazily) ¡Cuento con tu celo, corre a detener a esos feroces guerreros! ¡Ah, que una paz fraternal pueda romper las cadenas de los prisioneros! GRAN SACERDOTE (a los soldados, con furor) ¡Armados de un nuevo furor exterminad a esos feroces guerreros! ¡Venguemos sus crueles injurias con la sangre de sus prisioneros! CORO DE MUJERES (fuera de escena) ¡Dioses!... ¡Dioses, escuchad nuestras súplicas! (Entran en escena) |
(Final) CHOEUR GÉNÉRAL DE MEXICAINS, TÉLASCO, MONTÉZUMA, GRAND PRÊTRE Quels cris jusqu'à nous retentissent! CHOEUR GÉNÉRAL DE MEXICAINS Grand Dieux, entendez nos accents! AMAZILY, TÉLASCO, MONTÉZUMA GRAND PRÊTRE Dieux!... Femmes, mexicains: Quels cris jusqu'à nous retentissent! Grand Dieux, entendez nos tristes accents! Tous vos enfants périssent! Guerriers, remplissez vos serments! Répétez ces serments terribles Devant ce Dieu de sang! Mexicains, jurez (jurons) tous De nous venger, d'être inflexibles! Les Espagnoles vont tomber sous vos (nos) coups! TÉLASCO, GRAND PRÊTRE (aux guerriers) Oui, remplissez vos serments, Répétez ces serments terribles Devant ce Dieu de sang! Jurons tous de nous venger, d'être inflexibles! Les Espagnoles vont tomber sous nos (vos) coups! MONTÉZUMA (à Amazily) Oui, va remplir tes serments, Que de nos ennemis terribles Ta suppliante voix éteigne le courroux! Oui, ta voix éteindra le courroux De nos ennemis terribles. Cours arrêter leur pas, va suspendre leurs coups! AMAZILY De vos ennemis terribles Ma suppliante voix éteindra le courroux; J'arrêterai leurs pas, je suspendrai leurs coups, J'éteindrai leur courroux! |
(Final) CORO, TELASCO, MOCTEZUMA, GRAN SACERDOTE ¿Qué llanto estamos oyendo? CORO ¡Grandes dioses, escuchad nuestras súplicas! AMAZILY, TELASCO, MOCTEZUMA GRAN SACERDOTE ¡Dioses!... Mujeres mejicanas, ¿qué llantos son esos? ¡Grandes dioses, escuchad nuestros ruegos! ¡Todos vuestros hijos mueren! ¡Guerreros, mantened vuestro juramento! ¡Repetid este terrible juramento delante del dios sanguinario! ¡Mejicanos, jurad todos vengaros, ser inflexibles! ¡Los españoles caerán bajo nuestros golpes! TELASCO, GRAN SACERDOTE (a los guerreros) ¡Sí, mantened vuestro juramento, repetid este terrible juramento delante del dios sanguinario! ¡Juremos todos vengarnos, ser inflexibles! ¡Los españoles caerán bajo los nuestros golpes! MOCTEZUMA (a Amazily) ¡Sí, ve y cumple con tu juramento! Que tu suplicante voz extinga la ira de nuestros terribles enemigos. ¡Sí, tu palabra anulará la cólera de nuestros terribles enemigos! ¡Corre a detener su avance, ve a impedir su ataque! AMAZILY Mi palabra suplicante anulará la cólera de vuestros terribles enemigos. ¡Yo detendré su avance, impediré su ataque, y anularé su cólera! |
ACTE DEUXIÈME (Le théâtre représente le pavillon impérial élevé dans le camp des Espagnoles; par un des côtés entrouvert, on découvre le lac et quelque vaisseaux à l'ancre. A droit le trône de Charles V, surmonté du portrait de cet empereur, et recouvert d'une draperie) Scène Première (Officiers, soldats et marins espagnols arrivant sur la scène en désordre, et de différents endroits) (1 Choeur) Récitatif UN OFFICIER Dans un piège fatal on a guidé nos pas!... Affaiblis par tant de combats, La victoire a rendu notre perte certaine. QUATRE OFFICIERS Cortez imprudemment nous conduit ai trépas. UN OFFICIER Par le nombre accablés, notre espérance est vaine. UN MARIN Pour sauver Mexico, la cité souveraine, Vingt peuples qui n'osaient soutenir nos regards A nos sanglantes mains disputent la victoire. CHOEUR Cet univers nouveau s'arme de toutes parts. UN OFFICIER Attendrons-nous qu'au pied de ces remparts L'inflexible Cortez nous immole à sa gloire? OFFICIERS, SOLDATS, MARINS (d'un ton indigné et consterné) Quittons ces bords, L'Espagne nous rappelle; La fortune infidèle repousse nos efforts, Quittons ces bords! Scène Deuxième (Les précédents, Cortez, Moralez) Récitatif CORTEZ (après avoir vu l'agitation qui règne sur la scène) Compagnons de Cortez, depuis quand sa présence Vous fait-elle éprouver ce trouble, cet effroi?… Chefs et soldats, vous gardez le silence?... Les timides conseils se taisent devant moi. (avec chaleur) Mais quels voeux formez-vous?... Ces rives fortunées se hérissent, dit-on d'honorables dangers; Soldats, avez-vous cru que des travaux légers Accompliraient vos nobles destinées? (2 Choeur) OFFICIERS, SOLDATS, MARINS Nous redoutons, le plus funeste sort; Les cruels Mexicains ferment tous les passages, Désormais ces rivages, ces tristes rivages Ne nous présentent plus que les fers ou la mort. (ils sortent) Scène Troisième (Cortez, Moralez) Récitatif MORALEZ Ta présence, Cortez, impose à leur audace, Mais l'esprit de révolte et s'agite et s'étend; Déjà l'or mexicain circule dans ton camp... CORTEZ Oui, de tant d'ennemis dont le ciel nous menace Cet or funeste est le plus grand. MORALEZ Vois quel nouveau malheur dans ces lieux nous attend: Ton frère est prisonnier, l'heure fuit, le temps vole, J'entends gémir le camp épouvanté. Qu'opposer aux terreurs dont il est agité? CORTEZ (noblement) La puissance de ma parole, La force da ma volonté. MORALEZ D'un autre bruit mon âme est alarmée: On dit que cette nuit, abandonnant l'armée, Amazily... CORTEZ Je réponds de sa foi, Jamais tant de vertus... Laissez-nous, je la vois; De la révolte qui s'élève, Surveille les progrès et reviens près de moi. (Moralez sort) |
ACTO SEGUNDO (Tienda imperial del campamento español; a un lado se puede ver el lago con algún navío anclado. A derecha, el trono de Carlos V, sobre el que se ve el retrato del emperador, revestido con un suntuoso drapeado) Escena Primera (Oficiales, soldados y marineros llegan en grupos aislados desde diversas partes. (1 Coro) Recitativo UN OFICIAL ¡Somos conducidos a una fatal emboscada!... Debilitados por tanto combate, la victoria se ha transformado en segura derrota. CUATRO OFICIALES La imprudencia de Cortés nos conduce a la muerte. UN OFICIAL Nuestras esperanzas son vanas, frente a un enemigo tan numeroso. UN MARINERO Para auxiliar a la soberana ciudad de Méjico, veinte pueblos, que aisladamente no osarían sustentar nuestra mirada, nos disputan la victoria. CORO En este nuevo mundo brotan guerreros de todas las partes. UN OFICIAL ¿Debemos esperar que al pie de estas murallas el inflexible Cortés nos inmole por su gloria? OFICIALES, SOLDADOS, MARINEROS (en tono indignado y consternado) ¡Abandonemos estas riberas! España nos reclama! ¡La suerte adversa rechaza nuestros esfuerzos! ¡Abandonemos estas tierras! Escena Segunda (Llegan Cortés y Morales) Recitativo CORTÉS (observa el malestar reinante entre sus soldados) Comapñeros de Cortés, ¿por qué la presencia del enemigo os provoca esa turbación, ese miedo?... ¿Oficiales y soldados, me miráis en silencio?... Los murmuradores callan ante mí. (con ardor) ¿Cuál es vuestra voluntad?... Estas riberas venturosas son hostiles y tan peligrosas que nos hacen honor. ¡Soldados! ¿Acaso creísteis que con un mínimo esfuerzo alcanzaríais vuestro noble destino? (2 Coro) OFICIALES, SOLDADOS, MARINEROS Tememos la más funesta de las suertes. Los crueles mejicanos cierran todos los pasos. Estas playas, estas tristes playas, no nos ofrecen otra alternativa que ser capturados o muertos. (salen) Escena Tercera (Cortés, Morales) Recitativo MORALES Tu presencia, Cortés, se impone a su audacia. Pero el espíritu de rebelión se extiende; ya el oro mejicano circula por el campamento... CORTÉS Sí. De los muchos enemigos con que el cielo nos amenaza, el funesto oro es el peor. MORALES Ve cual nueva desgracia nos espera en estos lugares. Tu hermano cayó prisionero, las horas vuelan, el tiempo pasa veloz, siento quejarse espantado a todo el campamento. ¿Qué podemos oponer al terror que lo agita? CORTÉS (noblemente) El poder de mi palabra y la fuerza de mi voluntad. MORALES De otro rumor mi corazón se siente alarmado. Se dice que esta noche, Amazily abandonando el campamento fue... CORTÉS Yo respondo de su honestidad y de su virtud... ¡Déjanos, allí viene! Vigila el desarrollo de la rebelión que se está gestando y manténme informado. (Morales sale) |
Scène Quatrième (Cortez, Amazily) AMAZILY (un peu vite et avec feu) Ton frère vit encore: de l'homicide glaive J'ai suspendu les coups prêts à tomber sur lui. Montézuma, notre dernier appui, Voudrait sauver ses jours; il demande une trêve Et ses ambassadeurs vont me suivre en ces lieux. CORTEZ Chaque instant de ta vie est un bienfait des cieux! AMAZILY (d'un ton alarmé) Ah! je frémis d'un crainte nouvelle: Du dieu du mal implacables ministres, Déjà des prêtres inhumains remplissent Mexico De présages sinistres si le sang des captifs Ne change les destins. Montézuma gémit et redoute leur rage. CORTEZ (vite) Il pourrait ordonner ce sacrifice affreux! Au ciel il ferait cet outrage? AMAZILY Il est faible, il est malheureux; Il croit qu'un dieu vengeur le poursuit et l'assiège, il l'a vu sur moi-même exercer son courroux Lorsque de ses autels bravant le privilège, Fille des rois, j'osai d'un temple sacrilège Offenser les prêtres jaloux. (Tendrement) Tu t'en souviens, complice de ta gloire Libre par tes premiers bienfaits Je vins dans nos remparts annoncer tes succès, tes lois, tes arts, ton dieu, le dieu de la victoire; Celui du mal trembla pour son culte odieux. J'allais périr, la mère, la mère la plus tendre Aux dépens de ses jours m'arracha de ces lieux. CORTEZ Ah! Je la vengerai, n'ayant pu la défendre. (3 Air) AMAZILY Hélas!... Elle n'est plus! Toi seul as su charmer De mes regrets la douleur solitaire; Je n'ai plus qu'un désir, c'est celui de te plaire- Non, je n'ai plus qu'un besoin, c'est celui de t'aimer. Hélas!... Au salut de ton frère, Que ne puis-je immoler mes jours! J'ai pour voler à son secours, L'exemple et le voeu de ma mère. Récitatif CORTEZ (avec tendresse) Partage mes destins et bannis tes alarmes. Alvar vivra, j'en crois ton amour et mes armes. Scène Cinquième (Les mêmes, Morales) MORALEZ L'envoyé mexicain, par ordre de son roi, D'une trêve demande à traiter avec toi. Ce chef est un guerrier, la gloire du Mexique, Des Ottomis l'intrépide Cacique. AMAZILY Mon frère!... Télasco!... CORTEZ Qu'il paraisse à mes yeux; (Moralez sort. Marche de Mexicains dans le lointain) (4 Duo) AMAZILY, CORTEZ Quels sons nouveaux frappent ces lieux? C'est donc mon (ton) frère qui s'avance... Vient-il former les noeuds d'une éternelle alliance? Pour toi seul mon coeur amoureux ressent la crainte et l'espérance; Aces accents mélodieux de mon bonheur l'instant s'avance. O ciel, forme les noeuds d'une éternelle alliance! O ciel propice, entends nos voeux, daigne en ce jour former les noeuds! (Anazily sort) |
Escena Cuarta (Cortés y Amazily) AMAZILY (rápida y vehementemente) Tu hermano todavía vive. Del puñal homicida detuve el golpe que iba a caer sobre él. Moctezuma, nuestro último apoyo, está dispuesto a salvarle la vida y solicita una tregua... Sus embajadores me seguirán hasta aquí. CORTÉS ¡Cada minuto de tu vida es un don del cielo! AMAZILY (en tono de alarma) ¡Ah, un nuevo temor me invade! Los implacables ministros del dios del mal, los inhumanos sacerdotes, van difundiendo en Méjico siniestros presagios, y afirman que sólo la sangre de los prisioneros puede cambiar la suerte adversa. Moctezuma se lamenta y teme su ira. CORTÉS (grave) ¡Él podría ordenar ese horroroso sacrificio! ¿Haría tal ultraje al cielo? AMAZILY Él es débil y desdichado; cree que un dios vengativo lo persigue y lo acosa. Lo ha visto descargar su ira sobre mí misma cuando yo, desafiando a sus altares, osé en un templo sacrílego, ofender a los celosos sacerdotes. (Tiernamente) ¿Te acuerdas? Cómplice de tu gloria, liberada a raíz de tus primeras campañas, fui a nuestras murallas para anunciar tus éxitos, tus leyes, tus artes y tu Dios, ¡el Dios de la victoria! El dios de mal tembló por su odioso culto. Estuve a punto de caer muerta, mi tierna madre, entregando su vida, me permitió huir de allí. CORTÉS ¡Ah, no habiendo podido defenderla yo la vengaré!... (3 Aria) AMAZILY ¡Ay de mí!… ¡Ella ya no está! Sólo tú has sabido comprender el solitario dolor de mis penas. No tengo más deseo que el de agradarte. No, no tengo más necesidad, que la de amarte. ¡Ay de mí!... ¡Para salvar a tu hermano, ofrezco el don de mi vida! Para acudir en su socorro tengo ante mis ojos el ejemplo de mi madre. Recitativo CORTÉS (con ternura) Comparte mi destino y aleja tus temores. Álvaro vivirá, creo que por tu amor y por mis armas. Escena Quinta (Llega Morales) MORALES El enviado mejicano, por orden de su rey, pide acordar contigo una tregua. Este jefe es un guerrero, la gloria de Méjico, ¡el intrépido Cacique de los Ottomis! AMAZILY ¡Mi hermano!... ¡Telasco!... CORTÉS Qué venga ante mí. (Morales sale, se oye una marcha en la lejanía) (4 Dueto) AMAZILY, CORTÉS ¿Qué nuevos sones resuenan en estos lugares? Es pues mi (tu) hermano que llega... ¿Viene para firmar los lazos de una eterna alianza? Solamente por ti mi corazón enamorado siente temor y esperanza. Con estos acordes melodiosos se acerca el instante de mi felicidad. ¡Oh cielo, forma los lazos de una eterna alianza! ¡Oh cielo propicio, escucha nuestros votos, dígnate hoy concretar la anhelada alianza! (Amazily sale) |
Scène Sixième (5 Marche et choeur général) (Le rideau qui ferme le pavillon se relève. On découvre le camp tout entier; au centre, on a disposé pour une fête une enceinte formée par des faisceaux d'armes européennes et des enseignes où sont armoriés les treize royaumes d'Espagne. Le camp est assis sur le bord du lac; la flotte espagnole est à l'ancre. Le fond représente dans le lointain la ville de Mexico. Le choeur s'avance.) CHOEUR GÉNÉRAL Le repos de la gloire est le prix du courage, Mais il brave la mort et repousse le fers. D'une paix sans affront, Que ce jour soit le gage; Qu'elle unisse à jamais l'un et l'autre univers! MEXICAINS A ces guerriers, vainqueurs des mers, Allons offrir un juste hommage! Remplissons les airs De nos accents chers au courage! Rendons ensemble ce juste hommage! ESPAGNOLS Fiers Espagnols, vainqueurs des mars, Nous acceptons ce juste hommage. Remplissons les airs De nos accents chers au courage! TÉLASCO (à Cortez) Guerrier que l'aveugle fortune À travers l'océan conduisit sur nos bords, Je l'avouerai, tes desseins, tes efforts Ne soint point d'une âme commune. Le souverain qui nos dicte des lois Honore te rare vaillance. Permets que ses bienfaits t'annoncent sa puissance Avant que son courroux te parle par ma voix. (Les Mexicains offrent leurs présents aux Espagnols.) CORTEZ (à Télasco) Je reçois les présents d'un Roi que je révère. Que les jeux suspendent la guerre! TÉLASCO Mais avant tout, Cortez, tu dois connaître Le dessein qui m'amène et l'ordre de mon maître. Ton frère est dans nos mains, décide de son sort: Tu pars, il est sauvé; tu combats, il est mort. La victoire vous abandonne Votre sang a coulé sous nos murs affermis Partout des peuples ennemis La vengeance vous environne L'asile qui vous reste est le gouffre des eaux Et cependant Montézuma m'ordonne D'offrir un digne prix à vos noble travaux. Partez comblés de ses largesse Eloignez de nos mers vos vaisseaux chargés d'or. Montézuma de ses richesses Vous ouvre le trésor Emportez ces biens qu'il prodigue au courage, Ces biens qui deviendront la source de vos maux. Mais partez dès ce jour, montez sur vos vaisseaux Et quittez pour jamais ce tranquille rivage (Ici l'on voit les soldats de Cortez s'attrouper autour de Télasco, applaudir à ses offres, et se parler bas avec l'air de méditer quelque projet) CORTEZ (avec impétuosité) Est-ce à moi qu'on adresse un semblable langage? TÉLASCO (d'un ton moins impérieux) Du grand Montézuma déjà t'ai transmis les voeux; Maintenant de nos jeux, Dans l'espoir de la paix, je vais t'offrir l'image. MORALEZ (bas à Cortez) Vois tes soldats... CORTEZ Veilla sur eux. (Les soldats de Cortez sortent, emportant avec eux les présents des Mexicains. Entrée des femmes mexicaines dansantes) (6 Danse et choeur) MEXICAINES Enfants du Dieu de la lumière Qui parmi nous portez vos pas, Sur cette rive hospitalière Déposez l'arme des combats. MEXICAINS L'astre éclatant de la lumière A-t-il jamais vu des climats Que cette rive hospitalière Par ses trésors n'efface pas? ESPAGNOLS Sur cette rive hospitalière, déposons l'arme des combats. MEXICAINS, MEXICAINES La volupté la plus pure habite dans ce séjour. Tous les dons de la nature y sont le prix de l'amour. (7 Ballet et divertissement des Mexicains) (8 Ballet) (9 et N° 10 Pas de trois) Scène Septième (Le divertissement s'interrompt. Entrée de la cavalerie et de l'infanterie de Cortez, en révolte. Ils arrivent jusqu'à Cortez au dernier degré de révolte) (11 Choeur) OFFICIERS, SOLDATS, MARINS (d'un ton de regret doux et noble) Quittons ces bords, L'Espagne nous rappelle; La fortune infidèle Repousse nos efforts. CORTEZ Quelle indigne terreur vous surprend et vous glace! Guerriers si fiers de vos premiers travaux, Vous qui ne demandiez pour prix de votre audace Que de nouveaux périls sous des astres nouveaux, Déjà votre valeur se lasse!... L'Europe avait sur vous les yeux, Un monde était votre conquête; Encore un pas, vos noms victorieux Du temple de la gloire allaient orner la faîte... |
Escena Sexta (5 Marcha y coro general) (La cortina que cierra la tienda se levanta, dejando ver todo el campamento español; en el centro, se ha preparado un recinto para una fiesta donde están representados los trece escudos de los reinos de España. El campamento esta asentado a orillas del lago; la flota española está anclada en el mismo. Al fondo en la lejanía se ve la ciudad de Méjico. El coro se adelanta.) CORO GENERAL El descanso de la gloria es el premio al coraje, desafía la muerte y rechaza la prisión. ¡Que este día sea prenda de una paz incomparable que una para siempre los dos mundos! MEJICANOS ¡A estos guerreros vencedores de los mares vamos a ofrecer un justo homenaje! ¡Llenemos el aire con nuestros cantos en honor a su coraje! ¡Rindámosle todos juntos este justo homenaje! ESPAÑOLES Como orgullosos españoles, vencedores del mar, aceptamos este justo homenaje. ¡Llenemos el aire con nuestros cantos en honor al coraje! TELASCO (a Cortés) Guerrero que la ciega fortuna ha conducido a través del océano hasta nuestras riberas. Admito que tus propósitos y tus esfuerzos no se encuentran en un corazón común. El soberano que dicta nuestras leyes honra tu extraño valor. Permite que sus dones te anuncien su poderío, antes de que su cólera te hable a través de mi voz. (El mejicano ofrecen regalos a los españoles) CORTÉS (a Telasco) Acepto los regalos de un rey al que reverencio. ¡Qué los juegos permitan suspender la guerra! TELASCO Pero antes de todo, Cortés, tú debes saber el propósito que me ha conducido hasta aquí y la orden de mi señor. Tu hermano está en nuestras manos: tú decides su suerte. Si partes, él se salva; si tú combates, él muere. La victoria os está abandonando, vuestra sangre ha teñido nuestros infranqueables muros. El deseo de venganza de todos los pueblos enemigos vuestros os rodea. El único refugio que os queda es la vastedad del mar, y por lo tanto, Moctezuma me envía para ofrecer un digno premio por vuestras fatigas. Partid colmados de su generosidad, alejaos de nuestros mares con vuestros navíos cargados de oro. Moctezuma os abre el tesoro de sus riquezas. Aceptad estos dones que él ofrece a vuestro coraje, estos bienes que podrían convertirse en la fuente de vuestros males. Pero partid hoy mismo, embarcad en vuestros navíos y abandonad para siempre estas pacíficas tierras. (Los soldados de Cortés se agolpan alrededor de Telasco, elogian sus ofrendas , y hablan en voz baja, como si tuvieran en mente algún proyecto) CORTÉS (impetuoso) ¿Y es a mí a quien os dirigís con semejante lenguaje?... TELASCO (un poco menos autoritario) Yo te transmito la voluntad del gran Moctezuma. Y ahora con la esperanza de lograr la paz, quiero ofrecerte una demostración de nuestros juegos. MORALES (a Cortés, en voz baja) Observa a tus soldados... CORTÉS ¡Vigílalos! (Los soldados de Cortés salen, llevando consigo los regalos de los mejicanos. Entran muchachas mejicanas que bailan.) (6 Danza y coro) MEJICANAS Hijos de dios y de la luz que habéis venido hasta nosotros, sobre esta playa hospitalaria deponed las armas de guerra. MEJICANOS ¿El astro resplandeciente de la luz ha visto alguna vez un clima igual al de estas tierras hospitalarias con sus tesoros? ESPAÑOLES Sobre esta tierra hospitalaria depongamos las armas de guerra. MEJICANOS, MEJICANAS La voluptuosidad más pura vive en este lugar. Todos los dones de la naturaleza son aquí el premio del amor. (7 Ballet y divertimento de los mejicanos) (8 Ballet) (9, N° 10 Pas de trois) Escena Séptima (El divertimento se interrumpe. Entran los soldados españoles sublevados. Llegan hasta Cortés, manifestando su descontento) (11 Coro) OFICIALES, SOLDADOS, MARINEROS (en tono de dulce y nostálgica pena) Dejemos estas tierras, España nos reclama, la suerte caprichosa, hace vanos nuestros esfuerzos. CORTÉS ¿Qué indigno terror os invade y os paraliza? ¡Guerreros tan orgullosos de vuestras primeras conquistas, que no habéis pedido otro premio, por vuestra audacia, que afrontar nuevos peligros! Bajo estos nuevos cielos, vuestro valor ya os abandona... Europa tiene los ojos puestos en vosotros. ¡Habéis conquistado un mundo! Un paso más y vuestros nombres victoriosos irán a figurar en lo más alto del templo de la gloria... |
(12 Air, Duo et Choeur) Trahissez un si beau destin! De l'honneur quittez le chemin! N'écoutez plus sa voix qui vous appelle. Couverts d'une honte éternelle, Fuyez les armes à la main. CHOEUR Qui, nous? Trahir l'honneur qui nos appelle? Renoncer au plus beau destin? Couverts d'une honte éternelle? CORTEZ, MORALEZ Renoncez au plus beau destin! De l'honneur quittez le chemin. Couverts d'une honte éternelle Fuyez, de ces lieux les armes à la main! CHOEUR Qui, nous? Fuir de ces lieux les armes alla main? Trahir l'honneur? CORTEZ Je rest ici. (Montrant Moralez) Dût cet ami fidèle Partager seul ma gloire ou mes revers. MORALEZ Oui, tu peux compter sur mon zèle. Je te suivrai, Cortez, au bout de l'univers. CHOEUR Nous lui disputons tous le courage et le zèle. Cortez, nous te suivrons au bout de l'univers. CORTEZ Vous me l'aviez promis. MORALEZ Et je le jure encore. CHOEUR (très noblement) Nous le jurons encore. CORTEZ J'ai perdu mes soldats... MORALEZ (et le choeur s'inclinant devant Cortez) Ils sont à tes genoux! CORTEZ Je devrais les punir... MORALEZ, CHOEUR (noblement, avec beaucoup de fierté) Nul d'entre eux (de nous) ne t'implore que pour suivre tes pas! CORTEZ Compagnons, levez-vous! Mon coeur vous reconnaît à ce noble langage. (avec beaucoup de force) Oui, nous achèverons notre immortel ouvrage. (Ici l'on voit arriver différents chemins d'autres troupes composées de figurants qui se réunissent aux choeurs dans l'action du serment) Allez! Et défiant vos nombreux ennemis, Souvenez-vous que mon usage est de ne les compter que lorsqu'ils sont soumis. Allez! Et défiez vos ennemis! Triomphez de tous vos ennemis! Allez! MORALEZ Son coeur vous reconnaît par ce noble langage. Oui, nous achèverons notre immortel ouvrage. Allez! Et défiant vos nombreux ennemis, Souvenez-vous que son usage Est de ne les compter que lorsqu'ils sont soumis. Allez! Et défiez vos ennemis! Triomphez de tous vos ennemis! CHOEUR (avec enthousiasme) Nos coeurs sont enflammés par ce noble langage. Oui, nous achèverons notre immortel ouvrage. Allons! Nos bras triompheront de tous nos ennemis, (moins fort, avec énergie sortant les épées) Nous le jurons par ton courage, Et nous les compterons lorsqu'ils seront soumis. (avec force) Nous le jurons! Récitatif CORTEZ (à Moralez) Près de Montézuma va remplir mon message, Va réclamer mon frère et nos amis. Télasco dans mon camp doit rester en otage. (Bas, à un officier) Toi, cours à mes vaisseaux... Tu m'entends, obéis! (Moralez et l'officier sortent. Montrant ses soldats) Tu le vois, Télasco, tu pensais les séduire. Cet or qu'à leurs yeux tu fais luire Un moment ébranla leur foi, Mais l'honneur parmi nous parle pus haut que toi. Je vois tous les dangers que ta bouche m'annonce. Télasco, voici ma réponse: Cette terre est à moi, je ne la quitte plus. Les conseils menaçants que ta fierté me donne Pour m'éloigner sont des voeux superflus. (Ici l'officier envoyé par Cortez reparaît auprès de lui.) Tu dis que la mort m'environne?... Qu'à peine l'océan m'ouvre encore des chemins? Que cette flotte est mon dernier asile? Télasco, vois s'il est facile De m'arrêter par des obstacles vains Et si jamais Cortez renonce à ses desseins! Regarde... (La flotte espagnole s'embrase tout à coup, quelque vaisseaux font explosion, tous le autres sont engloutis.) CHOEUR Ô dieux, ô spectacle terrible! Ô ciel, ô courage invincible! La flamme vole sur les eaux! (Les mexicains, avec le ton de consternation et de peur s'éloignent. Les Espagnols, enflammés de courage et d'exaltation, s'arrangent autour de Cortez.) Récitatif CORTEZ Compagnons, devant vous est la ville de rois; Partout ailleurs c'est un trépas sans gloire. La mort ou la victoire, Il n'est plus d'autre choix. (Cortez donne le signal du départ) (13 Marche) CORTEZ Suivez-moi, Castillans, marchez, troupe invincible! Cortez va vous conduire à des succès nouveaux! À le valeur il n'est rien d'impossible Que l'univers admire vos travaux! FEMMES DE LA SUITE D'AMAZIL CHOEUR DES ESPAGNOLS Marchez (marchons), suivez (suivons) les pas d'un guerrier invincible! Cortez va vous (nous) conduire à des succès nouveaux! À son génie il n'est rien d'impossible Et l'univers appartient aux héros! |
(12 Aria, Dueto y Coro) ¡Traicionáis una suerte tan luminosa! ¡Abandonáis la senda del honor! Ya no escucháis su voz que os llama. ¡Bañados por una eterna vergüenza, huís de aquí con las armas en la mano! CORO ¿Quién, nosotros? ¿Traicionar el honor que nos llama? ¿Renunciar a una suerte luminosa? ¿Bañados por una eterna ignominia? CORTÉS, MORALES ¡Renunciáis a una suerte tan luminosa! Abandonáis la senda del honor. ¡Bañados por una eterna vergüenza, huís de aquí con las armas en la mano! CORO ¿Quién, nosotros? ¿Huir de aquí con las armas en la mano? ¿Traicionar el honor? CORTÉS ¡Yo me quedo aquí! (señalando a Morales) Sólo tengo a este fiel amigo para compartir la gloria o la derrota. MORALES ¡Sí, puedes contar con mi celo! ¡Te seguiré, Cortés, hasta el confín del universo! CORO Nosotros tenemos el mismo coraje y fervor. ¡Cortés, te seguiremos hasta el fin del universo! CORTÉS Me lo habéis prometido. MORALES ¡Y todavía lo juro! CORO (con mucha nobleza) ¡Aún lo juramos! CORTÉS He perdido a mis soldados... MORALES (junto con el coro se inclina ante Cortés) ¡Ellos están a tus pies! CORTÉS Debería castigarlos... MORALES Y CORO (noblemente, con mucho orgullo) ¡Nadie entre ellos (entre nosotros) te suplica otra cosa que seguirte! CORTÉS ¡Camaradas, levantaos! Mi corazón os reconoce en ese noble lenguaje. (con mucho ímpetu) ¡Sí, llevaremos a cabo nuestra misión inmortal! (En este instante se ve llegar por diferentes sendas otras tropas que se unen al coro que realiza el acto del juramento) ¡Id y desafiad a vuestros numerosos enemigos! Recordad que es mi costumbre contar sólo a los que se han rendido. ¡Id!... ¡Desafiad a vuestros enemigos! ¡Triunfad sobre todos vuestros enemigos! ¡Id! MORALES Su corazón os reconoce en ese noble lenguaje. ¡Sí, cumpliremos nuestra inmortal empresa! ¡Id, y desafiad a vuestros numerosos enemigos! Recordad que es su costumbre contar sólo a los que se han rendido. ¡Id! ¡Desafiad a vuestros enemigos! ¡Triunfad sobre todos vuestros enemigos! CORO (con entusiasmo) Nuestros corazones están inflamados por ese noble lenguaje. ¡Sí, realizaremos nuestra obra inmortal! ¡Vamos! Nuestro brazo triunfará sobre todos nuestros enemigos. (con energía, desenvainando las espadas) Lo juramos por tu coraje y no nos detendremos hasta que no sean derrotados. (con ímpetu) ¡Lo juramos! Recitativo CORTÉS (a Morales) Ve a llevar mi mensaje a Moctezuma, ve a reclamar a mi hermano y a nuestros amigos. Telasco deberá quedar como rehén en mi campamento. (habla en voz baja a un oficial) Tú, corre a mis navíos... ¿Me has entendido?... ¡Obedece! (Morales y el oficial salen. A sus soldados) Lo ves, Telasco, creíste poder seducirlos. Ese oro que a sus ojos hiciste brillar por un instante ha ahogado su lealtad, pero entre nosotros el honor habla más fuerte que tú. Veo todos los peligros que tu boca me ha revelado. Telasco, he aquí mi respuesta: ¡Esta tierra es mía, y no la dejaré! Tus amenazadores consejos para que me marche son superfluos. (el oficial comisionado por Cortés regresa) ¿Dices que la muerte me circunda?... ¿Qué apenas el océano me abre una vía de escape? ¿Que es la flota mi último refugio? ¡Telasco, mira qué fácil es detenerme con vanos obstáculos y cómo Cortés renuncia a sus proyectos! ¡Mira!... (La flota española ha sido incendiada por los propios españoles. Los navíos se hunden) MEJICANOS ¡Oh dioses, qué terrible espectáculo! ¡Oh cielo! ¡Oh, coraje invencible! ¡Las llamas se extienden sobre el agua! (Los mejicanos, consternados y temerosos se alejan. Los españoles, inflamados de coraje y exaltación, se reúnen alrededor de Cortés) Recitativo CORTÉS ¡Compañeros, delante de vosotros está la ciudad real! Aquí sólo hay una muerte sin gloria, pero allí... ¡Muerte o victoria, no hay otra elección. (Cortés da la señal de partida) (13 Marcha) CORTÉS ¡Seguidme, castellanos! ¡Adelante, tropas invencibles! ¡Cortés os conducirá a nuevos triunfos! Para el valor nada es imposible. ¡Qué todo el mundo admire vuestra obra! MUJERES DEL SÉQUITO DE AMAZILY CORO DE ESPAÑOLES ¡Marchemos/marchad, sigamos/seguid los pasos de un guerrero invencible! ¡Cortés os/nos conducirá a nuevos triunfos! ¡Para su genio, nada es imposible, y el mundo le pertenece a los héroes! |
ACTE TROISIÈME (Le théâtre représente l'entrée d'un vaste monument qui sert de sépulture aux rois mexicains et à leur famille. Le tombeau de la mère d'Amazily est isolé sur le devant de la scène. A travers les piliers de cette vaste enceinte, qui sert de passage à une partie de l'armée de Cortez, on aperçoit les murs et les tours de la ville de Mexico) Scène Première (1 Marche guerrière) (Des pelotons de soldats espagnols traversent le fond du théâtre et montent sur les rochers. On aperçoit ensuite les Indiens Tlascaltètes auxiliaires des Espagnols. Télasco arrive vers la fin de la marche) CHOEUR DES ESPAGNOLS (pendant la marche, avant d'entrer sur la scène) Pour enflammer notre audace guerrière, C'est Mexico qui s'offre à nos regards; Sur ces rochers, impuissante barrière, Portons l'airain qui brise les remparts. (Les Tlascaltètes défilent sur la scène. Puis les Espagnols, entrant sur la scène, redisent leur texte. On voit lever les tentes, toutes les troupes qui ont passé par différents pelotons et qui ont occupé les hauteurs disparaissent à mesure que la marche va à sa fin. Même texte au milieu du théâtre, avec grande énergie. Tous disparaissent derrière les tentes et les rochers) TÉLASCO (sur le devant de la scène) Ô jour de nos revers, ô derniers coups du sort!... Déjà sur le sommet des monts inaccessibles S'élèvent à grand bruit ces machines terribles Qui vomissent au loin l'épouvante de la mort. Où courez-vous, peuple de traîtres, Mexicains criminels? Contre ces murs qu'ont bâtis vos ancêtres, Vous armez vos bras fraternels! (2 Air) Ô patrie, ô lieux pleins de charmes, Ville des rois, séjour des dieux! Faut-il que ces cruels te remplissent d'alarmes? Faudra-t-il, accablés par leurs perfide armes, Abandonner la terre où donnent nos aïeux? (Avec une force extrême) Ah! Plutôt dans ces murs en cendre Périr et venger mon trépas! Sur quels bords irais-je descendre, Exilé de ces doux climats? Dirai-je aux ombres de nos pères: Levez-vous, sortez du tombeau Et sur des rives étrangères Cherchez un asile nouveau? Scène Seconde Récitatif CORTEZ Moralez a servi ma juste impatience. Il rend un frère à mon amour. Montézuma, qu'éclaire sa prudence, De mes guerriers captifs accorde le retour. L'un d'eux, libre déjà, m'en porte la nouvelle Et je donne à la paix le reste de ce jour. Sois libre, Télasco, ton maître te rappelle, Tu peux partir si l'amitié fidèle Ne t'arrête à son tour. TÉLASCO (avec fureur) Adieu! AMAZILY Ah! Mon frère... Qui? Vainement ma tendresse t'implore? Tu pars et rien n'a pu désarmer ton courroux? CORTEZ Je retrouve mon frère et (indiquant Amazily) devient son époux. Partage mon bonheur, il en est temps encore! TÉLASCO (toujours avec fureur) Non, non!... D'Amazily tu peux tromper la foi, Tu peux la rendre criminelle; À ma haine je suis fidèle, je l'emporte avec moi! (Il sort) Scène Troisième Récitatif CORTEZ (un peu lentement) De l'amitié, noble et touchant modèle, Etouffe les soupirs qu'elle coûte à ton coeur. L'autel est prêt, l'hymen t'appelle. Ah! confie à l'amour le soin de ton bonheur! (3 Air) AMAZILY Arbitre de ma destinée. Pot les donner mes jours sont-ils à moi? Des tes bienfaits environné. Amazily ne vit plus que pour toi! Cessez enfin de troubler mon ivresse, Présages vains, funestes souvenirs; Du présent et de l'avenir, L'amour répond à ma tendresse. |
ACTO TERCERO (Entrada a un gran monumento que sirve de tumba a los reyes mejicanos. La tumba de la madre de Amazily, aislada, se encuentra al frente de la escena. Por entre las columnas de este ancho recinto, que sirve de paso a una parte de las tropas de Cortés, se pueden ver los muros y las torres de la ciudad de Méjico) Escena Primera (1 Marcha guerrera) (Soldados españoles atraviesan el fondo de la escena y se encaraman a las rocas. Tras ellos, marchan los indios toltecas auxiliares de las tropas españolas. Telasco va el último) ESPAÑOLES (durante la marcha, antes de entrar en escena) Para inflamar nuestra audacia bélica, Méjico se ofrece a nuestras miradas. Sobre esos peñascos, impotente barrera, llevemos el bronce que quebrantará las murallas. (Al acabar de desfilar los toltecas, los españoles montan su campamento. Después, las tropas ocupan las alturas y van, poco a poco, saliendo de escena mientras continúa la marcha militar. Todas las tareas son realizadas con gran energía. Todos desaparecen dentro de las tiendas y tras las rocas) TELASCO (al frente de la escena) ¡Oh, días de nuestra derrota! ¡Oh, golpes finales de la suerte!... Ya sobre la cumbre de montes inaccesibles, se elevan con gran fragor esas terribles máquinas que vomitan muy lejos su espantosa muerte. ¿Adónde corréis, pueblo de traidores, mejicanos culpables? Contra estos muros que han visto nacer a vuestros antepasados, armasteis vuestros fraternos brazos. (2 Aria) ¡Oh patria, oh sitios llenos de encantos, morada de los reyes, refugio de los dioses! ¿Hace falta que estos hombre te mancillen? ¿Será necesario que, acosados por sus pérfidas armas, debamos abandonar la tierra que nos legaron nuestros antepasados? (con extremo furor) ¡Ah! O por el contrario, ¿dentro de estos muros perecer y vender cara mi muerte? ¿A qué país podría marchar desterrado después de vivir en este agradable paraíso? ¿Deberé decir a los espíritus de nuestros padres: levantaos, salid de vuestras tumbas y buscad un nuevo refugio en tierras extrañas? Escena Segunda Recitativo CORTÉS Morales bien ha servido a mi justa impaciencia. Él reintegra un hermano a mi amor. Moctezuma, que brilla por su prudencia, aceptó el regreso de mis guerreros prisioneros. Uno de ellos, libre ya, me ha traído la noticia y la paz para el resto este día. ¡Estás libre, Telasco, tu señor te reclama! Puedes partir si la fiel amistad no te retiene a su vez. TELASCO (con furor) ¡Adiós! AMAZILY ¡Ah, hermano mío!... ¿Qué? ¿En vano mi cariño te suplica? ¿Partes, y nada puede desarmar tu cólera? CORTÉS Reencuentro a mi hermano y (señalando a Amazily) me convierto en su esposo. ¡Comparte mi felicidad, todavía estás a tiempo! TELASCO (siempre con furor) ¡No, no!... Podrás engañar la fe de Amazily, podrás hacerla culpable, ¡pero soy leal a mi odio, y lo llevaré conmigo! (sale) Escena Tercera Recitativo CORTÉS (muy lentamente) De la amistad, noble y conmovedor ejemplo, ahoga los suspiros que agobian tu corazón. El altar está próximo, Himeneo te llama. ¡Ah! ¡Confía al amor la custodia de tu felicidad! (3 Aria) AMAZILY Árbitro de mi destino, para ofrecerte mis días, estoy lista. ¡Rodeada de tu bondad, Amazily no vive más que por ti! Vanos presagios, funestos recuerdos; dejad de turbar mi embriaguez. De ahora en adelante el amor responderá a mi ternura. |
Scène Quatrième Récitatif CORTEZ (courant au-devant de Moralez) Eh bien! Alvar et nos… braves amis... MORALEZ (n'avançant pas, d'un air très sombre) Ne m'interroge pas. AMAZILY (à part) D'où vient que je frémis?... CORTEZ Je ne vois point mon frère!... Montézuma trahirait-il sa foi? MORALEZ (un peu lentement) Je t'avais annoncé qui l'équité du Roi Rendait Alvar à ma prière. Télasco reparaît, un peuple téméraire Aux forfaits excité s'élance contre moi, M'arrache les captifs et, redoublant d'audace, Contre le Roi lui-même exhale la menace. (à Amazily) Si vous n'êtes remise en leur barbares mains, Votre sang doit encore assouvir leur colère. Le monarque en gémit, des prêtres inhumains Dictent ò son effroi cet arrêt sanguinaire (4 Trio, Choeur et Danse) CHOEUR DES ESPAGNOLS (dans le lointain, noblement) Ô doux moment, ô sort prospère, Présage heureux pour ton amour! Pour couronner un si beau jour, Cortez, le ciel te rend un frère. MORALEZ (avec force) De quel bonheur imaginaire S'envièrent encore tes soldats! AMAZILY (à part) Tristes pressentiments, vous ne me trompiez pas. Mon sort est décidé. CORTEZ (avec force) Quel sinistre langage! Crois-tu que ton époux permette ton trépas? AMAZILY Du retour de ton frère, hélas! il est le gage. CORTEZ (avec indignation) Alvar s'indignerait d'un échange pareil! MORALEZ (d'un voix sombre, à part à Cortez) Alvar au lever du soleil Va donc périr dans ce temple funeste. AMAZILY (à Cortez) Laisse-moi profiter du moment qui me reste Pour t'épargner des regrets éternels. CORTEZ Qui? Moi! Que je te livre à ces sanglants autels! MORALEZ Entends la voix de ton armée! (On danse toujours jusqu'à la fin du morceau, mais à quelque distance des acteurs) CORTEZ J'écoute l'amour et l'honneur. AMAZILY Des Mexicains je suis aimée: Je défendrai mes jours et ton bonheur. MORALEZ Écoute la gloire et l'honneur! CORTEZ J'écoute l'amour, j'écoute l'honneur! AMAZILY Des Mexicains je suis aimée: Je défendrai mes jours et ton bonheur. Arbitre de ma destinée, Dans mes adieux reçois encore ma foi. Mes tristes jours sont-ils à moi? MORALEZ Alvar va donc périr dans ce temple funeste! CORTEZ Ô ciel!... LE CHOEUR (s'avance) Le ciel te rende un frère Pour couronner un si beau jour. (Au milieu du théâtre, noblement) Cortez, le ciel te rend un frère, ô doux moment! L'autel est prêt, l'hymen t'appelle, C'est à l'amour d'assurer ton bonheur. Ô sort prospère, présage heureux pour ton amour. AMAZILY, CORTEZ, MORALEZ Ô ciel, funeste joie! Ô trop fatale erreur! AMAZILY (à part) Ô dieu, cachons à sa tendresse que je cours au trépas! CORTEZ (contraint) Cachons mon trouble aux yeux du peuple et des soldats. Cachons le trouble que me presse! MORALEZ (à Cortez) Le jour pâlit... Vois ce qu'espèrent tes soldats! Vois ce qu'espèrent le peuple et les soldats! (Ici la danse est interrompue par Cortez) Récitatif CORTEZ (avec éclat) Guerriers! L'on vous a fait un récit infidèle: Nos compagnons ne nous sont point rendus. C'est tenir trop longtemps nos glaives suspendus, Frappons cette race cruelle! (à Moralez) Tu connais mes desseins. (aux soldats) Guerriers, suivez ses pas! Et que la trompette éclatante, Enflammant nos hardis soldats, Dans ces murs frappés d'épouvante Porte la terreur des combats! (Moralez sort avec les soldats) Scène Cinquième CORTEZ Amazily, j'y cours, à ce temple homicide! Ils me verront, ces prêtres inhumains Va, ne crains rien du transport qui me guide! Et la gloire et l'amour veillent sur nos destins. (5 Duo) AMAZILY Un espoir me reste. Ô ciel que j'atteste D'un adieu funeste, dissipe l'effroi! (Trompettes dans le lointain) Tout mon coeur frisonne, Grand dieu l'airain sonne, Et sa voix m'ordonne de mourir pour toi... La gloire t'appelle, suis sa voix cruelle. De l'amour fidèle, je suivrai la loi. CORTEZ Un instant nous reste. Ô ciel que j'atteste, D'un adieu funeste, dissipe l'effroi! L'air au loin résonne, Déjà l'airain sonne, Et sa voix m'ordonne de vaincre pour toi... La gloire m'appelle; l'amour fidèle Bientôt avec elle va t'unir à moi. (Cortez sort) |
Escena Cuarta Recitativo CORTÉS (corriendo hacia Morales) ¡Y bien! Álvaro y nuestros bravos amigos... MORALES (sin avanzar y angustiado) No me preguntes nada. AMAZILY (para sí) ¿De dónde surge este tremor?... CORTÉS No veo a mi hermano... ¿Ha traicionado Moctezuma su palabra? MORALES (pausadamente) Te anticipé que la equidad del rey ante mis ruegos había liberado a Álvaro. Pero Telasco regresó en ese momento, seguido de un pueblo furioso y excitado. Se lanzó contra mí, me arrebató los prisioneros y, con extrema audacia, se mostró amenazador contra su propio rey. (dirigiéndose a Amazily) Si no eres devuelta a sus bárbaras manos, tu sangre deberá aún saciar su cólera. El monarca está compungido ante el temor de que los sanguinarios e inhumanos sacerdotes hagan prevalecer su ley. (4 Trío, Coro y Danza) CORO DE LOS ESPAÑOLES (desde lejos, noblemente) ¡Oh dulces momentos, oh destino feliz! ¡Dichoso presagio para el amor! Para coronar así un hermoso día, Cortés, el cielo te devuelve a un hermano. MORALES (con energía) ¿Con qué ilusorio destino sueñan aún tus soldados? AMAZILY (aparte) Tristes presentimientos, no me engañáis. Mi suerte está decidida. CORTÉS (con decisión) ¡Qué siniestra expresión! ¿Crees que tu esposo permitirá tu muerte? AMAZILY Del regreso de tu hermano, ¡ay de mí! soy la prenda. CORTÉS (con indignación) Álvaro se indignaría por semejante intercambio. MORALES (con voz triste, en voz baja a Cortés) Álvaro al salir el sol morirá en ese templo funesto. AMAZILY (a Cortés) Déjame aprovechar los instantes que me quedan para evitarte eternos remordimientos. CORTÉS ¿Quién? ¿Yo? ¿Qué yo te entregue a esos sangrientos altares? MORALES ¡Escucha la voz de tus soldados! (A lo lejos puede advertirse los bailes de los soldados españoles) CORTÉS ¡Yo sólo escucho al amor y al honor! AMAZILY Soy amada por los mejicanos: sabré defender mi vida y tu felicidad. MORALES ¡Escucha al amor y al honor! CORTÉS ¡Escucho al amor; escucho al honor! AMAZILY Soy amada por los mejicanos: sabré defender mi vida y tu felicidad. Árbitro de mi destino, con mi adiós, recibes mi fidelidad. ¿Mis tristes días, son míos aún? MORALES ¡Álvaro morirá en aquel funesto templo! CORTÉS ¡Oh cielos!... EL CORO (acercándose) El cielo te devuelve un hermano para coronar así uno hermoso día. (en medio del escenario, gallardamente) Cortés, el cielo te devuelve un hermano. ¡Oh, qué dulce momento! El altar está listo, Himeneo te llama, es el amor el que debe asegurar tu felicidad. ¡Oh, afortunado destino! Presagios felices para tu amor. AMAZILY, CORTÉS, MORALES ¡Oh cielos, qué funesta alegría! ¡Que tremendo y fatal error! AMAZILY (aparte) ¡Oh Dios, tienes que ocultar a su ternura, que yo corro hacia la muerte! CORTÉS (oprimido) Ocultemos mi turbación a los ojos del pueblo y de los soldados. ¡Ocultemos la preocupación que me oprime! MORALES (a Cortés) El día termina... ¡Mira lo que los soldados esperan! ¡Mira lo que el pueblo y los soldados esperan! (Cortés interrumpe los bailes) Recitativo CORTÉS (con voz sonora) ¡Guerreros! Os han dado una noticia falsa. Nuestros compañeros no han sido devueltos. Hemos mantenido ociosas nuestras espadas demasiado tiempo. ¡Golpeemos a esa raza cruel! (a Morales) Tú conoces mis planes. (a los soldados) ¡Guerreros, seguid sus pasos! Y que la sonora trompeta inflame a nuestros valientes soldados, para que dentro de esos muros lleven el espanto y el terror de la batalla. (Morales sale con los soldados) Escena Quinta CORTÉS ¡Amazily, corro al templo homicida! Esos inhumanos sacerdotes me verán pronto. ¡Vamos, no temas la pasión me conduce! La gloria y el amor velan sobre nuestros destinos. (5 Dueto) AMAZILY Una esperanza me queda. ¡Oh cielo, que eres testigo de un adiós funesto, aleja el temor! (se oyen trompetas lejanas) Todo mi corazón se estremece, gran Dios, el bronce suena, y su voz me ordena morir por ti... La gloria te llama, sigue su voz cruel. Yo seguiré la ley del amor fiel. CORTÉS Un instante nos queda. ¡Oh cielo que eres testigo de un adiós funesto, aleja el temor! El aire a lo lejos resuena, ya el bronce está sonando, y su voz me ordena vencer por ti... La gloria me llama; el amor fiel pronto en ella va a unirte a mí. (Cortés sale) |